Selon Forrester Research, le marché des services autour du green IT devrait connaître une croissance de 60% par an d’ici 2013 pour atteindre 4,8 milliards de dollars à cet horizon. Cela représente 1% du marché des prestations de service informatique évalué à 500 milliards de dollars par an.
Pour l’heure, à cause de la crise économique, les entreprises se concentrent sur l’optimisation des ressources existantes : consolidation de serveurs, réduction de la consommation électrique du parc, réduction du volume d’impressions, etc. L’objectif est clairement d’améliorer l’efficacité de l’IT pour réduire les coûts.
Cette approche tactique (bottom-up) de la DSI est encouragée par la stratégie (top-down) définie par le comité d’administration des grandes entreprises pour qui le développement durable est à la fois un levier de croissance et une obligation en termes légaux et de communication. La DSI doit donc “faire sa part” et ses initiatives sont les bienvenues, surtout si elles permettent de faire des économies.
Pour l’instant, selon Forrester, la consolidation des centres informatiques reste le principal projet identifié comme “Green IT” au sein des directions informatiques. Mais la gestion de la consommation électrique du parc commence à décoller. Les entreprises les plus en pointe dans ce domaine seraient les opérateurs télécoms, les fournisseurs d’énergie, les start-up, et les entreprises situées dans les pays émergents.
Rien sur les déchets
Le rapport de Forrester ne mentionne quasiment pas les déchets informatiques. C’est dommage. Car c’est le point clé du Green IT. A trop se concentrer sur les économies à court terme, les entreprises risquent de passer à côté du principal problème écologique : les pollutions engendrées par les déchets électroniques (DEEE).
Il faut dire que les entreprises n’ont, à priori, aucun intérêt à les gérer convenablement tant que la loi ne les y obligent pas. En effet, elles ne perçoivent pas les bénéfices qu’elles pourraient tirer d’une meilleure gestion de leurs DEEE. Ils sont pourtant nombreux : réduction du montant des investissements grâce au prolongement de la durée de vie du matériel, réduction du TCO des postes de travail, image de marque, etc.
Green IT 2.0
Espérons que la crise achevée, les entreprises se tourneront aussi vers l’autre volet du Green IT : l’effet de levier positif des TIC (technologies de l’information et de la communication) sur l’environnement que Forrester intitule Green IT 2.0. Le rapport Smart 2020 estime en effet que les TIC peuvent réduire de 15 à 20% les émissions de CO2 de l’humanité en modifiant et en optimisant d’autres processus (non liés aux TIC) : industrie, transport, agriculture, etc.
Dans tous les sondages, les responsables informatiques se plaignent depuis des années de n’être considérés que comme une fonction de support* qui ne dégage pas de valeur ajoutée au sein de l’entreprise. Avec le Green IT 2.0, ils ont une occasion en or de prouver le contraire en proposant des solutions métier innovantes à leur direction générale et en influençant la stratégie de l’entreprise. L’orientation d’IBM vers les réseaux physiques intelligents (smart grid) et de Bouygues Immobilier vers le Green Building sont deux exemples concrets du rôle clé des TIC.
Merci à Laurent pour l’alerte sur l’étude.
* en référence à Mintzberg.