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A quand la liberté d'étudier au Mirail ?

Publié le 31 mai 2009 par Toulouseweb

Alors que l'année universitaire s'achève, et que vient la période des examens, le vaste mouvement de contestation qui a embrasé depuis plusieurs semaines l'Université française contre les réformes conduites par le Gouvernement dans ce secteur, touche à sa fin. Mais, comme dans les albums d'Astérix, il y a des irréductibles, des universités encore en grève, au nombre de 6 semble-t-il, dont Toulouse II Le Mirail. Vieux paradoxe, qui fait systématiquement se dresser contre toute réforme et toute perspective d'évolution, dans un réflexe littéralement conservateur, une jeunesse pourtant prompte à revendiquer les valeurs progressistes et le thème du changement !

Là, il s'agit de saborder une réforme qui approfondit l'autonomie des établissements - revendication ancienne ! - et accroit l'efficacité de leur gouvernance en donnant plus de responsabilités aux présidents élus par les différentes composantes de la communauté universitaire. Démocratie donc ! Démocratie encore, quand on se souvient que c'est le Parlement élu par le Peuple français qui a voté la loi en question ! Démocratie, un concept du vivre ensemble bien étranger à ceux qui, aujourd'hui encore, bloquent l'université en organisant des « piquets de grève », expression dont la neutralité m'a toujours étonné, car elle image mal la réalité qu'elle recouvre : des gros bras qui empêchent de travailler ceux qui veulent travailler, ces derniers étant généralement majoritaires.

Il y a environ 21 000 étudiants au Mirail, et la dernière assemblée générale qui a voté la poursuite du blocage, en a rassemblé un nombre qui n'excédait pas 2 000… Où est donc la Démocratie quand 10% imposent leur loi à 90% ? L'homme de gauche fort respectable qu'est le président de l'université, Daniel Filâtre, que je connais et que j'estime, se refuse à faire intervenir les forces de l'ordre pour rétablir la liberté d'accès au campus ce que je crois très regrettable. Par contre, il convient de saluer sa fermeté dans son refus de valider le trimestre perdu ou de délivrer les diplômes sans examen, deux revendications des bloqueurs.

Hélas, quelle que soit l'issue du conflit, celui-ci aura produit un résultat tangible : l'image du Mirail, revalorisée par des investissements conséquents des pouvoirs publics ces dernières années, sort gravement abîmée de tous ces évènements. Le constat amer d'un enseignant qui s'exprime dans Direct Toulouse est significatif à cet égard. Dans un contexte de fond qui voit chuter les effectifs universitaires, à Toulouse comme ailleurs en France, c'est en quelque sorte une double peine que les bloqueurs suicidaires viennent d'infliger à leur université.

Jean-Luc MOUDENC
Maire de Toulouse de 2004 à 2008


Date
Du 01/06/2009 au 07/06/2009
Site Web
Plus d'infos sur www.moudenc.unblog.fr

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