Magazine Politique

Avez vous vu HOME, de Yann Arthus-Bertrand ?

Publié le 11 juin 2009 par Pierre

homeHome, le film de Yann Arthus-Bertrand, sorti simultanément dans 50 pays le 5 juin, est évidemment le film dont tout le monde parle en ce moment. Evidemment, ça en agace plus d’un : ceux qui ne s’intéressent pas à la crise écologique, ceux qui n’aiment pas qu’on leur dise d’aller voir le film que tout le monde a vu, et ceux que ça énerve que ce photographe en hélico qui pue nous donne des leçons d’écologie.

En effet, Arthus-Bertrand a salement pollué avec ses voyages au bout du monde, et son film est subventionné par des grands groupes qui en profitent certainement pour s’acheter la sympathie du public. En plus, Arthus-Bertrand n’a pas affirmé son hostilité au nucléaire. Et quoi encore ? Je me demande s’il se lave les mains après avoir pissé.

Toutes ces polémiques me semblent inintéressantes au possible. Il est ici question de l’avenir de la planète : que celui qui alerte l’opinion publique soit un « sale con » (dixit plusieurs participants du forum de Libé), qu’il ne soit pas contre le nucléaire ou qu’il soit copain avec Pinault n’a strictement aucune importance. Ce qui compte, c’est l’impact que son film pourra avoir auprès de l’opinion publique.

luc-besson
Par contre, ce que je trouve beaucoup plus gênant dans Home (que je n’ai pas vu, mais j’en ai suffisamment entendu parler pour pouvoir critiquer), c’est la posture adoptée. Arthus-Bertrand a joué la carte de l’émotion : la Terre est belle, regardez moi ça, mais malheureusement on est en train de tout détruire. Sur le coup, les gens sont marqués, et Europe Ecologie fait un beau score dimanche. Mais l’émotion est par nature passagère, elle s’oublie rapidement au profit d’autres émotions.

Le processus selon lequel nos sociétés, par les choix successifs qu’elles ont fait, sont en train de détruire les ressources et les conditions de vie de la planète, est quelque chose de compliqué à comprendre. Il me semble important de comprendre pourquoi on en est arrivé là, de comprendre que d’autres modes de développement sont possibles et aussi de comprendre ce qu’il est possible (et nécessaire) de faire à son niveau pour changer de cap.

Si l’on ne prend pas les gens pour des imbéciles, on doit faire l’effort de leur expliquer les choses et arrêter de considérer que les questions d’écologie ne peuvent exister sur la scène médiatique qu’en tant que spectacle joli, émouvant ou tragique.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pierre 381 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines