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Kamikaze Girls de Tetsuya Nakashima

Publié le 29 mai 2009 par Bamboo @Bamboo_Club

[Texte édité le 11 juin 2006, dernière mise à jour le 29 mai 2009]

Kamikaze Girls – titre original Shimotsuma monogatari

Kamikaze Girls 1

Momoko vit à Shimotsuma, petite ville perdue dans la campagne et parmi les vaches, entre un père ex-yakusa-tendance-looser et une grand-mère un peu spéciale (…du genre : sagesse inspirée par Maître Yoda). Momoko, jeune lycéenne est avant tout une Sweet Lolita girl. La Lolita nippone s’habille de robes à froufrous, de petits nœuds ou de capelines bordées de dentelle. Elle rêve de choses précieuses et délicates, d’une époque très rococo où elle se promènerait dans un jardin à la française et tomberait en pâmoison…

Ichigo vit à Shimotsuma, petite ville perdue au milieu des champs et des terrains vagues. Ichigo, jeune lycéenne est une Yanki girl : longue veste militaire, cheveux méchés, une Yanki made in Japan qui roule en scooter débridé. Avec sa bande elle défile sur sa machine, klaxonnant à tout va et effrayant le quidam. Pour Ichigo, son clan,  c’est les Ponytails.

Les montagnes ne se rencontrent jamais ? Pourtant le hasard fera croiser ces deux jeunes filles, de mésaventures en amies improbables.

Adaptation d’un célèbre roman de Novala Takemoto, Kamikaze girls est réalisé par Tetsuya Nakashima, un spécialiste du film live (des être humains servent l’imaginaire manga). Après son succès au Japon, le film a d’ailleurs donné naissance à un manga papier. Une démarche plutôt originale, roman, film et manga se succèdent.

D’une fable pour teenager, on se surprend à apprécier cette comédie acidulée dans laquelle brille le tandem des fausses jumelles. Des couleurs tout droit sorties d’une palette Haribo, des tenues hallucinantes, une surenchère de folie, un humour tantôt facile (pouet pouet, le scato – certes léger – revient souvent dans le cinéma asiatique) tantôt décalé, font les hauts et bas de cette production. Mais à y regarder de plus près, on décèle cette note douce amère récurrente dans les œuvres nippones. Momoko est au fond une adolescente solitaire abandonnée par sa mère, livrée à elle-même, prédisposée à une lucidité d’adulte, si bien qu’elle ne cesse de s’accrocher à son monde rose candy. La solitude de Ichigo est tout aussi perceptible. Seule confrontée à la dure période de l’âge ingrat, tête de turc de ses camarades, elle trouve sa voie en intégrant une bande.

Ce film est parsemé d’une charmante morale et des bons sentiments habituels. L’amitié est essentielle et les apparences quelquefois trompeuses, comme dans tous les contes, Les contes de Shimotsuma selon l’auteur.

On peut trouver des tas de raisons d’aller voir ce film : parce qu’on est amateur d’univers manga, parce qu’on est fan des deux délicieuses actrices, parce qu’on est passionné par la mode tokyoïte. Parce que, parce que… Parce qu’on aime bien tout bêtement, non ?

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Le trailer


Anecdotes et petites notes autour de Kamikaze Girls

Etrangement, on a choisi ce titre pour la distribution à l’international du film. Etonnamment, car il n’a rien à voir avec celui du roman de Novala Takemoto : Les contes de Shimotsuma. Le choix ne semble pas très judicieux puisque tout un chacun pourrait croire à un film de karaté « en jupon ». On omet par là même, le nom de la ville, qui a son importance ou plutôt son in-importance. C’est le trait particulier souligné par l’auteur, Shimotsuma est un lieu pour la plupart, inconnu. Novala Takemoto est un auteur de roman à succès mais aussi designer pour la marque « Baby, The Stars Shine Bright ».

Les deux actrices Kyoko Fukada et Anna Tsuchiya, qui incarnent les rôles principaux, sont l’une comme l’autre adulées au Japon. Toutes deux mènent des carrières où s’entremêlent albums musicaux et films.


Voici un petit glossaire de termes à retenir, pour s’y retrouver un tant soit peu
:

• Shimotsuma
La petite ville où habite Momoko et Ichigo. Située dans la préfecture d’Ibaraki, à environ 100 kilomètres de Tokyo, elle est très mal desservie par les transports en commun. La spécialité de Shimotsuma est le chou.

