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Les « Oubliés de la République » demandent réparation - Articles

Publié le 09 mai 2009 par Comité Citoyen Romainvillois

Reuters France

Reuters France, Vendredi 8 mai 2009

Dénonçant un « demi-siècle d'injustice », un collectif d'associations a manifesté vendredi à Paris pour réclamer une revalorisation des pensions des soldats des anciennes colonies françaises.

Les « Oubliés de la République », qui s'étaient donné rendez-vous sur le parvis des droits de l'homme au Trocadéro, contestent une loi de 1959 instaurant un traitement différent entre anciens combattants français et ceux qui sont devenus étrangers lors de la décolonisation.

En 2006, le film « Indigènes » de Rachid Bouchareb, primé à Cannes, avait braqué les projecteurs sur les troupes coloniales et contribué à accélérer la revalorisation des retraites et des pensions d'invalidité quelle que soit la nationalité des militaires.

Mais des différences persistent, allant de un à huit, selon les associations de défense des anciens combattants et de lutte contre le racisme.

« Quand un ancien combattant français perçoit environ 600 euros, un ancien combattant sénégalais touche 159 euros. Le sang versé pour la patrie d'alors vaudrait-il plus cher selon que l'on est aujourd'hui français, marocain ou sénégalais ? », s'interrogeaient lundi plusieurs intellectuels français dans une tribune publiée dans Libération.

A l'occasion de la commémoration du 8 mai 1945, Nicolas Sarkozy a salué le « sacrifice » des troupes coloniales, « spahis, tabors marocains et tirailleurs sénégalais », sans évoquer la polémique.

Les oubliés de la République - 8 mai 2009 - place des droits de l'homme

« RECONNAISSANCE FINANCIÈRE »

Après avoir débarqué en Provence en août 1944, ces soldats « se battront pour la France comme s'ils se battaient pour leur mère-patrie. La France n'oubliera jamais leur sacrifice », a souligné le chef de l'Etat dans un discours prononcé sur la plage de Sainte-Maxime, dans le Var.

« Cette reconnaissance n'a aucun intérêt si derrière tout ça, les pensions, la reconnaissance réelle, financière à l'égard de ceux qui ont risqué leur vie n'est pas faite », a estimé le socialiste Alain Rousset lors de la manifestation parisienne.

Député et président de la région Aquitaine, il a déposé une proposition de loi en vue de « compléter les mesures déjà intervenues de 'décristallisation', améliorer les conditions d'accueil et de prise en charge de ces anciens combattants en France et leur permettre de choisir librement leur lieu de résidence ».

« Si l'on veut vraiment respecter les anciens combattants, si on veut leur donner la possibilité de vivre y compris chez eux, (il faut le faire). Peut-être la meilleure aide au développement que l'on puisse faire, c'est cette pension qu'il faut 'décristalliser' », a-t-il estimé sur i-télé.

Alain Rousset a appelé à l'union nationale sur cette proposition de loi car « c'est l'honneur du pays qui est en jeu ».

Selon Naïma Charaï, conseillère régionale socialiste en Aquitaine et présidente des « Oubliés de la République », mettre retraites et pensions à égalité coûterait entre 400 et 500 millions d'euros par an.

C'est « l'équivalent du manque à gagner occasionné par le bouclier fiscal, qui plafonne le taux d'imposition des Français les plus riches », explique-t-elle sur son blog.

Laure Bretton


Source : Reuters France , Vendredi 8 mai 2009 (Lire l'article sur le site de Reuters France)

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