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Présumé innocent

Publié le 07 avril 2009 par Maitremo
Présumé innocent

Ce blog, d’ores et déjà peu nerveux en matière de rythme de publication, va carrément devenir amorphe pendant ce mois d’avril , je vais en être très loin, et manquer de temps plus encore que d’habitude…

C’est la défense d’un homme qui en sera la cause, un homme pris dans l’histoire que je veux vous raconter maintenant…

Le Rocher de Kanuméra

Le Rocher de Kanuméra

Sur ce rocher, situé face à l’Île des Pins, en Nouvelle Calédonie, on a retrouvé il y a plusieurs années le corps d’une jeune touriste japonaise, sans doute tuée à coups de pierres, et qu’on avait tenté d’y brûler avant de l’abandonner là.

Deux hommes, deux frères, Ambroise-Didyme et Antoine, ont été accusés du crime, et renvoyés devant la Cour d’Assises de Nouméa, en 2006, laquelle  a décidé de l’acquittement  de l’un, en conformité d’ailleurs avec les réquisitions de l’avocat général, et reconnu le second coupable, en le condamnant à la peine de 15 ans de réclusion criminelle.

Cette affaire va être à nouveau jugée par la Cour d’Assises d’Appel de Nouméa les deux dernières semaines d’avril prochain, Antoine ayant interjeté appel, et le parquet ayant interjeté appel incident, y compris contre l’acquittement.

Voici les principaux éléments de ce qui ne peut qu’être appelé(1) un mystère.

Je suis mort de trouille.

Parce que je vais laisser ici, à Lille, Madame Mô et les enfants pendant trois semaines, et que c’est notre première séparation de cette importance, et que je ne sais pas du tout comment je vais le vivre(2) -pour communiquer en direct, même en y mettant le prix, il y a une difficulté de décalage horaire, dix heures c’est beaucoup…

Parce que, pour sourire un peu malgré tout, trente cinq heures de voyage pour un fumeur frénétique, ça risque d’être un peu rude…

Parce que l’homme que je vais défendre, en “renfort” des avocats déjà présents là-bas, que je salue, et les personnes qui le soutiennent, comptent sur moi, et que, comme à chaque fois, j’ai peur de les décevoir, mais ici un peu plus encore, car je suis attendu, et parce que ma venue coûte évidemment cher.

Et parce que cet homme a été condamné en première instance, reconnu coupable, et que… Je ne comprends pas pourquoi, au vu des éléments que je possède, c’est à dire tout le dossier pénal, sachant seulement que l’audience s’est très mal passée, en ce sens qu’elle a été émaillée de tensions et d’incidents, je crois…

Allons-y voir, j’ai besoin d’en parler.

Avant tout, je précise que cet article empruntera beaucoup, ses photographies notamment, à une brochure papier éditée par le comité de soutien des frères Kohnu, dont les éléments sont aussi intégralement repris sur le site créé par lui, une adresse Facebook ayant également été créée à mêmes fins : j’en remercie les membres, les prie de m’excuser pour ces vols caractérisés (mais c’est pour la même cause…), et indique que si qui que ce soit y voit un inconvénient, ou souhaite une rectification, qu’il m’écrive évidemment…

J’aurais pu ne faire que donner l’adresse du site, très bien fait et très complet. Mais j’ai voulu essayer de reprendre tous les éléments que je connais, c’est à dire tous, y compris ceux à charge; le comité de soutien met plutôt l’accent, c’est normal et c’est son rôle, sur les éléments à décharge, et parle beaucoup de l’audience initiale, à laquelle bien sûr je n’ai pas assisté.

Par ailleurs, je n’ai, pour l’instant, encore jamais été en Nouvelle Calédonie, les 35 heures de voyage m’en ayant souvent dissuadé : je n’en connais par moi-même ni les lieux, ni les habitants, ni les particularités locales évidentes, ni les coutumes, ni les modes de vie. Ceci peut se ressentir dans le récit qui va suivre, je vous prie par avance de m’en excuser si ça arrive.

Je parlerai de ce que je sais, et ce que je sais, évidemment, correspond à une image figée en 2002, date du crime : des choses ont pu changer depuis.

Le premier procès, qui a duré trois semaines, était public, tous les éléments qui suivent ont été discutés devant de nombreuses personnes et repris, pour beaucoup, par la presse locale, c’est ce qui m’autorise à en parler -outre le fait que je fais ce que je veux, bien sûr, et qu’Antoine Kohnu est présumé innocent du crime dont il est aujourd’hui accusé depuis exactement sept années, dont plusieurs passées en prison.

