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Confiture de perles

Par Danielrondeau
Je me suis toujours demandé pourquoi je trouvais de nombreuses perles d'étudiants une session alors que presque rien ne ressortait la session suivante. J'ai souvent accusé la qualité du français des étudiants, mais il n'y a pas que ça : il y a aussi le regard du lecteur, sa disponibilité.
Cette session, j'ai eu particulièrement du plaisir avec mes étudiants, et ce plaisir restait, même pendant la correction de leurs travaux. Ainsi, de simples erreurs se mettent à briller...
Encore une fois, je le répète, ceci n'est pas fait pour dénigrer des étudiants que j'ai en particulière affection (surtout ceux de cette année). Aussi, pour vous rassurer, les phrases sont citées hors contexte et parfois, elles ne sont nullement représentatives de la qualité du travail dont elles sont tirées. Heureusement.
Mais bon, après en avoir rigolé avec mes étudiants, je partage ici les meilleures perles.
Dans la poursuite de la tradition (et ici, ici et là, et aussi là...), voici la récolte 2009.
Bonne lecture!
**
Première partie : Vrac.
(…) une lecture légère sans après-goût.
(Sans après-pensée également.)
Ce livre reste bloqué dans votre cerveau.
(Et la phrase dans notre gorge.)
Le personnage a une faute d’amour bien placé chez-soi.
(Une faute bien placée vaut mieux qu'une exactitude déplacée.)
On y retrouve des jeux de mots qui jouent avec le sens des mots.
(Généralement, c'est ce que font les jeux de mots dans la vie.)
Les agents du FBI n’ont pas souri depuis l’érection de l’ancien président Truman.
(Mais la gent féminine, si.)
Le livre est une petite perle qui se lit en un rien de deux.
(Et en moins de temps.)
Certains extrémistes pensent qu’ils ont le mandat d’éliminer le monde des homosexuels.
(Allez le monde, on sort des homosexuels !)
Chacun vit pour soi dans le but de bénéficier de sa propre personne.
(Une sorte de masturbation, quoi.)
Cet homme a tué sa famille pour de l’argent et des biens matériaux.
(Les fameuses pantoufles en ciment !)
Il ne rend pas la violence douce aux oreilles des lecteurs.
(Un lecteur audio, sans doute.)
De temps en temps, l’auteur commet des lapsys de sa façon écartée d’écrire.
(Entre ce qu'on dit et ce qu'on veut dire, il y a parfois un grand écart.)
La courteur du livre est un handicap.
(Comme la petiteur du lexique.)
Dans cette nouvelle, nous sommes présentés à l’optimisme.
(Enchanté !)
Cette œuvre n’est pas facilement lue.
(Une oeuvre sauvage qui ne se laisse pas approcher !)
Des mots humoristiques s’abordent tout le long du texte.
(Quand les blagues se lancent à l'abordage...)
La vie des petites-filles est altéré par le passé de leur mère qui n’a pas eu une enfance ne donne pas toujours une belle enfance à ces enfants parce qu’ils n’ont pas appris comment élever leurs enfants dans la gaieté.
(Ici, l'usage du présent du contraceptif aurait éviter qu'il y ait trop d'enfants.)
Elle sentait comme une femme pacifique.
(Pas comme ces femmes qui sentent l’arctique ou l’indien.)
Durant la journée, la machine qui avait une malfonction a fait une crise.
(Rien de pire qu'une crise de machine à coudre.)
Un jour, il rencontra une demoiselle et l’épousa.
(Le lendemain, ils eurent des enfants.)
Le monde irait mieux si tous les gens cédaient.
(La devise des despotes.)
Je prends mes jambes à mon coup.
(Cours, Amstérisme, cours... de français!)
Il reçut un cou à la tête.
(Il aurait eu l’air drôle avec un cou au cul!)
David s’est réveillé frénétiquement.
(Il avait aussi le sommeil agité.)
Ses apparitions à la télévision agrandissaient son image (...)
(Surtout en HD.)
Elles se lancent dans les flammes de l’enfer une à la fille de l’autre (...)
(La fille de l’autre, c’est une fille indienne ?)
***
Seconde partie : Autour de Pierre Léon Lalonde - qui nous a fait l'honneur de sa présence en avril - et de son livre Un Taxi la nuit Tome II
Notez que Pierre Léon Lalonde semble être une source d'inspiration particulièrement importante de lapsus calami. Son amour pour le jeu de mots serait-il contagieux?

