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Les Français auraient-ils la mémoire courte.

Publié le 07 juin 2009 par Anakyne
Biographie de Daniel Cohn-Bendit. Sources WIKIPEDIA.

Une jeunesse contestataire

Frère de Gabriel Cohn-Bendit, il naît en France de parents juifs allemands réfugiés en France en 1933 pour fuir le nazisme. Daniel Cohn-Bendit est apatride jusqu’à l’âge de 14 ans, où il opte pour la nationalité allemande[3] pour, dit-il, ne pas être soumis au service militaire en France. Il se définit toutefois comme « citoyen européen ».

Brièvement membre de la Fédération anarchiste, puis du mouvement Noir et rouge, il se définira plus tard comme « libéral-libertaire ». En 1967, il est étudiant en sociologie à l'université de Nanterre lorsque commence le mouvement de contestation qui deviendra le Mouvement du 22-Mars en 1968. Il est inscrit sur la liste noire des étudiants de l'université. À la suite de l'évacuation des locaux par la police le 2 mai, il fait partie des étudiants qui vont occuper la Sorbonne le 3 mai. Il sera avec Alain Geismar et Jacques Sauvageot l'une des figures de proue du « mouvement de Mai ». Le 21 mai, alors qu'il est en voyage à Berlin, il est interdit de séjour en France. Il y revient le 28 mai, cheveux teints et lunettes noires, pour un meeting à la Sorbonne où il est acclamé. Le slogan « Nous sommes tous des juifs allemands » résumera ce soutien des jeunes à celui que la presse nomme « Dany le rouge ». L'arrêté d'interdiction de séjour ne sera levé qu'en 1978.

Dès la fin des « événements », il s'installe à Francfort-sur-le-Main, où il s'intègre à la mouvance contestataire. Il est successivement aide-éducateur dans une crèche autogérée, employé à la librairie Karl-Marx, mais s'éloigne peu à peu d'une perspective contestataire : ayant jusqu'alors dénoncé les « élections bourgeoises[4] », il entame une carrière politique.

Carrière politique et écologisme de gauche

À la fin des années 1970, il se rapproche du mouvement des Verts allemands (Die Grünen) et se lie avec Joschka Fischer, qu'il pousse à se présenter aux élections dans le Land de Hesse. Il sera lui-même plus tard candidat sous l'étiquette des Verts à la mairie de Francfort-sur-le-Main, puis au Parlement européen.

En 1981, il soutient la candidature de Coluche à la présidence de la République. Cinq ans plus tard, il officialise son abandon de la perspective révolutionnaire dans un ouvrage-bilan, Nous l’avons tant aimée, la Révolution[5].

En 1989, il est nommé adjoint au maire SPD de Francfort-sur-le-Main, en tant que responsable des affaires multiculturelles.

Daniel Cohn-Bendit est député au Parlement européen depuis les élections européennes de 1994[6]. Il a été d'abord élu comme représentant des Verts allemands puis fut tête de liste des Verts en France (sa liste obtient 9,72 % des voix en juin 1999, second meilleur résultat des Verts français aux élections européennes après celui d’Antoine Waechter en 1989), enfin comme représentant des Verts allemands le 13 juin 2004. Ses options économiques « sociales-libérales[7] » et son soutien à la libéralisation des services publics[8] l’éloignent un peu de la majorité des écologistes européens qui considèrent que le dogme libéral est incompatible avec les moyens que nécessitent la préservation de la planète et le combat pour la justice sociale, et donc avec le paradigme écologiste[9]. Daniel Cohn-Bendit plaide également pour une politique d'immigration « ouverte », et pour la dépénalisation des drogues dites « douces » (cannabis)[10].

Les Français auraient-ils la mémoire courte.

Daniel Cohn-Bendit au festival de littérature de Cologne, en mars 2006.

Antinationaliste et partisan d’un fédéralisme européen, Daniel Cohn-Bendit s’engage dans le processus constitutionnel européen initié par le discours de son ami Joschka Fischer sur « la finalité de l’intégration européenne[11]». Après le bilan plutôt satisfaisant des travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe, il adresse une lettre[12] aux gouvernements se réunissant dans une conférence intergouvernementale dans laquelle il les adjure :

  • de peser de tout leur poids pour éviter que le texte final du traité établissant une Constitution pour l'Europe ne contienne des reculs par rapport au texte de la convention ;

  • d’introduire dans la troisième partie de la Constitution une procédure de révision moins lourde, qui ne repose pas sur l’unanimité et qui prévoit l’entière participation du Parlement européen ainsi que la ratification par celui-ci ;

  • de révolutionner le mode de ratification utilisé jusqu’ici en organisant un référendum européen pour que tous les citoyens européens puissent s’exprimer sur cette Constitution européenne et afin que les enjeux européens prennent le pas sur les considérations de politiques intérieures, ceci sans que le refus d’un seul pays puisse bloquer tous les autres.

Ces propositions trouveront peu d’échos à l’époque et ne seront pas retenues par les gouvernements, mais se retrouveront au cœur des polémiques lors de la campagne précédent le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe. Malgré la position officielle des Verts français et européens[13] en faveur du oui au traité de Constitution pour l'Europe, la campagne référendaire sera marquée par les débats tendus entre les partisans d'un « oui de raison » défendu par Daniel Cohn-Bendit et d'autres élus écologistes (comme Alain Lipietz, Gérard Onesta ou Dominique Voynet) contre une importante minorité favorable à un « non de gauche » au sein des Verts français mais aussi des autres partis de gauche. Les premiers n'hésiteront pas, malgré les reproches que cela déclenche, à participer à des meetings communs avec des membres du Parti socialiste français ou de l’UDF afin d'expliquer et défendre les apports qu'ils attendent de ce traité.

