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Bruxelles est à l’image de la Belgique : complexe et compliquée

Publié le 13 juin 2009 par François Collette

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Le paysage politique de Bruxelles est à l’image de la Belzik : ubuesque, surréaliste et surtout très compliqué. Pour que vous puissiez entrer un tant soit peu dans les arcanes constitutionnelles de ce pays artificiel, il n’est pas inutile, chers amis de France, de Navarre et d’ailleurs, de tenter de vous expliquer une fois pour toutes et pas à pas ces mécanismes délirants … sans vous lasser après quelques lignes. Aujourd’hui, c’est de Bruxelles qu’il s’agit.

Dans mon pays natal, vous le savez tous puisque je l’ai déjà dit et répété, outre la Chambre, le Sénat et le gouvernement fédéral, il y a trois régions fédérées et « des Communautés » que j’ose presque qualifier d’ethniques. Chacune avec son parlement et ses ministres.

La Région Bruxelles-Capitale, territoire légalement bilingue d’un million d’habitants et constitué de 19 communes cernées par la Flandre, est composée à 90 pc de citoyens non néerlandophones (voyez la nuance sémantique pour ne pas choquer). Bien que 90 pc des citoyens belges soient francophones, le parlement régional a ceci de particulier qu’il est composé de 72 élus francophones et de 17 néerlandophones. Les Flamands, qui constituent grosso modo 10 pc des électeurs, sont donc représentés au parlement régional par 20 pc des élus. Où cela se complique, c’est que pour faire adopter le moindre décret, il faut - outre la majorité simple au sein du parlement - la majorité dans chaque « groupe linguistique ». En clair, cela signifie que les Flamands peuvent toujours bloquer une décision qui leur déplaît même si celle-ci est votée par la « majorité parlementaire ». 

Les Flamands disposent donc à Bruxelles-Capitale d’un pouvoir politique démesuré par rapport à leur représentativité « ethnique ». Désolé pour le qualificatif mais au moins on sait de quoi on parle. Il y a toutefois lieu de préciser que cette disposition, maintenant remise en cause par les francophones, a été votée lors de la création de la Région en 1989 (sauf erreur), par tous les partis, du nord comme du sud.

Outre ce problème décisionnel, il y a la pléthore d’élus. 

Quatre-vingt-neuf députés pour un million d’habitants, ça fait en gros un député pour 11.000 habitants de 0 à 110 ans. A cela s’ajoutent 19 conseils municipaux, soit pas loin de 1000 élus, autrement dit 1 élu municipal pour mille habitant, soit 11 pour 11.000. Nous arrivons ainsi à 12 élus, du conseiller municipal à monsieur le ministre régional, pour 11000 citoyens, soit 1 élu pour 900 citoyens ! Ouf. Rendez-vous compte : un élu pour 900 personnes dans une agglomération d’un million d’habitants !

Vous suivez ?

S’il n’y avait que cela, ce serait simple. Mais non. Les matières dites « personnalisables » - enseignement, culture, sport et soins de santé - sont gérées par un autre organe de pouvoir. Pour les Bruxellois francophones, c’est la « Cocof ». Elle est intégrée dans ce que l’on appelle la Communauté Française de Belgique, une entité cogérée avec la Wallonie. Cette Communauté dispose bien sûr de son parlement et de ses « ministres ». Pour les néerlandophones, c’est plus simple : ces matières sont directement gérées par la Région Flamande. Bruxelles est la capitale de … la Flandre, ne l’oublions pas.

J’arrête ici car je m’aperçois qu’il n’y en a plus que quelques uns qui suivent.Bon dimanche. Reposez-vous bien et profitez du soleil.

éé

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