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A propos d'une thérapeutique de la foi

Publié le 04 juin 2009 par Tudry

« Trésor médicinal que ton grand jour,

Car en toi le Remède de vie s'est levé sur les blessés. »

saint Ephrem le Syrien

J'avais décidé de publier l'extrait du texte, à mon avis essentiel à méditer dans son intégralité, pour tendre un miroir (qui inverse), à la note publiée précédemment, dans laquelle je souhaitais mettre en perspective toute la différence entre la cure réelle de notre psyché, son dépassement, même auquel invite la tradition chrétienne bien comprise à la suite des Pères du désert et des Pères grecs. Il semble que ce fut, peut-être une erreur ! Tant pis, parfois celles-ci provoquent plus de bien que de mal !

Toutefois, bien que ce ne soit pas tant, semble-t-il, l'idée de thérapie qui a dérangé que celle de cessation de la prière, j'y reviens tant il me semble curieux que cela soit si mal interprété.

« Ce n'est pas un messager, ni un ange, mais le Seigneur lui-même qui les a guéris. », c'est ce que nous dit Isaïe (LXIII, 9).

« Le Seigneur a envoyé son Verbe et les a guéris. », c'est ce que nous dit le psalmiste.

Et, le Christ, notre Sauveur, qu'accomplit-il durant sa vie terrestre ? Quelles sont donc Ses Actions très précieuses ? Ne guérit-Il pas ? La métanoia qu'Il fait s'accomplir en ceux qui Le croient et qui croient en Sa Parole de Vérité, n'est-elle pas la passage de la maladie à la santé ? Oui, Il est Sauveur, Soter, le salut et la santé ! Lorsque les mot ont encore un sens, c'est-à-dire quand ils sont orientés (« L'Orient nous visitera d'en haut. » Luc, I, 78), qu'ils ont un sens, une direction et qu'il ne manquent pas la cible, ce qui est l'étymologie du mot péché !

Les Pères ont constamment identifié le péché à une terrible maladie héréditaire, le Christ au médecin (pharmacos) ! Foi, sacrements, dogme, prière aux traitements et instruments thérapeutiques.

Pour finir avec cette interprétation (qui n'est pas exclusive, le christianisme étant inclusif, conciliaire !), il faudrait citer, aussi en entier sans doute, les écrits multiples sur le Sacrement de la confession tel qu'il fut et est compris, aujourd'hui encore, par l'Orthodoxie ! Je ne prendrais appui ici que sur cette phrase de saint Anastase le Sinaïte : "Si donc tu trouves un homme spirituel, expérimenté, qui peut te guérir, alors, confesse-toi à lui."

Arrivé à ce point, je serais bref sur cette délicate question de la cessation de la prière. Simplement, face à l'argument « si cela est réservé à quelques uns n'en parlons pas » je voudrais, encore une fois jouer le maximalisme et demander si il faut dans ce cas parler de l'Himalaya, de l'Everest, du Kilimanjaro ? Faut-il cesser de parler de la Beauté puisqu'elle semble si inaccessible ? Faut-il donc retirer du champ du réel tout ce qui ne sera jamais atteignable que par un petit nombre ? Sans doute est-ce la le faîte, l'acmé insurpassable de la vie chrétienne ! “l'hésychia” !

Les saints Pères, les saints moines, et parmi les plus notables, disaient eux mêmes qu'il n'existait sans doute qu'un seul être par génération capable d'entrer dans cet espace insondable et indicible ! Ne tendaient-ils pas tous vers ce but, pourtant ?

Pour approcher, ô de si loin, ce Mystère des Mystères, il faut se reporter au beau (mais long) texte de saint Isaac le Syrien, qu'il résume de lui-même ainsi : “Tout ce qui est prière cesse et l'âme prie en dehors de toute prière.”

Quant à l'argument de la prière christique, je suis vraiment fort navré de ne pouvoir en dire plus que l'Intéressé lui-même, étant fort loin, faut-il vraiment le préciser, de l'état décrit par l'admirable Isaac !

« En ce jour vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous;

car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu. » (Jean, XVI, 26-27)


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