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Gestion des intercontrats en SSII : vers une extension des mesures non conventionnelles ?

Publié le 02 juin 2009 par Igrec

En quelques semaines, Logica France (9 000 personnes) a pris deux mesures spectaculaires pour juguler les coûts liés à l’intercontrat : un abondement des congés payés (un jour offert pour quatre jours pris) pour les consultants “en attente de mission” et un système de congés sans solde indemnisés à hauteur de 25 % du salaire. Mon article sur le sujet a suscité de nombreuses réactions de lecteurs : certains y voyant le signe de la focalisation de Logica sur sa profitabilité immédiate, d’autres (moins nombreux) une façon intelligente de traverser le mauvais cap actuel sans licencier. Le point de vue défendu d’ailleurs par le DRH de la société dans une interview au MagIT.

En dehors de ce débat, je note surtout qu’il s’agit là du premier emploi de mesures de gestion de l’intercontrat que je qualifierai de non conventionnelles. Pendant la crise précédente (l’éclatement de la bulle Internet), les SSII avaient gelé les salaires, bloqué les embauches… et n’avaient pas hésité à éjecter sans ménagement les consultants qu’elles ne parvenaient plus à replacer. Des pratiques qui avaient durablement écorné leur image. Est-ce ce facteur combiné à un intercontrat certes en hausse, mais qui n’explose pas (tout au moins chez les grands prestataires) selon les différentes personnes avec qui j’ai pu discuter récemment, qui pousse aujourd’hui les SSII à trouver d’autres solutions ?

Chômage partiel : lors de “retours massifs et inopinés” de personnels

Même si des cas de licenciements individuels sont signalés, les grands noms du marché semblent pour l’instant pouvoir se contenter de jouer avant tout sur les ficelles pour protéger leurs marges : prise de congés, mobilité, gel de embauches ou mesures plus inédites comme chez Logica. Tout en misant pour septembre sur une reprise graduelle ou à tout le moins sur une stabilisation du marché. Même si nombre d’analystes estiment que la France ne sera pas sortie du marasme actuel à cette échéance. Même si, encore, un autre facteur joue négativement sur les marges : la pression des donneurs d’ordre sur les prix. Lors de sa récente journée pour les analystes, Capgemini a ainsi évoqué une baisse de son chiffre d’affaires au second semestre pouvant atteindre 3,5 %, une hypothèse noire intégrant une baisse des prix de 2 %.

D’ici la rentrée, la profession disposera peut être d’ailleurs d’une autre arme pour absorber les pics d’intercontrat : après un premier échec, le Syntec Informatique, chambre patronale des SSII et éditeurs, poursuit les négociations avec les organisations syndicales pour mettre en place le recours au chômage partiel dans la branche. Comme nous l’expliquait Jean Mounet début avril, ce système serait limité à deux circonstances : un donneur d’ordre ayant lui-même recours au dispositif et les cas de “retours massifs inopinés et sans préavis de personnels”.


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