Outre aussi le fait que cette affaire est majeure là-bas, où apparemment les habitants se connaissent beaucoup, où tout en a été dit, et où le tourisme japonais est une partie très importante du tourisme tout court, vue la proximité du Japon, dont l’ambassade est également omniprésente dans le dossier, qui implique aussi les enjeux touristiques de l’île, évidemment…

Une ultime digression : je ne comprends toujours pas les arcanes de la presse, et je ne sais toujours pas comment  tant d’affaires  dont les praticiens savent qu’il en existe beaucoup de similaires se retrouvent soudain en lumière, tandis que d’autres, pourtant exceptionnelles, n’ont pas même droit à une brève…

Je ne sais donc pas pourquoi cette affaire n’a pas fait la Une de tous les médias, en métropole aussi, tant elle est extraordinaire, par ses enjeux locaux y compris, et regroupe à la fois tous les éléments d’un crime sordide, mais aussi d’un crime qui demeure inexpliqué à ce jour, et, plus encore, tous les éléments propices à la possibilité d’une erreur judiciaire.

Une erreur judiciaire. La vraie, pas d’histoire de procédure ou de droit ici : un homme se dit innocent, il n’existe strictement aucune preuve, au sens pénal du terme, contre lui, mais un faisceau incroyablement dense d’indices de culpabilité ou de non culpabilité selon l’analyse que l’on effectue de chaque élément, à vrai dire pas loin d’un millier selon moi, et un tas de portes qui n’ont été qu’entrebâillées et dont aucune, qu’on le veuille ou non, n’a été définitivement refermée…

Deux hommes, que tout peut sembler accuser, mais dont rien ne prouve, au sens juridique du terme, qu’ils sont coupables -et l’un d’entre eux a été jugé innocent…

Deux hommes qui n’ont cessé de nier toute implication dans ce crime.

Si des journalistes tombent sur ce site et souhaitent des précisions, je suis à leur disposition, il me semble que cette affaire mérite qu’on la scrute.

Voici, d’abord, ce que l’on sait.

L’Île des Pins est apparemment un des hauts lieux touristiques de Nouvelle Calédonie, accessible rapidement et facilement de Nouméa, par avion (compagnie Aircal) ou par bateau.

Cette île, comme vous le montre le plan ci-dessus, c’est l’un de ses plus beaux endroits, comprend notamment la baie de Kanuméra, laquelle, et je ne m’étends pas sur ce sujet car il est complexe et requiert des connaissances locales que je n’ai pas, appartient à la Tribu de Comagna, divisée en quatre “clans” (ce n’est pas le terme commun mais bien le terme utilisé) qui en possèdent chacun certaines terres : les clans Konhu, Kouathe, Kaateu et Apïkaoua.

Il existe entre ces clans une foule de liens divers, des enjeux de possessions, de tourisme, de conflits anciens ou récents, mais aussi de traditions, d’amitiés, et de toute façon des liens familiaux omniprésents, le cousin de ayant épousé la fille de… Je pense que les personnes concernées connaissent ça par cœur, mais que le pauvre métropolitain que je suis ne peut rien y comprendre,  sachant seulement que les quatre noms revenant sans cesse dans les très nombreux témoignages.

Sur la baie, face au rocher, habite notamment la famille Kohnu, qui comprend notamment deux frères, Antoine, et son aîné Ambroise-Didyme.

Ces deux frères, notamment, revendiquent pour leur famille la possession du Rocher de Kanuméra, depuis longtemps, ce aussi bien par des voies légales que de facto -il est en principe interdit aux touristes ou a quiconque d’y monter sans autorisation de leur part, ce qu’ils acceptent parfois contre quelques sous, faisant alors visiter le Rocher eux-mêmes, et ayant anciennement souhaité y établir une sorte d’espace traditionnel, naturel et artistique, le Village des Arts, projet avorté -vu par les forces de l’ordre, ça ressemblait plutôt à un groupe de jeunes désœuvrés, qui sous l’influence d’Ambroise-Didyme, s’y droguait ou y buvait… Du côté des kuniés (ce terme signifie les habitants d’origine de l’Île des Pins, qu’eux nomment Kunié), c’est un endroit un peu sacré.

De nombreux incidents ont émaillé leur vie du fait de cette possession revendiquée, en tout cas, multiples incidents avec des touristes, injuriés ou poursuivis à coups de pierres, japonais y compris…

Depuis quelques mois ou années, cependant, il semble que les choses s’étaient calmées, les deux frères ayant été arrêtés et condamnés plusieurs fois à de la prison, et ayant, plus simplement, sans-doute mûris… Le Rocher demeure cependant “leur” Rocher, et il ne viendrait à personne l’idée d’y monter sans leur accord, ni de conseiller à aucun touriste de le faire -même les guides touristiques japonais le déconseillent formellement à leurs lecteurs…

En dehors de cela, rien, dans la vie des deux frères, à l’époque qui va nous occuper : ils vivent dans trois maisons côte à côte sur la baie, leurs parents et une partie de la famille dans la troisième; ils travaillent aux champs familiaux et pêchent un peu aussi, Antoine fume du cannabis et boit régulièrement, mais c’est le cas aussi de pas mal de personnes concernées par cette affaire, ils ont leurs ex-copines et leurs copines tout court, parfois des enfants de précédentes relations, avec lesquels ils ont des liens normaux.

