La nuit, l'enfant allume la lumière pour chasser les monstres qui sortent du placard. L'endormissement, cette période difficile à passer car s'y constitue le matériau du rêve. L'angoisse étreint les imaginatifs, c'est-à-dire ceux qui ont peur de l'absence d'image, car les peurs les plus fortes sont dans l'appréhension d'avoir peur, la redoutable usine à visions sur l'écran noir de la nuit.
Mais, refermons notre porte à fantasmes, allumons la lumière, paralysant nos monstres dans une immobilité invisible. Il n'y a rien, on le sait. La lumière éteinte, il va remettre ça, notre cinéma intérieur, notre casting de personnages effrayants, d'usuals affects, d'empêcheurs de dormir en rond.
Trève ! Pouce ! Mouille ! Ce monstre-là, bien taquiné par cette déshonorante lumière qui l'efface...eh bien...ce monstre-là, il va se venger...à sa façon !