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Le jour au musée

Publié le 15 juin 2009 par Joachim
Bon, je ne l'ai pas visitée, cette fameuse exposition Vides à Beaubourg, cette fameuse exposition avec... rien dedans, si ce n'est des cimaises blanches, des courts textes et la signalétique du musée qui n'en prend que plus de valeur. Rappelons le principe de l'expo: neuf salles vides, certes, en mémoire de neuf souvenirs d'expositions fantômes, de neuf histoires conceptuelles, de neuf "degrés zéros de l'art" où le vide était invoqué pour divers motifs. Si j'en crois certains avis, la difficulté était pourtant de ressentir la singularité de chacune de ces absences. Quand Yves Klein vide une galerie, c'est parce que quantité d'évènements s'y déroulent aux alentours, avant, après. Si le musée est vide, c'est que l'art est dans la rue. Ainsi, un vide ne s'apprécie qu'en raison du plein qui lui est voisin. Juxtaposer des salles vides, sans effet de contraste, c'est vraiment prendre le risque de l'exposition symptôme de l'institution qui n'a plus rien à dire.Mais bon, ne l'ayant pas visitée, cette expo, mon avis sur celle-ci devrait être aussi mutique qu'une page blanche.Je ne l'ai pas visitée, donc, mais au moins a-t-elle permis cette petite vidéo baladeuse et facétieuse :
via...
Preuve qu'il y avait aussi qu'il y avait sans doute là, dans la déambulation homogène et ininterrompue, même plus rythmée par les nécessaires arrêts devant les oeuvres, l'occasion d'une expérience zen à bon compte, dans l'espace pur, englobant, quasi lacté du musée.
Le plus drôle avec cette expo, c'est que je me demande si elle ne serait pas un hommage involontaire :
- d'une part à cette déambulation un poil plus angoissante :
Dressed to kill - Pulsions (Brian de Palma 1980)
- d'autre part et surtout au travail d'un autre artiste : Laurent Pariente travaillant (dans l'échelle, les motifs constructifs, la répétition) à l'exact intervalle entre sculpture conceptuelle et architecture modulaire. Parois minimales et ressérrées, recherche de l'étroitesse qui labyrinthise l'espace, tout le travail de Pariente cherche à donner le maximum de densité à un espace, au départ, sans aucune qualité (parois blanches, répétitives).
Pour donner une idée, cette petite vidéo sur le montage d'une intervention au musée Bourdelle...
... où précisément le fait qu'il intervienne au milieu des sculptures (littérallement prises entre les murs et ne pouvant être vues que de manière fragmentaire) vient à la fois perturber et enrichir son système. En somme, lui aussi expose du vide mais pour donner une nouvelle densité à l'espace muséal, quand les vides de Beaubourg paraissaient au contraire dégonfler l'intensité que propre aux salles d'exposition.

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