Le premier mai 2002, c’était l’anniversaire d’Antoine, qui l’a fêté comme il se doit, et devait être passablement éméché -des témoins indiqueront qu’il aurait dit “chercher une femme”, il ne s’en souviendra pas mais indiquera que si c’est vrai, c’était proclamé au même titre qu’il aurait pu dire chercher de l’alcool ou un joint, pour célébrer l’anniversaire, en quelque sorte, une manière de plaisanterie de grande gueule avinée…

C’est dans ce contexte qu’une disparition va survenir, le lendemain.

Le jeudi 2 mai 2002, sur l’Île des Pins, l’avion d’Aircal en provenance de Nouméa se pose tôt le matin sur l’Île des Pins, avec à son bord Mademoiselle Mika Kusama.

Il s’agit d’une jeune et jolie étudiante japonaise, qui aime voyager, seule comme c’est le cas ce jour là, a déjà séjourné en France métropolitaine, et parle un peu le français, ce qui est rare apparemment.

Elle arrive d’un court séjour à Ouvéa où elle est allée la veille, mercredi 1er Mai, étant prévu qu’elle reparte pour Nouméa samedi  4 mai et rentre dimanche soir au Japon.

À son arrivée à l’aéroport, Mika Kusama est accueillie et conduite à son gîte vers 9H00, le relais de Kuberka par le chauffeur de la navette du gîte. Elle remplit les formalités d’usage, s’installe dans sa chambre, commande un sandwich pour le repas du midi et des escargots pour le repas du soir, prévu pour 19 heures, et va à la plage de Kuto. -vous trouverez plus bas un plan complet des lieux.

Elle revient, toujours seule, vers midi, au gîte, où elle déjeune de son sandwich et 2 bières, au bord de la piscine.

En début d’après-midi, elle s’enquiert auprès de la gérante du chemin de la plage de Kanuméra, et repart, à pieds.

On ne la reverra plus à l’hôtel.

Elle est vue le même jour, en revanche, une dernière fois, sur la même route, en compagnie d’un blanc, avec lequel elle marche en riant, par des personnes travaillant au gîte qui passent en camionnette.

Le soir, malgré sa commande d’un plat spécial, la gérante constate son absence au dîner, ce qui l’inquiète immédiatement : manifestement, les touristes japonais sont connus pour être très ponctuels et précis… Elle contacte sans succès les autres gîtes et restaurants à proximité, mais personne n’y a vu Mika.

Le matin du vendredi 3 mai, la jeune touriste n’étant toujours pas rentrée, elle signale son absence à la gendarmerie , étant précisé que celle-ci est, là-bas, placée sous l’autorité du Maire et Grand Chef Hilarion Vendegou, premier magistrat de la commune , lequel est alors en déplacement à Nouméa.

Dès le samedi 4 mai matin, les gendarmes visiteront la chambre de la disparue, et permettront que sa chambre soit immédiatement libérée : ses affaires personnelles et ses papiers sont saisis et placés sous scellés (dont 3 paquets et 2 mégots de cigarettes Mild Seven).

Le dimanche 5 mai, des recherches terrestres sont lancées, la disparue ne s’étant pas plus présentée à l’aéroport pour y prendre l’avion prévu…

L’hélicoptère des gendarmes survole l’île. Un gradé et deux de ses hommes montent sur le Rocher de Kanuméra et fouillent à pied les trois sentiers qui y serpentent, passant à deux mètres de l’endroit où sera découvert le corps de la jeune-femme le lendemain, corps qui ne sera pourtant pas dissimulé…

Il semble que les conditions météorologiques et le fait que le corps ait été partiellement couvert de feuillages puissent, peut-être, expliquer cet état de fait… Comme pourrait l’expliquer la possibilité qu’à cette date, le corps n’ait pas encore été déposé à cet endroit !

Le lundi 6 Mai, quoi qu’il en soit, des recherches plus importantes encore sont lancées sous la direction du Grand Chef ,qui mobilise des habitants de l’île, essentiellement du clan Kouathé, sans la brigade de gendarmerie. En toutes fins de matinée, un membre de la famille Kouathé trouve le corps, en partie calciné, de Mika Kusama, à proximité immédiate du sentier de gauche du rocher de Kanuméra.

