On a sans doute une part de responsabilité dans tout ce qui nous arrive. Mais de là à dire que nous devons en assumer toute la part !
Non, ce qui nous arrive, dans la sphère sociale, tient autant à notre propre attitude, à notre propre comportement qu'à ceux de ceux qui croisent notre chemin.
On sait, en sciences, que "le Tout n'est pas égal à la somme des parties". Voilà pourquoi, sans doute, tant de situations dans lesquelles nous nous trouvons impliqués nous échappent.
Ce que tu as écrit ?
Ce que tu as écrit !
Ce que tu as écrit est déjà derrière toi.
L'élément constructeur - l'élément destructeur ?
Le monde, sans destruction, n'existerait pas.
La destruction participe de l'ordre du monde.
Être poète, c'est se laisser traverser.
Au fond, il est difficile de "changer" la France.
De ce pays qui se veut si "révolutionnaire", on serait parfois tenté de se demander s'il n'est pas quelque peu porté à confondre esprit de fronde et désir de changement réel.
Cette tradition très oppositionnelle de "fronde", de râlerie anarchisante (souvent revendiquée par des gens dits "de gauche") s'accomode mal des injonctions, des modes, du "politiquement
correct" et autres pressions dues à "l'influence étrangère".
Paradoxalement, elle a pour effet de maintenir les pesanteurs des conservatismes.
Prenons un exemple : les femmes et l'exigence de la parité. Comme toute exigence, comme toute contrainte, elle est pesante à un certain "esprit français".
Je fais ici allusion à toute cette tradition de paternalisme doublé de "gauloiserie", de misogynie toujours un peu "anarchisante" qui projette de la femme une image à la fois idéalisée et
méprisée.
Cet esprit semble s'enraciner dans une sorte de crise d'affirmation adolescente (ou post-adolescente) prolongée, non encore résolue, qui prend pour cible l'"autorité " et le trop de "sérieux" de
l'image maternelle.
Vue sous cet angle, la femme y est assimilée à 'l'emmerdeuse" (souvent , du reste , doublée de la "bécassine" qui provoque les rires grinçants), mais également à la "parfaite". Elle fait
souterrainement peur et on lui décerne des "Madâme" à tour de bras.
A l'homme, l'exclusivité de la fantaisie et de l'humour, de la liberté de l'esprit frondeur qui bouscule toutes les conventions. A l'homme, seul, les jeux de gamin.
A la femme, l'Ordre, la raideur conventionnelle et toute l'outrance parfois crispante du perfectionnisme (Bonne Maman et Fée du Logis).
"Ah, vivement qu'on se retrouve "entre hommes", à rigoler un peu et à changer le monde autour d'un verre de rouge, chez Marcel !"
Qu'est-ce qui est une illusion ?
Les mots...ou la vie ?
La déraison - la dérision.
Pour ne pas devenir cinglé.
Est-ce parce que la France se considère comme "le pays des droits de l'homme" qu'elle assume tellement mal son passé colonial et ses séquelles ?
Les femmes vivent dans la prison de l'affectif.
Les trois grands peuples philosophes sont les Grecs de l'Antiquité, les Indiens et les Allemands.
Les psychanalistes sont des adorateurs de la Thora tellement imprégnés d'elle qu'ils ont choisi de vouer la mère aux gémonies et d'idéaliser totalement la fonction paternelle.
D'abord, l'homme s'imagine que lorsqu'il pourra enfin échapper aux soucis matériels, le bonheur viendra.
Ensuite, mis à l'abri des dits soucis, il s'aperçoit que ce n'est pas si simple.
Sécurité et satiété sont les mammelles de l'ennui, de ce qu'on pourrait désigner comme "l'angoisse du vide", "le besoin de meubler".
Les exigences changent de nature : elles deviennent, précisément, plus exigentes. L'être humain devient la proie d'un sentiment de "manque" d'une nature plus élevée.
Ce qu'on appelle "la souffrance psychique" prend le relai de la souffrance basique.
A croire que l'être humain ne saurait être ce qu'il est sans l'inquiétude !
Les femmes font volontiers d'une souris une montagne.
Pourquoi les femmes sont-elles si facilement, aigries, si difficiles à vivre ?
Sans doute parce qu'elles attendent trop des autres et parce que les autres exigent trop d'elles.
Se dégager de l'emprise matérielle et, surtout, psychologique, des autres est , pour le femme, une lutte, une conquête de tous les instants.
Rien, donc, d'étonnant à ce qu'elles en veuillent à ceux-ci, qu'elles aient l'impression qu'ils leur "bouffent" leur espace !
La femme, mentalement, semble donc condamnée à l'ambivalence. L'importance que revêtent à ses yeux les autres, voire le fusionnel, entre en conflit quasi insoluble avec son désir de vivre pour
elle-même.
C'est sans doute cela qui, hormis les hormones, expliquerait leurs fameuses "sautes d'humeur" et l'opacité de leur "mystère".
Les femmes passent leur vie à osciller entre le "je me donne" et le "je me refuse".
A la question "qu'est-ce qui va m'arriver ?", une seule réponse possible : "tu verras bien".
En société humaine, il est vrai que l'on marche toujours sur des oeufs.
Aimer est un jeu de miroirs.
L'homme n'est-il pas toujours tiré en arrière par sa mémoire ?
L'homme est routinier. La brisure de ses habitudes le déstabilise.
C'est que, d'abord, elle lui commande des efforts d'adaptation que sa paresse (naturelle ?) rechigne souvent à fournir.
D'autre part, la brisure des habitudes lui laisse un sentiment de vide. Elle le ramène à la fin d'un état, d'une situation qui , plus ou moins consciemment, n'est pas sans lui évoquer sa
propre finitude.
Les Américains ont une mentalité de pionniers, de conquêrants, de releveurs de défis.
Les Français ont une mentalité de fronde, ce qui n'est pas la même chose.
Les femmes sont sans doute encore plus portées à intolérance que les hommes.
Elles ont volontiers tendance à confondre les sentiments des autres avec les leurs propres.
D'où malentendus.
Déceptions.
Rancoeur.
Car elles confondent la proximité avec la fusion.
Les psys existent parce que beaucoup de gens sont mal dans leur peau.
Mais ne peut-on pas prendre, aussi, le risque de dire qu'inversement, ils ont de ce fait INTERÊT à CONVAINCRE les autres qu'ils sont en état de mal-être ?
Que penser de cette culture psy qui, maintenant, pénètre, traverse la société entière et a pour résultat de produire des êtres de plus en plus fragiles, de pathétiques petite natures qui passent le
plus clair de leur temps à scruter et à gratouiller leur propre "psychisme", leurs états d'âme et, donc, à se montrer horriblement attentifs à leur petite personne et de moins en moins aptes
à apporter aux autres, à s'investir ?
Cercle vicieux, dirait-on, que je me permettrai de schématiser comme suit :
Psys > Gratte-nombrils > Solitude > Frustration et mal-être, fragilisation psychique
> Psys.
Les gens des grandes villes sont exaspérants, c'est vrai. Mais, s'ils le sont, c'est à cause de l'anonymat.
Ils sentent une sorte de besoin panique d'être reconnus, d'être extraits du reste du magma grouillant de foule. Ils agissent un peu comme ces gosses crispants et pathétiques qui trépignent sans fin
pour attirer l'attention. Ils se poussent, ils jouent des coudes; c'est le grand "ôtes-toi de là, que je m'y mette !"
Tout aphorisme se doit d'être clair, mais également intrigant.
Patricia Laranco.