Base élèves, le fichier de traçage dangereux pour les libertés

Il a définitivement mauvaise presse ce fichier Base élèves, contre lequel 158 plaintes ont été déposées dans l'Hérault par des parents d'élèves, justement, pour qui cette approche de la scolarité est « dangereuse pour les libertés ».
Selon les données recueillies par l'AFP, la grande majorité de ces plaintes émanent de Montpellier, ainsi que Me Jean-Jacques Gandini, l'avocat des parents en atteste, avec 134 dépôts de plainte. 24 autres ont été enregistrés au tribunal de Béziers précise le Collectif héraultais de résistance à Base élèves.
Selon lui « l'immatriculation obligatoire de toute la population à partir de 3 ans et pour 35 ans par le biais d'un fichier scolaire est antidémocratique ». De fait, les directeurs d'écoles qui sont en charge de remplir ces documents peuvent être amenés à en communiquer les informations aux autorités.
Et le collectif de souligner dans sa plainte : « Tout type de traitement automatisé mis en place à l'échelle nationale devrait faire l'objet d'un débat démocratique, ce qui implique une saisine parlementaire débouchant sur une loi et non un simple arrêté ministériel comme celui du 20 octobre 2008 signé par le ministre de l'Education Nationale. » Tout un « traçage de l'individu inacceptable tant du point de vue pédagogique que des libertés individuelles », concluent-ils.
De nombreux départements ont déjà manifesté leur hostilité à ce projet et le Collectif national de résistance à base élèves a réclamé la destruction dudit fichier ainsi que « de l'ensemble des données nominatives recueillies illégalement ainsi la non-publication hors de l'école des données à caractère personnel relatives aux élèves et à leurs familles ».