En tournant la dernière page de Jaune Caravage, qui fermait le cycle des Saisons Meurtrières, j'avais émis le souhait (muet) de retrouver un autre cycle avec les personnages récurrents créés par Gilda Piersanti. J'ai donc été très heureuse d'apprendre la parution de Vengeances romaines, et à la fin de cette lecture je sais désormais qu'il y aura d'autres livres avec Mariella De Luca et sa coéquipière Silvia.
L'intrigue policière est bien nébuleuse dans ce roman, on signale la disparition d'une veuve, mère de famille, qui n'a plus donné signe de vie après le réveillon du Nouvel An. Dans le même temps, Silvia, subjuguée par une réfugiée roumaine, enquête également sur la disparition de sa mère, une badante arrivée en Italie, pour subvenir aux besoins de sa famille restée au pays. Et également, les agissements mystérieux d'un couple de personnes âgées les rendent de plus en plus suspects d'un crime qu'on ne saurait comprendre !
Au coeur de la cité romaine, l'histoire inscrit son rythme latin envoûtant, et riche culturellement (comme souvent, on retrouve des références à l'art qui participent à résoudre les affaires criminelles). Mariella est une jeune femme amoureuse, sa liaison avec Paolo la rend plus douce et posée, ce qui ravit son supérieur. Mais Silvia est plus soupçonneuse, intriguée par la chambre fermée à clef dans l'appartement luxueux du fiancé, incapable de saisir l'attachement de sa camarade. Cette insistance laisse présager un nuage sombre, et la belle romance pourrait y prendre ombrage.
Ce qui devient une signature dans cette série, c'est la présence des sentiments et de la nostalgie dans l'enquête policière, on n'y trouve pas du tout de cavalcades échevelées, de crimes sanguinolents. Le charme opère autrement, grâce à l'ambiance, à la personnalité des personnages, à la complexité de l'intrigue (trop de disparition, trop de vengeances voilées...). C'est toujours très bon de se plonger dans les romans de Gilda Piersanti. Ce titre ne fait pas exception à la règle. L'auteur a su étoffer une romance qui aurait pu virer plan-plan et qui, finalement, ouvre la porte de l'anti-chambre des tragédies romaines. Point de commedia dell'arte dans ce théâtre. C'est sombre, tendrement mélancolique. Ai-je besoin de préciser que je suis totalement sous le charme ?!
De plus, la fin de ce roman apporte des révélations stupéfiantes. Je suis impatiente de lire la suite des événéments.
Le Passage, 2009 - 260 pages - 18€
A signaler : Les 3 premiers volets des Saisons meurtrières sont déjà disponibles en poche, chez Pocket.
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