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Le Mondial A3 2009 sur le campus de l'EPFL

Publié le 07 juin 2009 par Francisrichard @francisrichard

Le Mondial A3 2009 sur le campus de l'EPFL Hier, et avant-hier, l'A3 (Association amicale des anciens) (ici ) avait organisé sur le campus d'Ecublens un rassemblement des diplômés de l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) (ici). Ce retour ne se voulait pas nostalgique. Bien sûr des diplômés de la même volée se sont retrouvés avec bonheur, et parfois avec quelques surprises à la clé, après bien des années d'absence de contacts, mais il s'agissait surtout de se tremper à nouveau dans l'atmosphère estudiantine du campus en suivant des conférences scientifiques et sociétales, dans les auditoires CO1 et CO2, et de commencer à tisser un réseau international, professionnel, business, échanges, lors de rencontres dînatoires et apéritives.

Le 5 juin, arrivé directement à l'auditoire CO1 un peu avant 16 heures, sans passer par l'accueil des participants - j'avais mal lu le plan faute d'avoir chaussé mes bésicles - j'ai été mis tout de suite dans l'ambiance. En effet j'ai été reçu, dans une salle encore quasi vide, par Jean-Olivier Pain chargé d'animer les conférences du vendredi et du samedi matin. Ce qui m'a donné l'occasion de dire à ce facétieux journaliste de la RSR (la radio suisse romande) que je ne le connaissais pas, mais que je riais de bon coeur à l'écoute de ses chroniques, dans le journal du matin de La 1ère, intitulées La Science de Pain, où il se livre volontiers à des jeux de mots laids...

Le Mondial A3 2009 sur le campus de l'EPFL
Le thème du vendredi après-midi était L'EPFL, la Suisse et les pays émergents. Olivier Trancart, Président de l'A3 - prononcez A cube ou A trois - , EL'83, a dit dans son introduction aux conférences que les diplômés de l'EPFL sont au nombre de 14'000, qu'il convient de redéfinir le rôle de l'A3 qui doit devenir un véritable réseau professionnel créant des liens entre formation, recherche et industrie. L'an passé le rassemblement de l'A3 avait réuni 250 personnes. Cette année 430 personnes se sont inscrites sur les deux jours. Il faut que l'année prochaine il y ait plus de 700 personnes...

Franck Riboud, PDG de Danone, GM'81, a d'abord rappelé que 3 milliards d'habitants de la planète vivent avec moins de 2 € par jour. Dans ce contexte, il a parlé de l'expérience que son entreprise a mené en Inde, où il s'agissait d'offrir des produits accessibles au plus grand nombre. Ce concept d'Affordability s'est traduit par des produits vendus entre 10 et 15 centimes d'euro ! Avec Muhammad Yanus, fondateur de la Grameen Bank, spécialisée dans le micro-crédit, Danone est parvenue au Bangladesh, à offrir des produits encore plus accessibles. Cet autre concept, que Danone nomme Grameen Danone Foods, a permis de proposer aux consommateurs locaux des produits vendus entre 6 et 7 centimes d'euro ! Danone acceptant, de plus, de réinvestir tous les profits réalisés. Enfin Danone cherche maintenant à étendre ces modèles de production sous le vocable de Danone Communities. Le but étant d'apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre, à travers la planète. 

Le Mondial A3 2009 sur le campus de l'EPFL
Marc Chatelard, Senior Vice-Président d'Alstom, a fait part de son expérience de transfert de technologie. L'exemple qu'il a donné était relatif à la fabrication de trains par la Corée du Sud. Pour Marc Chatelard le transfert de technologies est normal; et il est normal que celui qui l'achète l'utilise. Il a confié qu'il est difficile d'estimer le prix d'une technologie. De même qu'il est difficile de faire appliquer le versement de royalties pour limiter le ré-export. La durée de protection, lors d'un tel transfert, varie avec les technologies vendues. Il est conseillé aux entreprises qui transfèrent d'avoir une politique claire relative aux limites de ce qu'elles transfèrent. Et de savoir dire non...
Metin Arditi, écrivain et mécène, Président du Conseil culturel de l'EPFL, s'est inspiré d'une citation faite par l'écrivain palestinien, Edward Saïd, dans son livre Culture et impérialisme

L'homme pour qui sa patrie est douce, n'est qu'un tendre débutant; celui pour qui chaque sol est comme le sien propre est déjà fort; mais celui-là seul est parfait pour qui le monde entier est étranger.
Cette citation, d'un moine du XIIème siècle, Hugues de Saint-Victor, peut paraître paradoxale. En fait elle souligne que l'homme ne peut se perfectionner que s'il prend des risques et, se sentant étranger, parvient à s'oublier pour augmenter ses connaissances.