Prévenus, les gendarmes arrivent moins d’une heure plus tard, des prélèvements scientifiques sont réalisés jusqu’au soir, et les gendarmes repartent, sans sécuriser le site ni en interdire l’accès…

Le lendemain matin, mardi 7 mai, un ratissage du rocher permet la découverte d’un trou profond (3,80m) et étroit, à 50 m du lieu de découverte du corps, d’où des objets personnels de Mika Kusama sont sortis : serviette de plage, sac bleu, poche en plastique, une cannette de bière Kronenbourg deux mégots de marque Mild Seven, un appareil photo…

Alors que de nombreux kuniés s’y rendent, pour s’y recueillir et rendre hommage à la jeune-fille, la scène présumée du crime ne sera jamais protégée du public, et sera analysée en plusieurs fois sur quatre jours sans jamais avoir été gardée par la gendarmerie, qui constatera les traces de nombreuses visites…

On a trouvé le corps sur “leur” rocher, en face de chez eux : le mardi 7 Mai à midi, les deux frères Kohnu sont arrêtés, avec force moyens puisque par une dizaine de gardes mobiles qui encerclent leur propriété. Antoine tente de s’enfuir mais est immédiatement interpellé. Ils seront entendus en garde à vue, nient constamment toute implication dans le crime, et seront présentés deux jours plus tard au magistrat instructeur de Nouméa, et placés en détention provisoire, le jeudi 9 mai.

Dans le même temps, donc immédiatement, des personnes du clan Kouathé entreprennent immédiatement de détruire les “restes” du projet de Village des Arts sur le rocher : différentes statues et farés, et l’escalier d’accès, on parle même alors selon la famille Konhu  du projet de détruire leurs habitations sur la baie de Kanuméra… La gendarmerie empêchera finalement que l’escalier soit totalement détruit.

Le vendredi 10 mai seulement, les enquêteurs reviennent une fois de plus sur le rocher pour y effectuer un second ratissage, précisant eux-mêmes que les lieux ont été visités et piétinés, des fleurs ont été déposées à l’emplacement de la découverte du cadavre et aux abords de ceux-ci, “des gens sont montés sur le rocher après notre passage“… Or, deux pierres ensanglantées sont cette fois découvertes, toutes proches de l’emplacement où avait été retrouvé le corps…

Le plan de l'ensemble des lieux concernés

Le plan de l'ensemble des lieux concernés

Dès l’édition du samedi 11 Mai, les Nouvelles Calédoniennes vont écrire : “Antoine et Ambroise Kohnu continuent à nier les faits” , et il semble bien en tout cas que dès le départ, quel que soit le regard que l’on porte sur les faits eux-mêmes, ils aient constitué, tant pour ma chère “opinion publique” que pour les enquêteurs, des coupables parfaits…

Une instruction dense, mais incomplète, va bien sûr se dérouler, une ordonnance de renvoi des deux frères devant la Cour d’Assises de Nouméa étant prise en décembre 2004.

Je suis en mesure de l’affirmer incomplète, puisque le Président de la Cour, fait suffisamment rare pour être signalé, va ordonner, avant jugement, et comme il peut le faire discrétionnairement, de multiples mesures d’informations complémentaires, soit à la demande des avocats ou du Parquet Général, soit même spontanément -ce qui explique le le procès ne se tiendra finalement qu’en 2006.

Au stade de l’information judiciaire, et en étant le plus objectif possible, voici les éléments qui ont été recueillis.

L’autopsie du corps de la malheureuse victime révélera qu’il a principalement été brûlé en haut et à gauche, et qu’il avait subi des coups nombreux ayant entraîné des fractures de côtes des deux côtés du corps, ainsi qu’à la face, qui est largement écrasée à droite.

La mort, supposée rapide, est intervenue du fait de l’écrasement facial, combiné à l’asphyxie devant avoir résulté des coups aux côtes.

Des lésions évoqueront au médecin légiste l’intervention d’un animal, sans qu’on ne sache si elle est certaine, et si elle a eu lieu post ou ante mortem…

Enfin, l’autopsie étant réalisée le 7 mai 2002 (bien qu’ordonnée officiellement le 8, comprenne qui pourra), le médecin légiste indique que “le corps a pu séjourner environ trois jours en atmosphère humide et chaude“, au vu des phénomènes de décomposition avancée constatés…

Le moins que l’on puisse immédiatement écrire, et c’est un point fondamental, est qu’il manque à ces constatations des précisions majeures, notamment sur les instruments probables du crime, l’endroit du crime, et le moment du crime…

Et il n’y en aura jamais aucune autres : pas d’analyse entomologique, pas d’analyse des traces, rien.

Ainsi notamment vont demeurer inconnus les lieux et moment du meurtre, et, pour ce que j’en sais et de façon incroyable, l’existence même d’un crime -et le demeurent encore aujourd’hui !

Selon l’autopsie, en effet, et si les mots ont un sens, l’on ne sait même pas exactement si le corps a séjourné depuis le 4 mai à l’endroit de sa découverte, ou plus, ou moins, non plus que s’il a été déplacé, non plus, par exemple, que s’il a pu séjourner, même brièvement, dans l’eau… Ni même si les lésions constatées auraient pu être compatibles, comme cela peut le sembler à première vue, à un accident, une chute sur des rochers depuis une hauteur, par exemple…

Disons-le en substance mais disons-le tout de suite, en revanche, de très nombreuses expertises ADN vont tout de même être effectuées, immédiatement et plus tard, et à partir des objets et prélèvements issus de la victime comme à partir de ceux trouvés et effectués auprès des Kohnu : rien, aucune interaction, sur rien.

