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Considérations...(par Patricia Laranco).

Par Ananda

Nous ne vivons, au fond, que de ce qui nous occupe l'esprit.
A force de "subjectivité", l'on en devient intolérant.
Le mot instaure une distance entre l'objet qu'il désigne et lui.
L'autonomie du langage serait-elle à l'origine de l'Homme ?
Que nous réserve un monde de plus en plus voué à l'ego tyrannique ?
Les gens aiment à se faire peur et à se désigner des ennemis ; ça occuppe.
Les périodes de paix et de sécurité sont particulièrement propices à éveiller le besoin d'adrénaline.
Le problème est que, de la guerre comme de la paix, l'homme se lasse vite.
Ils peuvent avoir un sacré culot quend ils osent, les timides !
Les êtres humains ? Bizarrement faits !
Pourquoi veulent-ils toujours se scinder en un corps et un esprit ?
Lorsqu'on ne connait pas, il faut accepter avec humilité sa méconnaissance.
Faire comme si l'on connaîssait n'amène à rien, sinon à ne pas apprendre.
En matière de connaissance, l'orgueil et le désir de domination sont toujours mauvais conseillers.
Les véritables sources du savoir sont l'humilté et l'écoute.
"Être" et "avoir l'air de", deux facettes souvent contradictoires.
Deux pôles qui poussent souvent l'homme à se mentir à lui-même et à mentir.
Les civilisations traditionnelles, centrées sur la "honte", la "peur de perdre la face" ou la nécessité d'être "honorable", sont aussi celles où les gens se montrent les plus secrets, les plus "hypocrites".
Pour être aimé(e), il faut apprendre l'art de se faire désirer.
Ni la porte fermée, ni la porte ouverte; juste la porte entrebaillée.
C'est là un savoir que les coquettes possèdent depuis la nuit des temps, d'instinct.
L'homme préfère de beaucoup les "tu l'auras" aux "tiens". Ce qu'il a dans les mains perd , à ses yeux, de la valeur étonnemment vite.
La difficulté, le manque, au contraire, ont le pouvoir de l'exciter, de le stimuler; ils le défient, titillent son besoin de se projeter dans un avenir, de s'orienter vers un BUT.
La frustration alimente , si elle ne décuple pas même, en lui, la dynamique du DESIR.
On ne te donne jamais qu'en fonction de ce que tu es en mesure d'offrir.
Au fond, le monde est étonnamment calculateur, pragmatique.
Choquer. Aiguillonner les réactions des gens. En ce qu'elles ont de plus émotif, de plus basique.
Les débusquer. Démasquer à quel point ils sont fragiles, accrochés à l'idée de "ce qui se fait" et de "ce qui ne se fait pas".
Les heurter de plein fouet, provoquer un tumulte émotionnel qu'ils ne contrôlent plus. Briser la coque de l'idée qu'ils se font, se faisaient d'eux-mêmes et de leur capacité de tolérance.
Les confronter aux limites. A leurs propres limites. C'est jouissif.
C'est, au surplus, sans doute, un très bon exercice philosophique.
Les gens sont tellement pénétrés de leur importance qu'ils ne comprennent pas que les autres puissent l'être également.
L'inattendu est la fantaisie de la vie.
C'est la manière qu'elle a de jouer avec vous.
Deux regard qui s'attachent l'un à l'autre : l'émotion.
L'émotion aussi est un plaisir sensuel.
Examiner les choses à neuf. Comme si rien n'allait de soi.
Penser que, si les choses sont, elles auraient tout aussi bien pu être autres, ou même, ne pas être.
Se décaler. Se déphaser. Se distancier un maximum.
Ne plus adhérer à rien.
S'exercer à douter de tout.
Ne rien prendre pour acquis - et encore moins, pour légitime.
C'est Moi-je.
Il n'a jamais tort.
Il ne comprend pas pourquoi l'on peut ne pas être de son avis.
Tiens...par exemple, il sait qu'il est important, de première importance. Partant, il ne comprend pas pour quelles raisons vous, vous ne le savez pas. C'est un crime de lèse-moijesté qu'il ne sera pas facilement prêt à vous pardonner.
Les autres lui pompent l'air parce qu'au fond, il voudrait tout l'air pour  lui. Et il considère son exigence comme parfaitement légitime. Tout comme il trouve légitime de pester contre l'égoïsme des autres.

Je vous l'ai dit, c'est Moi-je, il sait tout, il fourre son nez partout.
S'il fourre son nez partout, c'est qu'il a droit de regard sur toute chose.
Rien ne doit échapper à sa volonté de tout contrôler.
C'est bien normal, puisque, dans sa logique (folle), il est le centre du monde.
Nul n'est censé l'ignorer, comme nul n'est censé ignorer la loi. Tout passe par lui; il est le point de départ et d'arrivée de tout ce qui advient. Il ramène tout à son propre raisonnement, à sa propre optique. Ainsi, il attribue automatiquement aux autres gens des modes de pensée et de fonctionnement analogues aux siens; des sentiments qui, finalement, ne sont que le reflet des siens propres. C'est ce qu'en d'autres termes, l'on peut appeller "juger d'après soi". Il est incapable d'entrer dans une logique différente de la sienne.
Tout doit plier devant lui. Le monde est là pour le contenter. Comment pourrait-il avoir d'autres fonctions que celle de lui être agréable ?
Il n'a jamais tort et ne fait jamais de mal, tout simplement parce qu'il est parfait.
Conséquemment à ça, bien sûr, il ne commet jamais d'erreur(s). Si vous lui dites qu'il s'est trompé, il se récrira : "comment est-ce possible ?". Se sentant inaccessible à tout jugement, il se sentira agressé par toute remarque.
Son seul et unique argument (mais il est de taille), vous le connaissez déjà : c'est "Moi-je".
Pour Moi-je, ce qu'il n'aime pas ne devrait tout bonnement pas être.
L'homme : un excès de cerveau et un être hautement excessif.
A quoi peut SERVIR un cerveau aussi hypertrophié que celui de l'homme ?
Ne nous tourmente-t-il pas, au fond, bien plus qu'il ne nous est utile ?
L'amour est désir de fusion...peut-être ( ?), aspiration au rétablissement de la fusion première, originelle, celle avec le corps maternel. Mais nous sommes des corps séparés, indépendants et fiers de l'être. L'amour réinstaure le manque, l'incomplétude, l'appel à la fusion. Un tas de mauvais souvenirs, au fond. D'où , souvent, colère et détresse.
On est portés, aimantés l'un vers l'autre...jusqu'à l'acte d'amour.
Mais cette tentative de fusion des corps ne nous laisse-t-elle pas toujours, peu ou prou, sur notre faim ?
Ce qui est beau, les gens n'aiment pas.
Parce que ça leur rappelle à quel point leur vie peut être médiocre (?).

P.Laranco.



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