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Parkinson et dependance au gambling

Publié le 03 juin 2009 par Raymond Viger

Le médicament Mirapex, prescrit aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson ou souffrant du syndrome des jambes sans repos, aurait comme effet secondaire la dépendance au jeu. Selon plusieurs études réalisées au cours des dernières années, le taux de joueurs compulsifs chez les consommateurs de Mirapex oscillerait entre 8 % et 15 %. Le taux varie pourtant entre 1 % et 5 % dans la population québécoise, selon les études et les méthodes de calcul.

Médicament et jeu compulsif

Le fabricant du Mirapex, la compagnie allemande Boehringer Ingelheim, reconnaît l’existence de ce troublant effet secondaire. Elle le mentionne à la page 17 (sur 50) de la monographie de son médicament. La monographie est un document scientifique que les firmes pharmaceutiques doivent obligatoirement produire à l’attention des professionnels de la santé lorsqu’un de leur médicament est autorisé à être prescrit au Canada. Les consommateurs de médicaments ne lisent habituellement pas les monographies. Certains jugent donc n’avoir pas été mis en garde par Boehringer Ingelheim des risques liés à la consommation de leur produit.

Procès au Québec et en Ontario

Pour cette raison, une demande de recours collectif a été déposée à la Cour supérieure du Québec au mois de février dernier. La demanderesse, France Lépine, affirme avoir développé un problème de dépendance au jeu après avoir commencé à consommer du Mirapex afin de traiter son syndrome des jambes sans repos. Elle aurait perdu argent, conjointe, travail et famille avant de surmonter sa dépendance, notamment en cessant de prendre le médicament.

Une autre demande de recours collectif a été déposée en Ontario en 2005. Dans ce cas-ci, la demande a été suspendue en attendant le résultat de procédures similaires en cours aux États-Unis. Le cabinet d’avocats en charge du dossier au Québec, Lauzon Bélanger, dit envisager de fondre les deux recours en un seul.

Régie de l’assurance maladie

Malgré les résultats d’études réalisées dès 2003 démontrant des risques liés à la consommation de Mirapex, il serait prescrit environ 200 000 fois par année au Québec selon les chiffres de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).  N’existe-t-il pas au Québec un mécanisme de contrôle permettant de retirer préventivement de la circulation un médicament qui ferait courir des risques à ses consommateurs? Nous vous reviendrons avec une réponse sous peu.


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