Ceci a ici encore une importance fondamentale : sur les deux pierres ensanglantées et comportement des cheveux, on trouvera par exemple assez évidemment l’ADN de la défunte -mais aucun autre. Aucune trace non plus d’essuyage des dites pierres, qui en comporteraient alors forcément des traces… Ce qui laisse fortement supposer, à mes yeux, l’utilisation de gants pour manipuler ces pierres, soit qu’elles aient été les armes du crime, et l’on n’en sait rien, soit qu’on les ait ensuite mises au contact de la tête de la malheureuse pour faire croire aux armes du crime : dans tous les cas, deux manipulations impossibles sans gants… Et nous ne savons même pas aujourd’hui si les accusés en possédaient seulement…

Un témoin a vu de la fumée près du Rocher de Kanuméra et senti une odeur de chair brûlée le 2 mai, entre 17 et 18 heures, odeur ayant selon un second témoin persisté jusqu’à au moins 3 heures du matin, le 3 Mai, ce qui est évidemment important, mais peut sembler assez étrange, tant quant à la précision de date qu’à la précision tout court, qui apparemment n’alerte personne…

Et alors que les premières fouilles du Rocher, rappelons-le, ne donneront rien !

Par ailleurs, ces précisions diraient en tout état de cause seulement que quelqu’un tentait alors de brûler à cet endroit le corps de la victime -mais certainement pas qu’elle venait d’y être tuée, ni comment, ni par qui…

Tout est ainsi dans cette affaire, franchement, tout doit être interprété, tout est sujet a discussion, et chaque indice ou chaque témoignage peut se trouver interprété -et en matière d’indices, les carences dans leur étude sont à chaque fois patentes.

Ainsi, par exemple, est-il clair que dès le début de l’instruction, les explications données par chacun des deux frères sur leurs emplois du temps respectifs le jour de la disparition allaient varier.

Ambroise Didyme disait d’abord être resté à son domicile le 2 mai, après avoir tondu le matin chez son frère Abo; Abo démentait, et il indiquait alors qu’il avait confondu avec le lendemain, et indiquait désormais avoir travaillé aux champs, puis être revenu en fin d’après midi, puis était reparti pour une beuverie avec un ami.

On entendait sa propre famille, mère, fils, frère, qui eux ne l’avaient pas vu chez eux ou chez lui ce jour là après-midi, et il variait à nouveau en ses explications, des témoins, très nombreux, l’ayant vu ou pas chez lui ou a proximité, aux “bonnes” heures ou pas, avec ou sans son frère Antoine, lequel n’avait pas été vu avec son ami ce soir là, où effectivement une fête avait bien lieu…

Seulement voilà : les deux frères, comme énormément de témoins, diront aussi, c’est une constante, d’abord, pouvoir facilement mélanger les jours, vivant à leur rythme et des journées se ressemblant fort, et ils sont effectivement interrogés cinq jour après le 2 mai -demandez-moi ce que je faisais il y a cinq jours, comment j’étais habillé, qui j’ai vu et où, et les horaires en prime, on va rire -et pourtant moi j’ai une vie rythmée par le travail et des horaires, une montre, un agenda électronique…

Je ne vis pas en me calant sur le soleil, les rencontres et les horaires habituels des bus…

Et puis, comment ne pas s’interroger sur les 5 jours de liberté dont ont bénéficié les deux frères, dont on voudrait me faire croire qu’ils ne se seraient pas mis d’accord, s’ils étaient coupables, sur un alibi précis et fixé, par exemple d’avoir simplement dormis ensemble dans leurs champs -et dont on nous dit sans rire qu’ils mentent, alors que manifestement, en prenant à témoin leur propre mère, il me semble à moi évident qu’ils se trompent, ce qui on en conviendra n’a pas le même sens…

En tout cas, il est établi qu’Ambroise Kohnu a quitté son domicile un peu avant 17 heures pour se rendre chez Eric Kouathe, son ami, et aller avec lui à une beuverie dont il a prétendu qu’elle lui avait été signalé par son frère Antoine qui en revenait…

Son emploi du temps est connu pour le reste de la journée à compter de 16 heures 45, grâce à différents témoins, tous évidemment interrogés très a posteriori,  lesquels établiront à peu près sa soirée (rentré chez lui se changer un peu après 18 heures avant de repartir), lors de laquelle il a croisé des amies qui l’ont trouvé soucieux, un peu mutique, pas comme d’habitude… Il a rejoint des amis à la soirée, qui l’ont trouvés nerveux, perturbé, au point que l’une a pensé “il a fait une connerie, celui-là”…

Rappelons ici que la fumée est vue… A 17 heures 45 !

