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Dragon déchu Peter F. Hamilton

Publié le 26 août 2007 par Vincent

9c5771ed8daa6838fdfff4db1ef8ce50.jpgCeux qui me lisent savent que je n'ai pas trop aimé L'Aube de la nuit: bonne idée de départ, des éléments intéressants ça et là (les adamistes et les édenistes par exemple) mais bien des longueurs et surtout un "méchant célèbre" qui ne fait même pas peur (Al Capone ! Au secours, j'ai peur !!!!).

Comme je n'ai  aucun a priori et que j'aime juger en toute objectivité,  j'ai réessayé avec Dragon déchu qui fait juste 953 pages en Livre de poche (autant dire une nouvelle pour Hamilton - bon, j'arrête là les plaisanteries).

Verdict: c'est bien. Cela aurait même été très bien si la quatrième de couverture  (ma bête noire) ne dévoilait pas ce que le lecteur ne découvre complètement qu'au delà des pages 800 ... Comme c'est quand même le mystère du livre, c'est franchement dommage de le dévoiler, mais passons (il faudrait créer un comité contre les quatrième de couverture, vous ne trouvez pas ?).

L'intrigue est basé sur un procédé que pas mal (peut-être trop d'ailleurs) d'auteurs utilisent : à savoir deux récits parallèles, ( dans ce roman un dans le présent, l'autre dans le passé) et dès que ça devient intéressant d'un côté, hop !, on zappe de l'autre (dans L'Aube de la nuit, l'abus de ce procédé finissait par m'énerver mais pas ici - en même temps, attention, il ne faut pas s'attendre à une utilisation de ce procédé tout en finesse comme chez Banks). 

L'auteur nous montre un côté inattendu de la colonisation des autres planètes par les hommes (le thème avait été abordé au début de L'Aube de la nuit d'ailleurs): ça coûte très cher. En fait, les entreprises qui se sont lançées dans le subventionnement de la colonisation de planètes extra-terrestres  sont  déficitaires.  Zantiu-Braun (=ZB) cependant a une solution pour sortir du déficit : il lance des raids appelés "retour sur investissement" - comprenez des opérations de piraterie légales pour récupérer les fonds engagés. Lawrence Newton porte bien son nom: il rêve de voyages spatiaux et, pour concrétiser son rêve, va tenter de devenir officier chez ZB. Il devra se contenter du grade de sergent car pour être officier, il faut investir dans l'entreprise qui vous donne du travail (!). On a donc un personnage de loser, déchu de son rêve initial de voyage intergalactique. Un dragon déchu lui aussi, en quelque sorte, qui doit rêviser son rêve d'étoiles à l'aune des intérêts économiques.

C'est un bien meilleur livre que L'Aube de la nuit.  Plus profond qu'il n'y paraît, ce n'est pas du type space opera sans prise de tête. On retrouve la minutie de l'auteur dans les détails, la lenteur calculée de l'action au départ (la mise en route est longue mais pas pénible et on comprend que certains éléments donnés au départ vont jouer un rôle par la suite comme le récit que fait Denise  aux enfants) et la recette éprouvée du zapping comme expliqué plus haut.

Donc: sans être un chef d'oeuvre absolu (faut pas exagérer non plus), on a un bon livre, honnête mais peut-être quand même trop scolaire à mon goût au final, à qui il manque un peu de sense of wonder, un peu de folie comme on en trouve chez Banks. Un petit plus, quoi. Quelque chose qui fasse la différence.

Voilà, ce sera tout pour aujourd'hui.


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