À la secrétaire du PCF qui lui reproche de s’engager si fortement dans une campagne française, Daniel Cohn-Bendit répond : « Oui, Marie-George, je sais : je suis un juif allemand[14]. »

Porte-parole du Parti Vert européen, créé en février 2004, puis vice-président du Mouvement européen-France depuis février 2007, il soutient Dominique Voynet lors de l'élection présidentielle de 2007.

Il reçoit le titre de docteur honoris causa des Facultés universitaires Saint-Louis le 24 avril 2009[15].

Lors de la législature 2004-2009, Daniel Cohn-Bendit a été présent à près de 93 % des sessions du Parlement européen (278 jours sur 299)[16]. Plus de 96 %[16] des votes enregistrés (4 283 sur 4 400) concordent avec le vote majoritaire de son groupe parlementaire, dont il est le président, Groupe des Verts/Alliance libre européenne. Par rapport aux autres députés de son état, l'Allemagne, il a voté en accord avec la majorité d'entre eux plus d'une fois sur deux (52,25 %)[16].

En juin 2009, il se présente aux élections européennes en France, au sein de la liste Europe Écologie, qui rassemble les Verts et des personnalités proches des idées écologistes, notamment Jean-Paul Besset, Eva Joly, Cécile Duflot, José Bové, Yannick Jadot, Monica Frassoni[17]. Il est en tête de la liste Europe Écologie pour la circonscription Île-de-France, l'ancienne magistrate Eva Joly y figurant en deuxième position. Dans sa circonscription, Daniel Cohn-Bendit et Europe Écologie réalisent 19,7 %[18], ce qui place sa liste en seconde position, derrière l'UMP mais largement devant le Parti socialiste. Au niveau national, Europe Écologie recueille 16 %18 des voix, soit le meilleur score jamais réalisé par une liste écologiste lors d'élections européennes et qui place ce parti en troisième place sur l'échiquier politique français, talonnant le Parti socialiste.

Polémique autour du Grand Bazar (1975)

En 1975, Daniel Cohn-Bendit publie le livre Le Grand Bazar[19], dans lequel il évoque ses activités d’aide-éducateur au jardin d’enfants autogéré de Francfort. Certains passages de cet ouvrage abordent l'éveil à la sexualité des enfants et le rapport parfois ambigu que cela crée avec l'adulte[20].

En 2001, une polémique éclate à propos de son livre, ces passages étant parfois considérés, vingt-cinq ans plus tard, comme une complaisance envers la pédophilie. Le texte avait en effet été diffusé à la presse internationale[21] par la journaliste allemande Bettina Röhl, fille de l'ancienne terroriste Ulrike Meinhof, membre de la Fraction armée rouge, qui s'en prenait aux anciennes personnalités de Mai 68, notamment Joschka Fischer et Cohn-Bendit[22].

Cohn-Bendit se défend, expliquant que le texte était une provocation, n’avait pas fait scandale à l’époque et qu’aucune plainte d’enfant ou de parent n’avait été déposée. « Prétendre que j’étais pédophile est une insanité. La pédophilie est un crime. L’abus sexuel est quelque chose contre lequel il faut se battre. Il n’y a eu de ma part aucun acte de pédophilie. » Il ajoute, sur RTL, que « ce texte qui n'avait pas fait scandale à l'époque est aujourd'hui insoutenable[23] », et qu'il nourrit « des remords d'avoir écrit tout cela[24] ». Des parents de ces crèches alternatives ont d’ailleurs apporté leur soutien au leader écologiste : « Nous savons qu’il n’a jamais porté atteinte à nos enfants », écrivent-ils. Les enfants eux-mêmes rejettent dans cette lettre « toute tentative de rapprochement entre Daniel Cohn-Bendit et des personnes coupables d’abus sexuels sur enfants[25] ».

Malgré ces soutiens et les remords de Cohn-Bendit vis-à-vis de ce texte[23], ces accusations de pédophilie ont été réitérées par différents responsables politiques, tels Marine Le Pen, sur le plateau de France Europe Express en 2005, ou François Bayrou, au cours de la campagne pour les élections européennes de 2009[26]. Ces propos de François Bayrou ont suscité des réactions hostiles, tant à droite qu'à gauche[27].


Mon commentaire sur le dernier paragraphe :

Monsieur Daniel Cohn Bendit est, à mes yeux, en grande partie responsable du mauvais résultat aux élections européennes de François Bayrou. Il a poussé François Bayrou dans ses derniers retranchements et ce n'est d'ailleurs pas un hasard, car le hasard n'existe pas vous le savez.
Monsieur Bayrou a malheureusement perdu son sang froid à cette occasion et la sanction, au grand bonheur de certains, est tombée sans hasard non plus.
Mais avec 60% d'abstention le résultat de l'UMP, PS et d'Europe Ecologie le score ne sera pas d'anthologie. Je rappelle ce que j'ai déjà écrit :

A VAINCRE SANS PERIL ON TRIOMPHE SANS GLOIRE.

Maintenant que ceux qui se sont abstenus de participer à ce scrutin aillent défiler et faire une nouvelle grève ils ont un soutien puissant de ceux qui ont décider de ne rien changer pour le peuple ...mais sûrement et seulement pour leur gueule comme disait mon boucher.

Enfin c'est juste mon avis.
Les Français auraient-ils la mémoire courte.


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