De son coté, Antoine Kohnu a lui aussi clairement varié sur son emploi du temps du 2 mai, qu’il a successivement indiqué avoir passé , pour l’après midi, chez lui, puis à Vao, à une dizaine de kilomètres du lieu du crime, chez un ami, qui sera entendu, et comme sa compagne est certain de ne pas l’avoir vu ce jour là, le fréquentant d’ailleurs peu; puis finalement confirmait avoir été chez lui le jour de la disparition.

A l’époque de l’instruction, plusieurs témoins disaient l’avoir vu a proximité du Rocher en début d’après-midi ce jour-là, d’autres depuis disent l’avoir vu ailleurs, et en tout cas personne ne l’a plus revu après 15 heures 30 l’après-midi du 2 mai.

Oui, mais… Il existe d’autres témoins qui le situent sur la route de Vao, à environ trois quarts d’heures de la baie de Kanuméra, et ce aux alentours de 15h30-16h, où il a été vu avec ses chiens…

Pire : comme indiqué plus haut, trois témoins indiquaient l’avoir entendu quelques jours avant dire qu’il recherchait une femme…

Et surtout, un quatrième témoin indiquait que le matin du 2 mai, il était en compagnie d’Antoine… Et qu’ils avaient rencontré Mika Kusama, devant un hôtel !

Cet élément, évidemment majeur en apparence, a constamment été démenti par Antoine, et prêterait presqu’à sourire, dans un autre contexte : en effet, à l’instruction, ce témoin indiquait que cette rencontre l’avait marqué car cette touriste parlait français et était gentille, ce qui pour lui n’est pas habituel apparemment; qu’il avait évoqué cette rencontre avec sa mère, ce que celle-ci confirmait; et prétendait avoir poursuivi son chemin et s’être aperçu deux cent mètres plus loin qu’Antoine Kohnu n’était plus là…

Il me fallait croire en découvrant ce témoignage que l’on peut “perdre” un ami sans s’en apercevoir en cours de route…

Mais l’un des suppléments d’information ordonnés par la Cour a permis de me rassurer : la famille de cette personne a confirmé avoir été informée de cette rencontre, mais sans la présence d’Antoine -ce n’est que par la suite que celle-ci sera mentionnée, après découverte du corps…

Et ce témoin souffre de problèmes psychiatriques récurrents, ceci est avéré à la procédure…

Je vous le disais, tout est comme cela, presqu’un scénario de film- qui n’en est cependant, dramatiquement, pas un.

Voilà, en tout cas, et très brièvement résumés concernant les différents témoignages, les principaux éléments matériels de cette affaire.

Mais comme chacun sait, il y a également à prendre en considération les éléments de personnalité, lorsque l’on veut juger un criminel… Et, à nouveau, dans le cas d’Antoine, le moins que l’on puisse dire est qu’il y a matière à discussion…

L’ordonnance de mise en accusation, acte lu publiquement je le rappelle à l’ouverture du procès d’assises, en dit ceci :

Frère cadet d’Ambroise, il est né le 1er mai 1965 à l’Île des Pins, a été élevé dans la même famille.

Il a été scolarisé jusqu’en classe de 6éme à l’Île des Pins avant de poursuivre ses études sur la grande terre, d’abord au collège Sainte Marie à PAlTA puis, après son renvoi de cet établissement, à Saint Joseph de Cluny à NOUMEA où il a obtenu son BEPC.

Devant redoubler sa 3ième, selon lui, malgré sa réussite à cet examen, il n’effectuait que deux mois de scolarité supplémentaire avant de retourner à l’Île des Pins.

Il n’a pas été appelé sous les drapeaux du fait d’une condamnation pour un viol commis peu avant sa majorité.

A sa sortie de prison, à 20 ans, il fait de la pêche et des travaux agricoles avec son frère Ambroise, et participe aux activités et exactions de la bande du rocher, s’adonnant comme ses compagnons à l’alcool, aux cannabis et au datura.

Il lui est connu quatre liaisons féminines, la plus ancienne avec une jeune femme avec qui il a eu une fille. Il a ensuite vécu de 1985 ou 86 à 1990 avec  une autre femme, qui s’est séparée de lui à cause de son infidélité. A l’époque des faits, il n’avait plus de relations féminines depuis plusieurs années.

A l’Île des Pins, il était craint comme son frère Ambroise-Didyme et décrit par certain comme “barjot”.

Selon ses dires, il aurait été 7 fois en détention, ce qui aurait nui à la stabilité de ses relations féminines.

Les experts qui l’ont examiné n’ont relevé chez lui ni déficience intellectuelle ni maladie mentale, mais une organisation psychopathique de sa personnalité créant un réel état de dangerosité sociale et criminologique.

Moyennement accessible à une sanction pénale, il n’était atteint au moment des faits d’aucun trouble ayant altérer son discernement ni entraver le contrôle de ses actes.

