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Les syndicats mettent le patronat sous pression avant le 13 juin

Publié le 10 juin 2009 par Forrestgump54

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Mobilisation. La journée d’hier a été marquée par un foisonnement d’initiatives unitaires et l’intersyndicale réaffirme son unité sur des revendications prioritaires, avant de rencontrer Medef et CGPME.
« Un levier pour l’information et la mobilisation des salariés », c’est en ces termes que Françoise Lareur, la secrétaire de l’union régionale CFDT d’Île-de-France a qualifié la journée intersyndicale d’actions décentralisées d’hier. Au terme d’un rassemblement sous une pluie battante devant le palais Brongniart, la Bourse des valeurs à Paris, Pascal Joly, secrétaire de l’union régionale CGT, confirme, parlant d’un « foisonnement d’initiatives intersyndicales », destinées « moins à se compter qu’à ancrer le mouvement revendicatif unitaire dans les localités, les bassins d’emploi et les entreprises ». « De ce point de vue, la journée d’aujourd’hui est une bonne préparation du 13 juin », estime-t-il.
Si la visibilité de cette journée décentralisée ne peut se comparer aux précédentes manifestations nationales de l’intersyndicale les 29 janvier, 19 mars ou 1er mai, elle n’est pourtant pas passée inaperçue. Les grèves ont perturbé les transports mais, au-delà, une multitude d’initiatives ont permis aux syndicalistes de faire connaître leur plate-forme commune et de faire entendre ses revendications. Auprès des pouvoirs publics d’abord, et on ne compte pas les rassemblements devant les préfectures notamment. Mais aussi vers le patronat. On a manifesté devant les sièges du MEDEF comme à Nantes. À Saint-Étienne, la rue où siège l’organisation patronale a été rebaptisée « rue des martyrs de la crise ». La solidarité s’est également à nouveau exprimée vers les victimes des plans de licenciements ou de fermetures d’entreprises.
« Beaucoup d’initiatives militantes, plus difficiles à mesurer que lorsqu’il s’agit d’additionner les manifestants, mais ce ne sera pas une journée sans rien », assure Marcel Grignard, secrétaire de la CFDT, dans l’après-midi. Ce qu’on appelle le « G8 », l’intersyndicale réunissant la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, la CGT, FO, la FSU, Solidaires et l’UNSA, tenait en effet une conférence de presse pour présenter les revendications communes pour lesquelles ils demandent au gouvernement et au patronat d’ouvrir prioritairement des négociations (voir déclaration ci-dessous). Précisant leur plate-forme du 5 janvier, les syndicats demandent « au gouvernement de mettre le social au centre de sa politique économique ».
À la veille d’une réunion avec le MEDEF qui les convie à « décliner l’agenda social fixé par le gouvernement », les syndicats interpellent le patronat sur ses responsabilités et lui demandent d’ouvrir des négociations. « Les organisations patronales sortent du bois pour la première fois depuis le début de la crise et des mobilisations que nous avons lancées », fait remarquer Maryse Dumas, secrétaire de la CGT. « Avec le texte commun, nous allons être porteurs de sujets de négociations avec les organisations patronales, pour permettre de sortir de la crise, précise-t-elle. Chacun avancera ses propositions, la CGT, pour sa part, ira avec le souhait de négocier sur ces sujets, mais aussi sur sa proposition pour une sécurité sociale professionnelle. »
une unité destinée à durer
« Les difficultés sont telles que seul un front uni peut permettre de faire bouger les choses », assure Gérard Labrune pour la CFE-CGC. Un credo unitaire repris par tous les représentants qui affirment que leur unité est destinée à
durer après le 13 juin. Avec une nuance du côté de FO : « Nous sommes en intersyndicale face à la crise, nous verrons ce qu’il en sera demain », lance Michèle Biaggi, sa secrétaire confédérale. Le mouvement engagé par les syndicats semble cependant quelque peu marquer le pas. « Il n’y a pas de résignation ou de lassitude, il y a de l’attente, assure Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU. Et les propositions de l’intersyndicale permettent de donner des objectifs que la mobilisation peut atteindre ». « À la CGT nous ne ressentons pas les choses en termes de lassitude, renchérit Maryse Dumas. Mais nous pensons qu’on est dans une étape nouvelle. Par les mobilisations interprofessionnelles, nous avons évité le repli sur soi des salariés face à la crise. Nous avons légitimé tous ceux qui luttaient. Les salariés doivent passer de la révolte, face à l’injustice que la crise révèle, à des propositions. On a aujourd’hui besoin de débats sur les alternatives à la crise. »


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