Dernièrement, lors d’une conférence aux États-Unis, Neelie Kroes n’a pas caché la possibilité pour la Commission européenne de diviser l’activité de Microsoft en Europe, c’est-à-dire littéralement de briser la firme en plusieurs sociétés. Seulement voilà, les États-Unis ont essayé avant l’élection de Georges W. Bush et n’y sont pas parvenu, car l’élection avait inversé justement la tendance.
Aujourd’hui, c’est un message d’avertissement en provenance des États-Unis qui vient justement chatouiller les oreilles de la Commission. Ce message provient d’un ancien officiel du gouvernement américain qui avait participé il y a sept ans à la grande bataille du procès antitrust contre Microsoft. À cette époque, la firme avait bel et bien risqué le découpage en plusieurs entités indépendantes, jusqu’à ce que les élections viennent tout chambouler.
Il y a sept ans, cette mesure avait été envisagée car le fonctionnement même de Microsoft causait problème aux États-Unis. En Europe, la situation est quelque peu différente, puisqu’il s’agit d’un problème d’attitude de la firme envers les concurrents et la Commission elle-même. En définitive, puisque Microsoft doit aujourd’hui payer son amende et donner les documents qui lui sont demandés depuis des mois, un éclatement de la structure ne changerait rien selon les experts américains.
Aujourd’hui, la Commission européenne a le pouvoir de faire ce dont Neelie Kroes a menacé Microsoft. La question essentielle est désormais : séparer les activités de Microsoft en plusieurs entités distinctes aura-t-il un impact réel et positif sur ce que la Commission reproche à la firme ?
