L’apprentissage, un levier puissant pour sortir de la crise.

Par Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi, auprès de la ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi

Dans cette période de crise sans précédent que nous vivons, l’apprentissage constitue un levier puissant pour sortir du chômage des jeunes. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est une voie de qualification essentielle pour les jeunes de 16 à 25 ans et parce que les formations en alternance avec périodes en entreprise et enseignements généraux en centre de formation ont démontré leur efficacité avec des taux d’insertion en emploi de 80%, et de 60% en emploi durable.

Je veux donc réaffirmer avec force le souhait du gouvernement de poursuivre le développement de l’apprentissage, au-delà des 280.000 nouveaux apprentis enregistrés recensés à fin 2008. L’objectif que le gouvernement s’est fixé est de 320.000 contrats d’apprentissage signés entre juin 2009 et juin 2010. C’est la raison pour laquelle, le gouvernement vient d’engager dans le cadre du plan jeunes la création de deux nouvelles aides à l’embauche de jeunes en apprentissage : d’une part, une prime supplémentaire de 1800 € pour toute embauche d’apprentis dans les entreprises de moins de 50 salariés avant le 30 juin 2010, d’autre part, un dispositif baptisé « zéro charges apprentis » consistant en pratique à supprimer pratiquement l’ensemble des charges sociales pour 12 mois pour tous les employeurs d’apprentis et pour toutes les embauches réalisées entre le 24 avril 2009 et le 30 juin 2010. Par ailleurs, le gouvernement a prévu, dans le cadre de contrats passés avec les conseils régionaux, de prioriser les aides en faveur de l’hébergement et de la mobilité des jeunes et de dégager les moyens nécessaires à la création de 20 000 places supplémentaires en apprentissage. Il est clair aussi qu’au-delà des dispositifs, le développement de l’apprentissage passe par l’information, la communication et l’accompagnement des jeunes (et souvent de leurs parents) dans la recherche du centre de formation et de l’entreprise qui les accueillera. Au moment où les jeunes commencent à faire leur choix en cette fin d’année scolaire et que la rentrée 2009 se prépare déjà, il me faut rappeler plus que jamais tout ce qu’apporte l’apprentissage aux uns et aux autres.

Pour le jeune, c’est l’assurance d’une meilleure insertion sur le marché du travail. Parce qu’il acquiert une expérience du monde réel de l’entreprise. Parce que la concertation entre les tuteurs et les formateurs est un gage de la qualité et de l’évolution du contenu des formations. Parce que l’alternance permet également aux jeunes de financer leurs études tout en leur assurant un bon niveau d’autonomie. Enfin, cette période de formation constituera aussi pour certains, l’occasion d’effectuer une mobilité particulièrement enrichissante au sein de l’Union européenne.

Pour l’entreprise, il faut rappeler que l’investissement dans l’alternance est globalement moins coûteux que les recrutements directs sur le marché du travail. Mais c’est aussi un message que l’entreprise adresse au public, en offrant de l’entreprise une image dans laquelle le capital humain est clairement pris en compte. C’est également une marque de considération des compétences de l’entreprise, donc des femmes et des hommes qui la composent, et dans ses capacités à transmettre ce capital de compétences. Je souhaitais rappeler cela avec force, en direction des jeunes et des entreprises, afin de valoriser encore davantage l’image de la filière d’excellence qu’est l’apprentissage. C’est un défi que nous partageons avec les Conseils régionaux, les partenaires sociaux, les entreprises, les familles... C’est un enjeu essentiel pour l’insertion dans la vie professionnelle de toute une partie de notre jeunesse.