• Daikan-Yama
Le quartier de Tokyo que préfère Momoko. Il regorge de boutiques de vêtements chers et branchés et est le plus fréquenté par la jeunesse dorée de Tokyo.

• « Baby, The Stars Shine Bright »
Célèbre magasin entièrement consacré à la mode Lolita, crée en 1988. C’est l’enseigne du couturier Akinori Isobe (ici interprété par le comédien Yoshinori Okada).

• JUSCO
Initiales de « Japan United Stores Company ». Chaîne de centres commerciaux à bas prix, implantée dans les grandes banlieues du Japon.

• Le Bouddha d’Ushiku
Il se trouve dans la même préfecture que Shimotsuma. C’est le plus haut Bouddha du monde : 120 mètres, pour 400 tonnes.

• Parco
Grand magasin destiné à une clientèle huppée, essentiellement féminine.

• Pachinko
Croisement entre la machine à sous et le flipper, c’est le jeu le plus populaire au Japon. Fondé dans les années vingt, ce jeu, interdit aux mineurs, permet de gagner de l’argent.

• Ichigo
Mot japonais qui signifie « fraise ». Ichigo va juger son prénom peu crédible pour une Yanki, et va donc le transformer en Ichiko.

Kamikaze Girls 2

Ichigo


• Haruo Mizuno
C’est le critique qu’Ichigo aperçoit dans la superette, et qui la met dans tous ses états. Le parcours de cette personnalité « culte » au Japon est hors normes : tout d’abord résident américain, il intègre la police, pour finalement travailler à la Fox. De retour au Japon, il réalise une série B d’action à succès,
Siberia Express, dont il tournera cinq suites. Puis il devient critique de cinéma. Depuis plusieurs années maintenant, il présente l’émission de télévision sur le cinéma la plus populaire au Japon.

• Cosplay
Contraction de « costume playing », cette tendance consiste à se vêtir comme ses chanteurs favoris ou ses héros de mangas préférés. le cosplay s’est exporté dans le monde entier, y compris en France, où se tiennent chaque année fêtes et autres conventions.

• Hawaï
Hawaï abrite une des communautés japonaises les plus importantes au monde, qui a exporté au Japon le style vestimentaire local : colliers, chemises à fleurs, teinture blonde et bronzage permanent. la jeunesse japonaise a beaucoup plébiscité ce style dans les années quatre-vingt-dix.

• Fruits
C’est l’un des plus populaires chez les jeunes filles. Les couleurs doivent être vives et les assemblages excentriques. contrairement aux tenues « cosplay », celles-ci ne font aucune référence à un groupe pop ou à un manga.

• Cyber
Les familiers de
Ghost In The Shell le connaissent : il fait intervenir câbles, objets métalliques et teinture capillaire.

• Sweet Lolita
C’est la tenue de Momoko. elle renvoie aux poupées de porcelaines européennes. Dentelles et rubans foisonnent de toutes parts. Plusieurs boutiques sont consacrées à ce style vestimentaire, dont celle que l’on voit dans le film, « Baby, The Stars Shine Bright » tenue par le créateur Akinori Isobe et son épouse.

Kamikaze Girls 3

Momoko


• Gothic Lolita
C’est la réponse gothique à la tenue précédente, et le look le plus populaire actuellement, la dentelle noire et le rouge à lèvre gris ont remplacé le blanc et le rose qu’affectionne Momoko. A noter : plusieurs mensuels sont consacrés aux différents looks Lolita.

• Yanki
Veste longue, lunettes noires, chewing-gum, piercing et moto sont de mise. Le Phénomène Yanki a dépassé le simple mouvement vestimentaire pour devenir un style de vie. Celui d’une communauté de marginaux célèbres au Japon. Détournement d’allure et des attitudes des bikers américains des 50′s, c’est le look que revet Ichigo.

La sortie en DVD prévue au mois de juin, me donne enfin l’occasion de reparler de ce film.
Kamikaze Girls
de Tetsuya Nakashima (Japon)
Sortie DVD zone 2 le 17 juin 2009 | KAZE

Dossier de presse : Kamikaze Girls


• Glossaire extrait du dossier de presse | CIPA Distributions | MIAM •


• CREDIT PHOTOS | SHIMOTSUMA STORY Media Partners •

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