Le texte est intéressant puisque les histoires sont intéressantes.
(Ça aide.)
Le livre saura plaire aux partisans des blogues.
(Go! Blogs! Go!)
Les photos valent bien les 1000 mots qui leur sont accordées.
(Je le lui accorde.)
Une image vaut 1000 mots, mais le temps que le lecteur dévouera à ces photos sera beaucoup plus long.
(2000 mots d’abord ?)
Dans le livre, on retrouve des photos prises à même le doigt de l’auteur.
(Des photos digitales.)
Il capture des images de Montréal pour complimenter le texte.
(Un compliment d'objectif direct)
Les photos couleurs ajoutent une touche finale.
(Le photo-finish.)
Les photos comportent un élément de surplus.
(Pas la note)
Il y a des photos qu’il prend avec son taxi.
(Souriez ! Le petit radiateur va sortir !)
C’est la goutte qui fait déborder le ver.
(De la téquila, sans doute.)
L’auteur amène son point de vue en taxi.
(Il faut sortir ses idées.)
Lalonde n’est pas un écrivain ordinaire. Il est tout sauf.
(La question est de savoir s'il est sain !)
Ses racines sont bien encrées à Montréal.
- variante : (...) encré dans le réel
(Il jette l'encre.)
Sans l’ombre d’un doute, il n’est pas clair que…
(Un clair-obscur.)
Il a travaillé sur une émission diffusée sur les ondes de CIBC.
(Une banque musicale.)
L’auteur est atteint d’une popularité grandissante.
(On espère qu’il n’est pas en phrase terminale !)
Pierre Léon Lalonde fait preuve d’être un auteur.
(Une épreuve.)
(…) un homme chaud comme une taupe à 3 heures du matin (…)
(Rien de pire qu'une taupe à 3 heures du matin...)
Le cassage de pieds l’a inspiré à devenir conducteur de taxi.
(Comme le cassage de jambes inspire à devenir Shylock.)
Il a l’œil astucieux d’un observateur professionnel.
(Nom: Regard dégourdi. Métier: Observateur.)
À tous les matins, il se lève en fin d’après-midi.
(C'est pas facile, vous essayerez!)
(…) sous l’effet d’une drogue comme la dope.
(Stupéfiant!)
La valeur d’Un Taxi la Nuit est dans l’équilibre : entre réalité et fiction, entre art et rapportage.
(Un rapporteur, comme Tintin.)
Le livre est une assemblée de ses vécus à bord d’un véhicule sans frontière.
(Bienvenue à l'assemblée des vécus !)
L’auteur éparpille ses idées sceptiques tout au long du livre.
(Il ne faut pas semer des idées sceptiques n'importe où.)
Il a presque la phobie de voir un saoul vomit dans son taxi.
(C’est le sujet de l’ivre.)
Lors des dialogues, l’auteur s’exprime à l’oral.
(Le lecteur n’a qu’à écouter entre les lignes.)
Ce livre est rempli d’aventure d’un taxi qui rencontre des gens.
(Bonsoir !)
J’ai passé par plein de games d’émotions.
(Il ne faut pas jouer avec les émotions.)
Cet auteur sait capturer ses lecteurs
(Un attrappe-nigaud.)
Plusieurs lecteurs ne sauront résister à la tentation de ne pas lire le billet intitulé « Hier, j’ai croisé Satan ».
(Plus on pédale moins vite, moins on avance plus vite !)
Il rêvait de voyager, une passion qui le poursuivait depuis longtemps.
(Ne te retourne pas; une passion te suit…)
Lalonde s’en croise une diverse variété de personnes.
variante : Il rencontre une panoplie de diverses personnes (...)
(Des personnes différentes, il va sans dire.)
Il explore le milieu de la musique underground et commence donc à être chauffeur de taxi.
(Erreur : l'underground mène à chauffeur de métro.)
Il a deux livres dessous la ceinture
(Lourdes, les couilles !)
Ce livre donne du temps à ralentir la vie.
(Ce n'est pas un presse-livre.)
Il décrocha ses études (…)
(Pour mieux les raccrocher ailleurs.)
Il rencontre plusieurs passagers différents et colorés : des saouls, des prostitués, des vieux, des racistes, des Américains, des Marie-Claire Blais, (…)
(Les Marie-Claire Blais sont les plus colorés.)
De différents récit tout en un avec aucune histoire qui se suivent est ce que ce livre est.
(Je dirais même plus, mais non.)
Les histoires au hasard nous font pensé à un journal intime de quelqu’un trouvé à terre.
(Le journal d'un robineux.)
Ceci n’est pas le jeux du hasard.
(Mais bien le fruit du casino !)
Le deuxième livre de Lalonde, Un Taxi la nuit tombe 2, (…)
(D’un ennui mortel ?)
C’est le moment de la journée où les gens ont pris un verre ou deux ou trop.
(J’en ai juste pris trop, monsieur l’agent…)
Lalonde est attiré par le métier de chauffeur de taxi parce qu’il aime s’assoire.
(Ça ne tient pas debout !)
Il est chauffeur de taxi et il le sait!
(Il sait tant de choses !)
C’est un livre extrêmement intéressant qui ne vous désoira pas.
(Ce n’est pas un livre désoirée.)
Lalonde est un excellent compteur d’histoire.
(Un compteur qui commence à 3,30$.)
Le taxi est sûrement un de ses meilleurs amis.
(Le taxi et le camion du laitier.)
Il tient à garder l’anonymité de ses clients.
(C’est une question de confidentialimat.)
(…) ça ajoute une touche d’humour et ça fait réfléchir à la foi.
(C't'une foi un gars...)
Ses clients sont la plupart du foi saouls.
(La vie de chauffeur de taxi n'est pas cirrhose.)
Et finalement, une des plus « cutes » :
On voit bien dans ses récits qu’il a le cœur au bon endroit : sur la main.

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