Lundi, 1er juin
General
Motors a déposé son bilan ce matin à la Cour de New York. C’est la plus grosse faillite d’un manufacturier dans l’histoire des États-Unis.Dans la majorité des cas de faillite, la restructuration, lorsqu’elle est possible, s’effectue de la manière suivante. Les prêteurs sont forcés de radier en partie ou en totalité les dettes de l’entreprise. Les travailleurs n’ont d’autres choix que d’accepter des conditions de travail moins avantageuses afin de conserver leurs emplois. Et les actionnaires, c’est-à-dire les propriétaires de l’entreprise, perdent généralement tout l’argent investi.
La restructuration est rendue possible par l‘arrivée d’un nouveau propriétaire qui avance les fonds nécessaires à l’entreprise pour continuer de fonctionner durant la période de restructuration et qui fournit ensuite les capitaux qui permettront à la nouvelle compagnie qui surgira d’opérer efficacement.
La faillite de GM s’apparente à tous les autres cas de faillite à cette différence près que le nouveau propriétaire qui s’amène, c’est le gouvernement américain. L’investissement initial est de 50 milliards. Mais la montant final pourrait être plus élevé. C’est donc tout le peuple américain qui devient propriétaire de GM. Les canadiens participeront également. Les gouvernements fédéral et de l’Ontario fourniront 9,5 milliards pour la restructuration de la partie canadienne de GM
Le but est de remettre la compagnie sur pied et de la revendre ensuite au secteur privé, récupérant ainsi les sommes d’argent investis à même les deniers publics. L’État justifie son intervention par la nécessité d’assurer à un secteur aussi important que l’industrie automobile une restructuration viable à long terme.
L’intervention de l’État permettra-elle la réussite de la restructuration de GM ? Il faut le souhaiter. D’abord, il s’agit probablement de la dernière chance de survie du constructeur d’automobiles de qui dépendent des centaines de milliers de travailleurs. Mais aussi, le modèle pourrait servir à d’autres secteurs aussi vitaux que l’automobile et en aussi mauvais état, telle l’industrie de l’aviation civile.
En 2002, Air Canada a fait faillite. La restructuration a été ardue, si ce n’est chaotique. Elle a duré près de 2 ans. Il a fallu l’entrée en scène d’un gros hedge fund américain, Cerberus Capital Management, L.P. pour que la restructuration s’effectue finalement en septembre 2004. Cinq ans plus tard, elle s’avère un échec total. Air Canada est à nouveau acculé au bord de la faillite. Une intervention de l’État à l’époque aurait-elle eu plus de chance de succès ? Difficile à dire. Mais pour la prochaine fois, la restructuration de GM pourra au moins servir d’exemple.
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