Home, le film de Yann Arthus Bertand à beaucoup fait parlé de lui ces jours-ci. Retour sur cet évènement qui soulève quelques questions.
C'est un succès indéniable pour le film Home, dont nous avons déjà parlé sur le blog et que vous avez surement regardé ! France 2 diffusait vendredi soir le film de Yann Arthus-Bertrand, et ce sont plus de 8 millions de téléspectateurs qui étaient à ce rendez-vous avec la terre !. Soit 33% des Français devant leur poste. Du côté de youtube, c'est 550 000 internautes qui ont visionné Home proposé en streaming. Cependant, certains s'interrogent sur le coût et l'impact environnemental du film...
Il y'a aussi un autre évènement qui va faire parler de lui : le départ dans l'espace de Guy Laliberté, pour promouvoir la sauvegarde de l'eau. Là aussi, le projet fait débat sur la toile.
Home, un éco-évenement... écologique ?
C'est Sacha Declomesnil qui sur son blog soulève cette question : "Mais entre nous, quelle est l'empreinte carbone de [Home] ? Le cout de 23 millions est avancé, mais le cout écologique n'est nulle part évoqué."En effet, de part sa production et sa diffusion de masse, le film produit lui même une forte dépense énergétique et une pollution importante !
Cependant, il est vrai que le film a surement permis de sensibiliser les nombreux spectateurs, et nombreux journalistes et politicens se demandant si il n'a pas joué sur les résultats des élections européennes ...
Départ dans l'espace, un caprice maquillé en mission sociale ?
Du coté du blog des rédacteurs de métro, c'est le projet de Guy Laliberté qui soulève des questions. En effet, ce milliardaire deviendra le 30 septembre prochain le septuème touriste de l'espace en s'envolant à bord de la fusée Soyouz. Il va dépenser 35 millions de dollar pour aller dans l'espace et écrire en direct de la station spatiale un poème pour sensibiliser au respect de l'eau, un voyage qu'il décrit comme une "mission sociale et poétique"."Sociale, car elle est dans le cadre de ma fondation One Drop", qui vise à permettre un meilleur accès à l'eau aux populations les plus pauvres, a expliqué M. Laliberté, indiquant également qu'il ferait des expériences liées à l'eau à bord de la Station spatiale internationale.
Comme l'explique la rédaction de Métro, "on ne peut s’empêcher de penser au nombre de pompes que cette somme aurait permis d’installer pour donner accès à de l’eau potable à des populations démunies sur l’ensemble de la planète." De plus, le projet est contradictoire : "d'une part, il prône la préservation des ressources, et de l'autre, il en gaspille tout un tas pour sa propre satisfaction", explique Stéphane Baillargeon sur Le Devoir.
Métro conclut son article de manière très septique : "Qu’un millionnaire se paye un voyage dans l’espace, c’est son problème (et son droit), mais qu’il prétende le faire pour une cause philanthropique, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin..."
Quelles limites pour sensibilier aux grandes causes ?
Alors, jusqu'où peuvent aller les dépenses pour les Grandes Causes ? Dans quels limites peut-on communiquer de manière importante tout en restant cohérent entre ses propos et ses actes ? Une question pas si facile à répondre ...
"Ce qui m'inquiéte le plus c'est qu'à force de faire croire que nos actions sont dictées par la philanthropie, c'est le philanthropique qui va se retrouver décridibilisé. Quand le prix de l'action est trop élévé, pour des résulats aussi peu quantifiables, on ne peut plus parler de philanthropie." explique Sacha Declomesnil.