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Européennes : cacophonie chez Arlette Chabot

Publié le 05 juin 2009 par Philippe Thomas

A vous de juger devait être le dernier grand round médiatique d’une campagne européenne atone. L’émission devrait donner un grand coup d’accélérateur à l’abstention, tellement elle fut insupportable tant sur le fond que sur la forme. Arlette Chabot avait la dégaine d’une archaïque maîtresse d’école bordélisée par une classe politique ingérable. Tous ces gens (Aubry, Bayrou, Bertrand, Besancenot, Cohn-Bendit, Marine Le Pen, Mélenchon, de Villiers, par ordre alphabétique) se coupant et se recoupant sans cesse la parole n’ont fait que se neutraliser en se rendant mutuellement inaudibles. Moi, je ne supporte pas. J’ai donc beaucoup zappé et je suppose que n’importe quel quidam découvrant par ce « débat » l’imminence des législatives européennes serait dissuadé d’aller voter pour tel ou tel de ces guignols. J’ai tout de même bien ri quand Cohn-Bendit a crûment dit son fait à Bayrou : « Toi mon pote, tu seras jamais président de la République, t’es trop minable ! ». Bon, dit comme ça, c’est vrai que c’est pas mignon mais c’est tellement vrai… Et le Bayrou qui se vautre dans le caniveau de l’insulte en accusant presque l’autre de pédophilie…

Certes, je ne me suis pas fadé tout ce show consternant. Mais Cohn-Bendit m’a semblé très bon dans son rôle et plusieurs sont tombés dans le panneau de ses provocations : Bayrou, bien sûr, mais aussi les deux affreux de l’extrême-droite (de Villiers et Le Pen) qui ont aboyé leur haine et se sont montrés tels qu’ils sont vraiment (vers la fin de l’émission). Le climat est ensuite devenu carrément délétère avec la querelle sur les sondages et Brice Teinturier n’a pas su apporter au débat la touche irénique qu’on aurait pu espérer d’un observateur extérieur… Pour le reste, Aubry et Bertrand me sont apparus sur la défensive, Mélenchon semblait parfois le seul à parler sérieusement de politique, Besancenot a fait son numéro habituel (mauvais signe, ça : à la Nouvelle Star, ceux qui ne savent pas se renouveler sont évincés par le public !), Marine Le Pen fut presque émouvante de sincérité dans ses colères alors que de Villiers était glaçant et d’un style plus facho que sa concurrente directe. Mais, je le répète, je n’ai pas tout vu. Cette édition d’A vous de juger pose en tout cas la question de réinventer une formule d’émission politique qui ne dégoûterait pas les téléspectateurs de la chose politique…

Quant à moi, ma décision n’a pas changé. Elle est celle d’une abstention délibérée et confortée par le triste spectacle d’hier soir : je n’irai pas voter le 7 juin !


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