Son casier judiciaire porte trace d’une condamnation prononcée le 12 décembre 1984 par la Cour d’Assises des mineurs à 3 ans d’emprisonnement pour viol sur mineure de moins de 15 ans.

Je n’ai pas à commenter ici cet extrait d’un acte de procédure, il y aura l’audience pour ça, mais je peux en revanche souligner comme ces références à la personnalité constituent, très souvent, dans ces ordonnances, une sorte de résumé de vie terriblement uniquement ou presque passé au double crible d’une part, de toute trace de délinquance antérieure, et d’autre part, d’éventuels éléments psychologiques ou psychiatriques négatifs… Tout, comme ici, y est noir et expose au lecteur la vie d’un homme de 43 ans en la résumant en gros à ses actes éventuels asociaux : c’est peut-être un peu court…

Deux points, ici, retiennent quoi qu’il en soit essentiellement l’attention : quant on vous dit qu’il s’agirait là d’un parfait meurtrier, une première condamnation, jeune, pour viol, et, bien que parfaitement normal on l’aura noté, une personnalité dotée d’une organisation psychopathique, rien que ça, voilà deux clous parfaits pour un cercueil…

Sauf que? Sauf qu’une fois de plus, dans cette affaire, strictement rien n’est acquis.

Trois experts locaux l’ont examiné, et relèvent des traits de caractère psychopathiques, effectivement, mais dans des expertises étonnantes où l’on prend position sur les faits et ses chances d’y être impliqué, et un casier judiciaire, le raisonnement n’y semblant, réellement, pas tant basé sur des analyses ou des tests, que sur le fait que quand on vit comme lui, qu’on est instable de cœur et qu’on commet des actes de délinquance, on est organisé psychopathiquement !

Un quatrième expert, inscrit sur la liste nationale des experts près la Cour de Cassation, l’a examiné aussi, avec les mêmes données… Et lui a bien vu qu’il avait eu un parcours de délinquance, oui… Mais a exclu formellement toute référence à quelque pathologie que ce soit, même une simple désorganisation de la personnalité !

On verra…

Et alors le plus beau, si je puis dire : ce précédent de viol, viol ou tentative qui serait le mobile suppose-t-on du meurtre de Mika Kusama…

La jeune-femme concernée a été entendue, aussi bien dans le cadre d’un supplément d’information qu’à l’audience… Les relations étaient à l’époque consenties, librement, entre deux gamins, mais les parents l’avaient su, d’où plainte et procès, point barre : le voilà, le précédent de viol du psychopathe…

Vu d’où je suis, Antoine ressemble fort a un gars d’à peu près mon âge, travaillant manuellement près des siens, ayant connu différents incidents pénaux d’ailleurs relativement anciens dans des algarades avec les touristes, et ayant eu un penchant pour le cannabis et l’alcool -mais qui en dehors de ça a connu une vie à peu près normale, des succès amoureux, la paternité, d’ailleurs assumée et suivie, des amis…

On verra.

Et puis, enfin, il y a eu d’autres pistes, aussi, beaucoup, ne serait-ce que celle de ce témoin, qui, impliquant Antoine sur le tard, mais de de son propre aveu  en tout cas, serait l’une des dernières personnes a avoir vu Mika Kusama… Mais il semble que son emploi du temps ait pu, lui, être vérifié.

Il y a d’autres pistes, aussi, beaucoup, et qui a mes yeux n’ont jamais été correctement empruntées, sans parler de les vérifier sérieusement et de les écarter de façon certaine… Ou pas.

Il y a celle de l’accident, jamais évoquée, qui aurait ensuite été “récupéré” par quelqu’un souhaitant nuire aux Kohnu, ce quelqu’un déposant le corps et les objets découverts sur le Rocher après coup, ce qui expliquerait énormément de choses -et notamment les découvertes successives tardives et l’absence d’empreintes…

Il y a celles des militaires présents à l’époque, et dont il est dit qu’on a tout vérifié à leur propos : j’ai les traces des vérifications effectuées sur d’autres touristes potentiellement suspects (l’homme blanc vu avec la victime), mais aucune, sauf une vérification d’emplois du temps par listings, qui est vraiment sommaire, sur les dits militaires…

Il y a celle, encore infiniment plus troublante et mystérieuse, d’une autre personne parfaitement identifiée, qui pouvait correspondre à la personne vue “main dans la main” sur la route avec Mika, semblant s’amuser avec elle, en début d’après-midi du 2 juin, et dont non moins de quatre témoins attestent d’une série de comportements étranges le jour de la disparition, et qui nie avoir été présent sur l’Île avant le 4 mai, ce que ses relevés de compte bancaire confirment… Apparemment, car il se trouve que c’est quelqu’un qui peut-être était susceptible de savoir les modifier, et qui, interrogé quatre ans plus tard, fournissait des réponses parfois surprenantes…

