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Le ciel du mois de juin

Publié le 15 juin 2009 par Do22

Un minimum solaire très profond
par Louie Bernstein, animateur au Planétarium de Montréal
Ce mois-ci, alors que le printemps cède sa place à l'été, notre attention se porte sur le Soleil. En effet, c'est en juin que les jours sont les plus longs et que notre étoile passe le plus haut dans le ciel de l'hémisphère boréal. Ironiquement, le Soleil vit en ce moment son minimum d'activité le plus profond en près d'un siècle ! Ce minimum aurait dû prendre fin en 2007 mais il perdure, avec un nombre record de journées sans tache solaire. Quand le niveau d'activité du Soleil reviendra-t-il à la normale ? Des décennies de statistiques nous aident à répondre à cette question « brûlante » d'actualité.
Le ciel du mois de juin Le Soleil, une étoile variable
LDepuis la mise sur orbite des premiers satellites d'observation solaire, il y a maintenant plus de trente ans, les astronomes savent que la quantité d'énergie émise par le Soleil fluctue d'environ 0,1 %. L'effet est minime, mais il est aisément observable dans le nombre de taches solaires, qui diminue et augmente suivant un cycle de onze ans. Pendant le minimum solaire, le nombre de taches tombe à zéro, puis atteint un sommet pendant la période de maximum solaire. Le minimum solaire qui est présentement en cours est le plus long et le plus profond depuis 1913 !
Voici quelques statistiques : en 2008, il y a eu 266 journées sans tache solaire sur 366; et au cours des 90 premiers jours de 2009, 78 ont été sans tache sur le Soleil. Au total, depuis le début de 2008, on ne comptait aucune tache sur le Soleil pendant 75 % des journées. Pour trouver une période encore plus calme, il faut remonter en 1913, alors que la surface du Soleil a été sans tache pendant 85 % du temps !
Il n'y a rien d'anormal à de telles périodes prolongées d'activité solaire réduite. Plusieurs accalmies aussi profondes ont été documentées par le passé. Parmi elles, les minimums de Dalton (de 1790 à 1820) et de Spörer (de 1450 à 1550), mais aussi l'exceptionnel minimum de Maunder, qui a duré 70 ans, de 1645 à 1715 — pas nécessairement le plus long, mais certainement le plus profond de tous !
Parce que le minimum de Maunder a coïncidé avec le petit âge glaciaire, qui a sévi notamment en Europe et en Amérique du Nord, on a tenté d'établir une corrélation entre l'activité solaire et les changements climatiques. Bien que ce lien prête toujours à controverse, des données extrêmement intéressantes nous parviennent des satellites d'observation solaire.
Quels sont les effets de l'actuelle accalmie sur la quantité d'énergie produite par le Soleil ? La sonde Ulysse a mesuré une diminution de 20 % de la pression du vent solaire, du jamais vu au cours des 50 dernières années. Le satellite SOHO a démontré que la luminosité du Soleil avait diminué de 0,02 % dans le domaine visible, et de 6 % dans l'ultraviolet. Bien que ces changements ne soient pas suffisants pour contrer le réchauffement climatique, ils entraînent d'autres conséquences importantes.
La diminution du vent solaire permet à davantage de rayons cosmiques de se faufiler jusqu'à la haute atmosphère terrestre, ce qui entraîne un amincissement de la couche d'ozone. Au final, plus de rayons ultraviolets peuvent atteindre la surface de la Terre. Par ailleurs, l'augmentation du flux de rayons cosmiques exige des précautions supplémentaires pour protéger les astronautes et les satellites en orbite terrestre. Bien entendu, le fléchissement du vent solaire n'est pas sans conséquences pour les astronomes amateurs, qui ont moins de taches solaires à observer ou de spectaculaires aurores boréales à admirer.
Alors, combien de temps cette période d'accalmie durera-t-elle encore ? D'après l'examen détaillé des statistiques d'activité du Soleil, on s'attend à ce qu'elle se termine avant la fin de cette année. Un nouveau cycle d'activité solaire prendra alors la relève et atteindra son apogée vers 2013. En somme, de bonnes nouvelles pour les observateurs du Soleil !

Étoiles et planètes

L'été commence le 21 juin à 1h46 du matin, heure de l'Est, au moment précis où le Soleil atteint son point le plus au nord de l'équateur céleste. Mercure n'est jamais très loin du Soleil; après une brève période d'invisibilité en mai, la petite planète réapparaît dans le ciel à l'aube au cours de la première semaine de juin. Elle sera à sa plus grande élongation ouest le 13 et se lèvera alors une heure avant le Soleil. Bien qu'elle demeure très basse à l'horizon nord-est, il vaut la peine d'y jeter un coup d'œil. À l'aide de jumelles, scrutez l'horizon pour la retrouver parmi les étoiles du Taureau : le matin du 21 juin, Mercure repose entre la géante rouge Aldébaran et un mince croissant de Lune.
Pendant ce temps, plus à droite, juste au-dessus de l'horizon est, le tango entre Vénus et Mars se poursuit dans le ciel de l'aube. À mesure que le mois avance, l'éclatante Vénus glisse vers la gauche par rapport à son compagnon. Le matin du 19 juin, cherchez ce superbe groupe, avec Vénus sous la planète rouge, et le mince croissant lunaire juste au-dessus des deux planètes.
Jupiter continue à gagner de la hauteur en fin de nuit et devient une excellente cible pour les télescopes. Le 15 juin, la planète géante entreprend sa boucle rétrograde : au cours des prochains mois, elle se déplacera vers l'ouest (la droite) parmi les étoiles du Capricorne, en route vers son opposition du mois d'août. Après la mi-juin, Jupiter se lève enfin avant minuit et devient de ce fait visible dans le ciel du soir. La Lune gibbeuse décroissante se trouve près de Jupiter le matin des 13 et 14 juin.
Saturne, toujours sous la constellation du Lion, est encore la seule planète visible en soirée — mais plus pour longtemps, car Jupiter l'y rejoint après la mi-juin : la planète géante se lève à l'est au moment où Saturne se couche à l'ouest. La vue des anneaux de la planète au télescope est inoubliable, même s'ils nous apparaissent pratiquement par la tranche en ce moment. Le croissant lunaire repose en bas et à la gauche de Saturne en soirée le 27 juin.
À la tombée de la nuit, en cette période de l'année, les constellations printanières du Lion, du Bouvier, de la Vierge et du Corbeau se retrouvent nettement à l'ouest; dans la direction opposée, la Lyre, le Cygne et l'Aigle dominent l'horizon est. Au même moment, le Scorpion et le Sagittaire émergent à l'horizon sud-est et se préparent à occuper la scène au cours des soirées d'été.


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