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Hier c'était la journée de la Terre... j'ai un petit peu de retard, mais je saisis quand même l'occasion de lancer moi-aussi mon message écolo (c'est à la mode en ce moment!) pour la protection des dauphins. Je connais bien les arguments de ceux qui voudraient ne plus voir de dauphins en captivité. Et évidemment je serais tout à fait contre l'idée que l'on capture des dauphins en mer pour les enfermer dans un bassin sous les yeux de milliers de personnes. Mais les dauphins aujourd'hui dans les delphinariums sont tous nés en captivité, ils ont tous été manipulés dés leur plus jeune âge et sont habitués au contact de l'homme, qu'ils recherchent... alors effectivement, pourquoi ne pas en faire les ambassadeurs de tous ceux qui sont encore libres de nager où ils le veulent, au gré de la recherche de leur nourriture?
Parce que les dauphins, comme bien d'autres espèces, ont définitivement besoin d'ambassadeurs qui grandissent dans des réserves et des zoos pour sensibiliser l'homme à leur protection. Pour que l'on ne retrouve plus 20 kilos de sacs plastiques en provenance de tous les pays du monde dans l'estomac d'un animal échoué. Pour que l'on cesse de polluer l'habitat d'espèces endémiques sous peine de les voir disparaître, souvenez-vous du dauphin de Chine, espèce officiellement déclarée éteinte en 2008 (Wikipédia). Pour que l'on soit moins intrusif et moins entreprenant lorsqu'un dauphin choisit de venir nager à nos côtés sur une plage ou lors d'une plongée... pour ne pas oublier justement qu'il y a une différence entre un animal sauvage et un animal domestique, même s'il bénéficie d'un grand capital sympathie.
L'intérêt est également scientifique, comme nous l'expliquait Martin Böye, responsable scientifique du parc, puisque les delphinariums permettent de suivre une population de dauphins sur le long terme afin de mieux les comprendre, en particulier ce qui concerne le langage. Les dauphins peuvent en effet y être enregistrés 24 heures sur 24, toujours dans l'optique de pouvoir protéger plus efficacement leurs congénères qui évoluent au milieu des milliers de sonars que nous plaçons dans les mers et les océans.
Les dauphins sont incontestablement sympathiques, et j'ai adoré les voir évoluer à Planète Sauvage, parfois décidés à exécuter l'exercice demandé par l'un des soigneurs, parfois trop occupés à folâtrer les uns avec les autres... c'est la période des amours, et le grand mâle de 25 ans a fort à faire pour contenir les ardeurs de ses deux collègues plus jeunes :) J'imagine que ces désertions sont de grands instants de solitude parfois pour les soigneurs, qui, outre deux spectacles sont 6 à 8 fois par jour avec leurs protégés pour des séances de 5 à 20 minutes (photos ci-dessous). Mais clairement un delphinarium n'est pas une piste de cirque et s'il y a une chose de certaine, c'est que si les dauphins se permettent de ne pas répondre à une requête, c'est bien qu'on ne leur met aucune pression. Et finalement, ça, c'est extrêmement important.
Planète Sauvage