Il y a encore celle de cette personne ayant entendu un jeune, ce soir là, lui raconter qu’il avait été menacé par quelqu’un, et que ce quelqu’un lui aurait dit de déguerpir de la baie car “il se passait quelque chose sur le Rocher”…

Il y a celle, en tout cas, d’une autre personne connaissant bien l’endroit, mais qui elle en outre connaîtrait également bien les précautions à prendre si l’on commet un crime, par exemple ne laisser aucune trace, avoir un alibi en béton armé, et ne pas laisser le corps “chez soi”, en attendant qu’il y soit découvert…

Je vais vous dire : au-delà de tout, du droit, de la présomption d’innocence, du faisceau d’indices, de l’absence de preuves, du dossier, des témoins, de ce qu’on veut et de ce qu’on voudra, il y a deux choses que je n’arrive pas à comprendre, pas du tout :

S’il est coupable, pourquoi laisser le corps de la victime sur ce Rocher, “son” Rocher, en attente d’être trouvé là… Ce “là” étant le seul lien avec le nom de Kohnu ??? Et étant, par exemple, entouré… D’eau.

Et pourquoi ne pas avoir réfléchi, pendant cinq jours, a un alibi correct, qui tienne, avec ou sans témoin, et dont on ne variera pas d’un pouce ?

Je n’ai quant à moi qu’une réponse simplement plausible à ces deux questions.

La thèse de l’accusation, au stade de l’instruction, va être que Mika Kusama a été tuée le 2 mai après-midi, qu’elle a été conduite, vivante, sur le Rocher, pour le visiter, et y est morte.

Et que ce sont les frères Kohnu qui l’ont tuée, pour ces raisons essentielles, donc :

- inexistence alléguée de témoins susceptibles de les mettre hors de cause pendant la période de temps comprise entre 15H30 et 16H45  le 2 mai, jour de la disparition (et peut-être du décès) de la victime, ou ils se trouvaient tous les deux dans la zone géographique concernée;

- leur surveillance constante du lieu auquel nul ne pouvait accéder sans leur autorisation, les agressions précédentes dissuadant tant kuniés que touristes, les risques de se faire surprendre pour qui aurait osé monter sur le Rocher et y allumer un feu;

- la connaissance précise de la topographie du Rocher nécessaire pour y cacher un corps et des objets;

- la tentative de fuite d’Antoine lorsque les gendarmes sont venus l’arrêter;

- le comportement inhabituel d’Ambroise Kohnu le 2 mai, en fin d’après-midi;

- l’absence de participation des Kohnu aux recherches de la touriste disparue (comme une partie majeure des témoins) et surtout leur inhabituelle absence de réactions lorsque des recherches ont eu lieu sur Rocher, zone habituellement interdite même aux gendarmes;

- les expertises psychiatriques et psychologiques concordantes, les présentant comme des personnalités de type psychopathique et d’une dangerosité certaine;

- leur passé judiciaire enfin, constitué d’agressions sexuelles et physiques qui leur ont valu plusieurs incarcérations.

Or, l’objectivité commande de dire que ces affirmations sont soit inexactes, soit non probantes, quelle que soit par ailleurs la conviction qu’on en a eu, ou qu’on en aura…

Après de nouvelles investigations préalables et un transport sur les lieux, la Cour d’Assises de Nouméa a déclaré Antoine coupable, et innocenté Ambroise-Didyme.

La Cour d’Assises d’Appel de Nouméa(3) va tout reprendre, tout analyser, tout peser, va entendre je crois plus de cent témoins…

Et va à nouveau juger ces deux hommes.

Il me semble, et je remercie de toute mon âme ceux qui ont bien voulu me demander de venir, d’avance et quel que soit le verdict, évidemment, que c’est une vraiment très, très juste occasion, en tout cas, d’aller là-bas remplir ma robe de sueur à leurs côtés.

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  1. Encore à présent, après sept années d’investigations, et ça pose, immédiatement, un sacré problème en soi…
  2. Ni elle, ni eux : j’espère égoïstement leur manquer autant que l’inverse..!
  3. les avocats avaient souhaité délocaliser le procès en appel, ce qui leur a été refusé

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Par Nicole Cutullic
posté le 27 février à 17:48

Pour être allée à l'Ile des Pins en 1996, et ayant passée trois jours avec Ambroise Didyme Kohnu, ou il m'a fait visiter une partie de l'Ile, avec plein d'explication sur la nature, m'ayant effectivement fait visiter son rocher ( comme il disait ) ou j'ai pris de superbes photos, à aucun moment je n'ai ressenti de l'agressivité chez cette personne. C'est sur la plage que j'avais fait sa connaissance, ou il jouait de la guitare. Il est vrai que j'avais trouvé Didyme mystique, et toutes les photos prises sur le rocher avaient quelque chose d'étrange par rapport à la luminosité!....Peut-être est-ce du à cet endroit féerique!... Voilà, tout ça pour dire que j'y ai rencontré une personne sympathique et attachante.

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