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Européennes : Nicolas Sarkozy, parfait petit chef de meute…

Publié le 29 mai 2009 par Kamizole

sarko-pabo.1243560444.jpgL’article du Figaro Sarkozy veut se battre contre l’abstention date de quelques jours – je l’avais bien repéré mais manquais de temps pour m’en occuper – mais vaut son pesant de cacahuètes ! Pur concentré de politicaillerie sarkoïdale alliée à la vanité intrinsèque du personnage plus préoccupé de futilités insignes que de la France et des Français.

Dans l’entourage du chef de l’Etat on a beau anticiper - avec la fatuité des niais - une victoire : «Si on gagne, ce sera la première victoire d’un parti au gouvernement à l’occasion d’une élection européenne…»… C’est Valéry Giscard d’Estaing qui risque de cracher son dentier !

La réécriture permanente de l’Histoire – exercice de toutes les dictatures – ou l’inculture ? va donc jusqu’à gommer la victoire de VGE en 1979… Mais chez ces «gens-là» on ne s’embarrasse jamais de vérité, il leur suffit de dire pour (faire) croire à ce qu’ils disent. On appellera ça de la propagande.

Encore faudra-t-il qu’il y ait bien victoire et que celle-ci ne fût pas étriquée par un fort taux d’abstention… D’où l’idée de Nicolas Sarkozy d’une nouvelle intervention mais en tant que «Chef de l’Etat» avec… toute la hauteur nécessaire – tu parles ! comme s’il en était capable, au sens propre ou figuré… - pour prétendument «appeler les Français à prendre au sérieux le Parlement européen»…

Ben voyons ! Il le prend tellement au sérieux qu’il ne respecte même pas la séparation des pouvoirs entre exécutif et législatif : n’a-t-il pas écrit à Manuel Barroso pour lui demander de retirer le fameux «amendement 138» qui contredit précisément les dispositions de «sa» loi Hadopi ?

Au moins, s’il intervient de l’Elysée – toujours en chef de meute de l’UMP - on se consolera en pensant que c’est tout bénef pour les finances publiques car il n’utilisera pas les dispendieux moyens de déplacements habituels, mobilisant de surcroît des forces de l’ordre pléthoriques et bloquant les centre-villes et toutes les voies de communication pour tenir meeting partisan.

C’est bien «pour donner un petit coup de pouce», admet-on à l’Elysée, non à l’idée européenne mais aux listes de l’UMP… N’étant ni Mame Soleil, ni la Pythie non plus que je lise dans le marc de café, je n’aurais comme tout le monde la réponse que très tard dans la soirée du 7 juin 2009.

Néanmoins, il est évident que plus le scrutin approche plus les intentions de vote pour l’UMP se tassent. Je doute que ce soit la «victoire en chantant» naguère promise par les sondages… Pour autant qu’elle existe, elle devrait être à l’instar de Sarko : «rikiki» mais sans doute pas «costo» !

Que chez Sarko et sa bande, on commence à «avoir les foies» ne fait aucun doute… D’où les délires dominicaux de Jean-François Copé rapportés notamment par Libération Copé appelle le PS à contrer le «joueur de poker» Bayrou souhaitant que «le PS définisse «un projet politique» pour empêcher le patron du Modem d’empiéter sur son espace»… car selon lui, «François Bayrou ne prospère que sur la fragilité du PS».

C’est sans doute vrai mais comme c’est gentil de s’intéresser autant au sort du PS !… Il y a bien là de quoi faire rigoler un cheval. Si la sollicitude de Jean-François Copé à l’égard du parti de Martine Aubry était authentique, il ne s’évertuerait sûrement pas tant à rabaisser les droits de l’opposition à l’Assemblée nationale.

Et quant au fond, je regrette mais les socialistes n’ont pas à se faire les supplétifs de l’UMP : attaquer François Bayrou et le Modem serait d’une part se tromper de cible – l’ennemi c’est Sarko et l’UMP - et d’autre part tirer sur un futur allié potentiel.

“Vanitas vanitatis et omnia vanitas”… Nicolas Sarkozy ne peut s’empêcher de se préoccuper de choses aussi vaines et futiles que… son « profil FaceBook » qui «réunirait désormais plus de 106.000 amis»… Plutôt maigre pour 60 millions d’habitants ! Peut-on parler réellement «d’amis» ?

Cette course au nombre en la matière me paraît le summum du ridicule mais reflète bien la mentalité de notre époque marquée par l’idéologie ultralibérale : ce sont les «flux» qui seuls comptent, la qualité important peu…Or, personne ne saurait avoir un tel nombre d’ami(e)s au sens profond du terme, même s’il y a un certain nombre de degrés y compris dans l’amitié… «parce que c’était lui, parce que c’était moi» écrivait Montaigne au sujet de La Boétie. Au-delà, il y a des copains ou des copines et des «connaissances» ou des relations diverses, plus ou moins proches.

Que l’on parle aujourd’hui «d’amis» à propos de Face-Book me paraît une dérive sémantique grave qui gomme précisément toute la hiérarchie de ces distinctions pourtant essentielles.

De la part de Nicolas Sarkozy, rien d’étonnant : cela ne fait que cultive son goût de la performance, lequel cache à l’évidence un complexe d’infériorité : FaceBook est sa talonnette morale !

Autre préoccupation du Chef de l’Etat – tout à fait digne de «Gloire, amour et beauté» célèbre série télévisée américaine que pour ma part je n’ai jamais regardée – le dernier succès médiatique de Nicolas Sarkozy : l’interview donnée par Carla Bruni à «Femme actuelle » où il est apparu quasi en «guest star» impromptue – qui serait assez stupide pour croire que ce n’était pas tout à fait préparé ? – avec paraît-il, Carla Bruni lui donnant du «Chouchou» comme si elle s’adressait à son carlin.

Aussi le fanfaron de s’enorgueillir du million de clics sur la vidéo de «Femme Actuelle» ! C’est vachement plus important que les problèmes des Français, chaque jour plus criants : n’y aura-t-il pas selon les chiffres de l’Unedic 639.000 chômeurs de plus fin 2009 ? Il s’en tape : Sarkonapale continue à vivre sur le plus grand pied possible et à puiser sans vergogne dans les deniers publics.

Décidément, avec Nicolas Sarkozy - champion incontesté de la «pipole attitude» bling-bling - la fonction présidentielle est tombée bien bas.


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