Le Mondial A3 2009 sur le campus de l'EPFL
Le Conseil culturel de l'EPFL, que Metin Arditi préside, comprend les personnalités suivantes :

Laure Adler, écrivain, essayiste, ancienne directrice de France Culture

Jacques Attali, économiste,  écrivain, conseiller  

Luc Bondy, metteur en scène, acteur, réalisateur

Boris Cyrulnik, psychiatre, éthologue

Caroline Eliacheff, pédopsychiatre, psychanalyste, essayiste

Léonard Gianadda, président de la Fondation Gianadda

André Hoffmann, industriel, mécène

Claude Nobs, fondateur du Montreux Jazz Festival

Françoise Nyssen, biologiste, présidente des éditions Actes-Sud

Elias Sanbar, poète, essayiste, ambassadeur de Palestine à l’Unesco
Metin Arditi est convaincu que l'ingénieur doit faire l'expérience de l'acte artistique. C'est pour lui un moyen de se dépasser et également le moyen le plus direct pour aller à la rencontre de l'autre.
Bill Fischer, Professeur à l'IMD (Institute for management development) en Technology Management, a montré combien les marchés émergents pouvaient constituer de très grandes opportunités et qu'il ne fallait pas les redouter.
Le Mondial A3 2009 sur le campus de l'EPFL
Patrick Aebischer
, Président de l'EPFL, a conclu cette première demi-journée de conférences. Il a rappelé que l'EPFL c'est aujourd'hui 6'746 étudiants - nous étions 1'200 à mon époque - provenant de 122 pays. L'EPFL c'est également 249 professeurs et 2'139 collaborateurs.
  Dans l'Academic Ranking of World Universities, établi par l'Institute of Higher Education de Shanghai, l'EPFL figure au 18ème rang mondial des universités enseignant  l'ingénierie/technologie et l'informatique (ici). A l'exception de Cambridge, qui occupe le 15ème rang, tous les rangs précédents sont occupés par des universités américaines...
Ce qui caractérise l'EPFL c'est la transdisciplinarité. Parmi les projets récents et futurs, Patrick Aebischer a cité la création de 18 start-up en 2008, le Blue Brain Project - le cerveau n'a qu'une puissance de 60 W et il est fascinant de l'explorer ! -, le lancement d'un satellite de moins de 1kg en juillet prochain, l'enregistrement des 5'000 heures du Montreux Jazz Festival qui figurent dans les archives personnelles de Claude Nobs, sur des supports divers, pour les rendre accessibles.

 

Après la remise des EPFL Alumni Innovation Prize dans le Hall du SV (Sciences de la vie), les participants se sont rendus chez Felix Constructions pour dîner dans un grand hall de stockage aménagé en gigantesque salle de restauration (voir photo ci-dessus; votre serviteur est le premier convive à partir de la gauche).
Comme je suis toujours fasciné par les termes en lesquels sont rédigés les menus, je ne résiste pas à vous reproduire celui de cette soirée mémorable :
MATIGNON DE GAMBAS
AU CITRON VERT
ROUGAIL DE TOMATES
À LA CORIANDRE ET ROQUETTE
  * * *
TOURNEDOS DE BOEUF
REDUCTION AU PINOT NOIR
POMMES ECRASEES
A LA TRUFFE BLANCHE
DECLINAISON DE LEGUMES
   * * *
SALADE DE FRUITS ROUGES
SIROP DE VINAIGRE BALSAMIQUE
ET SORBETS
Le tout arrosé d'un Epesses - Péché Mignon - et d'un Pinot noir.

Le lendemain avaient lieu toute la journée des conférences très intéressantes qui devraient être reproduites prochainement sur EPFL-TV (ici).
Certains professeurs avaient en avant-première enregistré une introduction à leurs conférences.
Ainsi  le professeur Alfio Quarteroni sur "De la réalité à la simulation" :



Le professeur Christophe Ancey sur "Les avalanches et dangers naturels en montagne" :


Le Professeur Bernard Moret sur "L'informatique et l'arbre de vie" :


Le Professeur José Del R. Milan sur "Contrôler une machine à travers le cerveau" :


Enfin le Professeur John McKinney sur "Pourquoi les antibiotiques ne sont-ils pas toujours efficaces ?" :



Francis Richard GM'74

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