La réforme du lycée entrera bien en vigueur à la rentrée 2010 mais,d’ici là, le directeur de Sciences Po a été chargé de poursuivre le «débat».
La «mission lycée» de Richard Descoings, chargé d’une «concertation sur la réforme du lycée» après le retrait du projet de Xavier Darcos en décembre dernier, va se poursuivre, à la demande du chef de l’État. Dès septembre prochain, les «préoccupations du terrain» glanées par le directeur de Sciences Po devraient faire l’objet «de débats» pendant deux à trois jours avec des représentants lycéens de toute la France. La forme de ces réunions reste cependant à définir, précise-t-on à l’Élysée.
Sur la base de ces débats à venir et du rapport qui lui a été remis mardi, Nicolas Sarkozy a demandé à Richard Descoings une «analyse approfondie» pour déboucher sur des «mesures opérationnelles». L’objectif est de faire entrer en vigueur tout ou partie des mesures proposées par la mission dès la rentrée 2010. Certaines, reconnaît-on à l’Élysée, sont particulièrement consensuelles, telles l’aide à l’orientation, la revalorisation de la voie technologique, la maîtrise des langues vivantes étrangères ou la valorisation de l’engagement des jeunes. Ces sujets, qui ont fait l’objet de multiples rapports, sont dans l’air du temps depuis des années.
Un temps d’accompagnement
Deux autres risquent en revanche de faire polémique : la proposition de rendre plus «scientifique» la série S, accusée d’être trop généraliste, pour y limiter le nombre d’inscrits et revaloriser, de facto, les séries L et ES laisserait, pour l’instant, dubitatif à l’Élysée.
L’idée de développer un temps d’accompagnement à côté des cours magistraux nécessiterait une importante réorganisation du lycée. Trois heures d’accompagnement par semaine en seconde, c’est 20 000 emplois, observe en effet un conseiller. Une proposition difficile à appliquer, donc, en période de restriction budgétaire. Sauf si l’on rogne les horaires de ces mêmes cours magistraux. D’autant plus que les semaines des lycéens sont déjà très chargées. Mais le sujet est particulièrement périlleux politiquement, tant chaque enseignant est attaché à protéger sa discipline…
Pour en savoir plus : Le Figaro