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La règle du jeu (Renoir – 1939) 2

Publié le 28 mai 2009 par Caroline

Renoir avait pensé à son frère Pierre comme interprète d’Octave, mais le hasard d’un engagement du comédien a joué en faveur de la nécessité.
La règle du jeu (Renoir – 1939) 2
Le jean Renoir de 1939 est un homme en vue. Il vient de réaliser deux films (La Grande Illusion et La Bête humaine) qui ont reçu un excellent accueil. En conséquence inverse, le personnage d’Octave qu’il invente dès la première écriture du scénario lui apparaît aussitôt comme un parasite, une artiste raté, accueilli néanmoins avec chaleur dans l’hôtel particulier des La Cheyniest en raison de l’ancienne et fraternelle amitié qui le lie à Christine.

L’amitié entre un homme et une femme ? C’est une idée qui revient souvent chez Renoir. Dans la Bête humaine, Séverine dit à Jacques : ” On aurait mieux fait de rester comme au début, sans rien faire… Tu te rappelles nos belles promenades dans le dépôt, si innocentes…” D’ailleurs, Renoir (Jean) a écrit ceci sur son père Auguste : ” Renoir a connu de merveilleuses amitiés masculines mais plus encore de ces amitiés féminines si rares et si fragiles, toujours sur le bord de se transformer en un autre sentiment.
Lisette (Paulette Dubost) dans l’extrait précédent dit :

L’amitié avec un homme ? Ah ! Autant parler de la lune en plein midi !

Donc si l’on en croit les doutes qui précèdent, la scène où Christine pousse Octave vers le lit, où elle se penche vers lui, l’embrasse, semble suffisamment ambiguë pour contredire les propos qu’il a tenu à Jurieux peu avant :

Mais parfaitement, je l’aime ! À ma façon… Il faut que tu comprennes une chose, c’est que cette fille-là c’est comme ma soeur. j’ai passé toute ma jeunesse avec elle. Son père, le vieux Stiller, c’était non seulement le plus grand chef d’orchestre du monde, mais aussi le meilleur homme qui soit. Quand j’ai voulu apprendre la musique et que je suis allé le trouver en Autriche à Salzbourg, il m’a reçu comme son fils. Et je n’ai jamais pu lui prouver ma reconnaissance. Maintenant, je peux, tu comprends ! Je peux parce qu’il est mort ; il n’est plus là pour s’occuper de sa fille, et je m’en occuperai ! Elle en a besoin parce que, après tout, elle n’est pas chez elle, elle est à l’étranger… les gens autour d’elle ne parlent pas sa langue…

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