La peur du gendarme

Ils sont trois, une femme et deux hommes. Nous sommes à Réaumur-Sébastopole, en direction de Galliéni. Le point d'arrêt n'est pas en bout de quai et un couloir en face donne de la longueur supplémentaire à l'accès en station. Les gens arrivent en marchant tant qu'ils ne voient pas le train, et dès qu'ils ont tourné l'angle, c'est plus fort qu'eux, ils se mettent à courir. Certains donnent même l'impression d'être munis d'un ressort qui les propulse, tels les coureurs des jeux Olympiques sur leurs starting-blocks.
Ils sont trois, donc, et me demandent l'accès en loge, que je leur accorde volontiers. Ils sont en mission d'intervention. Souriants et décontractés.
Les voyageurs arrivent en masse et là, surprise, personne ne court. Tout le monde est bien sage, regardant qui m'accompagne en loge. Cette fois-ci, je peux effectuer la fermeture des portes normalement. Je fais la remarque en souriant à mes compagnons d'un moment que la Régie devrait nous attribuer un policier en plus de nos agrès.