Ouf ! Je viens me fader la lecture de 125421 billets d’analyse du scrutin de dimanche. On y trouve de tout ! Tiens ! Pas perdus qui s’imagine que le Front de Gauche remporte une victoire historique en se réjouissant de la défaite du PS.
« Au NPA et aux autres formations de la gauche radicale d'abandonner leur esprit boutiquier qui est une impasse, pour servir l'intérêt général ». Il faut traduire « Intérêt général » par « taper sur le PS ». Le plus osé est de comparer le score du PC à la Présidentielle (1,7%) à celui du Front de Gauche (avec une erreur d’un pourcent sur le score...), en oubliant que le PC avait fait près de 6% en 2004, soit le même score que le Front de Gauche cette année. Ca ne me réjouit pas mais quand on passe sa vie à taper sur la gauche, on pourrait au moins avoir un minimum d’objectivité dans l’analyse !
L’analyse la plus complète est peut-être chez Dedalus mais c’est Dagrouik qui a raison : il faut se mettre au boulot fissa et ce n’est pas le Coucou qui le contredira. L’analyse de Disparitus mérite d’être signalée : la victoire de Daniel Cohn-Bendit est à imputer à Raymond Domenech. L’équipe de France de foot n’ayant aucun intérêt, les électeurs ont regardé Home à la télé.
En fait, si le résultat ne générait pas une baisse du nombre d’élus du PS, son analyse brute ne devrait pas générer tant de passions. Globalement, la gauche est devant la droite, mais, comme en 1994, des pirates volent la vedette au PS. Ca n’avait pas empêché le PS de rafler le pouvoir trois ans après. Tiens ! Et Nicolas Sarkozy qui prenait une baffe en 1999… La participation à ces élections étant à peu près la moitié de celle aux Présidentielles, le résultat ne devrait pas nous émouvoir.
Lorsque le PS avait présenté ses listes, j’avais gueulé sur l’absence de personnalités de premier plan impliquée dans la campagne (et tout le monde ou presque avait gueulé sur leurs constitutions, les parachutages et autres joyeusetés rituelles). Quand j’étais devant la liste de bulletins, dimanche matin, j’étais perplexe. Je savais que Harlem Désir était tête de liste. Tout le monde connaît Harlem Désir. Mais pas en tant que dirigeant du PS, en tant qu’ancien porte-parole de SOS Racisme. En 2004, la liste qu’il menait avait gagné « haut la main ». Il n’avait en face de lui que des quasi-inconnus. Tiens ! Patrick Gaubert était tête de liste UMP et Alain Lipiezt représentait les verts. J’ai totalement oublié l’existence de Patrick Gaubert et Alain Lipiezt est surtout connu pour sa moustache (et pour le bordel chez les verts en 2001).
Cette année, il avait en face de lui Michel Barnier et Daniel Cohn-Bendit. Les deux sont connus pour tellement de raisons qu’on ne va pas les citer.
Cette année, la donne était changée, le PS a pris une veste. 13,6%. Il va peut être falloir la retourner.