La société de consommation avait fatalement fini par entraîner chez l’homme d’importantes mutations évolutives. Constamment à la recherche des prix les plus bas, le consommateur imposait à son corps des contraintes de plus en plus dures : yeux rivés sur les rayons du bas, dos plié en deux et main baladeuse pour atteindre le pack de yaourts à 2€50 ou le paquet de lessive moins cher que les autres.
Se pencher au ras du sol au supermarché devint rapidement une question de survie : les consommateurs les moins souples ne pouvant atteindre que les rayons intermédiaires, ils ne pouvaient bénéficier des meilleures réductions. Leur pouvoir d’achat se dégradant ra

La théorie darwinienne s’appliquant sans coup férir, les gènes du « consommateur à 4 pattes » finirent par se généraliser dans la population. Bientôt, on ne put que très rarement observer de consommateurs se déplaçant sur deux jambes, vestiges inadaptés d’une société déjà oubliée.

