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un été peut en cacher un autre

Publié le 18 juin 2009 par Pjjp44
un été peut en cacher un autre
un été peut en cacher un autre
j'ai reçu ceci:
------------------------------------------------------------------------ Des comités de soutien aux inculpés de Tarnac, à ceux qui luttent ------------------------------------------------------------------------On se bat aujourd’hui, comme hier, comme avant-hier, comme toujours, deshommes et des femmes se battent, pour leurs droits, pour garder leuremploi, pour travailler moins ou moins durement, pour des salaires moinsrachitiques ; partout on se bat pour la liberté, pour son hôpital oucontre la prison, pour trois sous, pour des médicaments, pour l’honneur,pour les allocations, on se bat pour ses amis, sa soeur, son père, sonfrère ou sa mère, pour sauver la recherche, pour l’idée qu’on se fait de l’éducation ou de la psychiatrie ; pour plus d’avantages, pour moins desoucis, on se bat pour sa survie, on se bat parce qu’on ne veut pas creverou parce que l’on crève de rage, ou bien encore parce que le mépris desgouvernants et des patrons, des juges et des contrôleurs sociaux, des cabinets d’études, des experts, des connards patentés et de ceux qui vousexpliquent qu’il faut patienter encore, encaisser un petit peu plus, souspeine de payer de sa peau – parce que le mépris qu’on nous oppose est siévident et si insolent, on se bat aussi sans savoir bien pourquoi maisparce que ça vous tombe dessus ; partout, toujours, on se bat. Les raisonsne sont pas à discuter, la force qui les habite se charge de leur donnerraison. Mais à coup sûr on se bat aujourd’hui avec plus de sérieuxqu’hier, avec plus de sérieux qu’il y a dix ans, on se bat avec plus desérieux qu’on ne l’avait fait depuis longtemps. On n’est moins prêts à sefaire virer, massacrer ou affamer sans conséquence. Quand unedélocalisation comme il y en a tant entraîne la destruction d’unepréfecture (Continental), quand les employés d’ErDF et de GrDF rappellent par les faits qu’être employé dans les secteurs de l’énergie c’est aussiêtre en mesure d’éteindre la machine, quand on sort le canon pour garderson hôpital (Carhaix), voilà qui est sérieux, voilà qui a le mérite derappeler que l’histoire est une puissance dont les hommes peuvent à chaque instant se ressaisir, au grand dam de ceux qui en sont, temporairement,les vainqueurs.A ce sérieux du peuple, et comme en miroir, répond le mépris desgouvernants et des gestionnaires, leur mépris sans limite, et ceci estleur forme de sérieux propre, c’est le sérieux des gouvernants. A cesérieux du peuple, à ce sérieux qui est plein d’histoire, qui est plein del’histoire du peuple, à ce sérieux qui est le retour de l’histoire, lesgouvernants opposent leurs airs de bouffons grimaçants, leurs airs decourges satisfaites à Saint-Tropez, la nouvelle petite Marie-Antoinette présente son caniche à la presse, on organise comme de rien des sommetssur l’immigration, à Vichy bien sûr. Mais cela n’est pas tout. Il faut ausérieux vacillant de nos petits maîtres une quille, comme en ont lesbateaux, une quille pour ne pas basculer trop fort, à la première vague. Et cette quille, c’est la peur. Au fait tout simple, au fait trèsélémentaire, et de toujours, que des hommes et des femmes se battent, oninvente des noms de croquemitaine. C’est ainsi qu’on produit sur la scènemédiatique les « casseurs », les « bandes » et les « terroristes », les «jeunes des cités » ou les « clandestins », comme on présentait jadis les «sorcières » au public avant de les brûler. Par un usage savant etcrapuleux des nomenclatures, le journal de 20h et les discours desministres ont rebaptisé, pour les lui rendre étrangères et odieuses, destechniques de lutte qui ont toujours appartenu au peuple, et notamment aumouvement ouvrier : il est devenu banal d’appeler une simple grève une «prise d’otages », on a même essayé récemment de qualifier un sabotage sansdanger « d’attentat terrroriste ». Contre les sorcières, c’est bien connu,tout est permis. La prison bien sûr, avec ou sans procès, les contrôlesjudiciaires exorbitants, qui fixent les lieux d’habitation et les trajetsautorisés, interdisent à l’ami de voir l’ami, au frère de voir la soeur ;et, quand « l’ennemi intérieur » est suffisamment avéré, par sa mauvaisenaissance par exemple, les vexations infinies, les attaques de la police,à l’occasion le massacre. Tout ceci, les dénonciations publiques, lesfabriques d’épouvantails, les dispositions pénales et militaires, visent d’abord à défaire les liens, les liens non-neutres, qu’il y a entre lesêtres, les liens politiques. Les liens ne cessent pas quand on le leurdemande, ils ne connaissent pas de Grenelle,l’amitié est la chair dupolitique – ou bien le politique est une insanité. Évidemment, nous avonsbesoin de bien plus qu’une manifestation, il nous faut des liens plusdurables et plus joyeux, à la mesure du sérieux de la situation. Maiscette manifestation-là pourrait être une première rencontre, c’est notreinvitation. Faites comme chez vous.RENDEZ-VOUS LE 21 JUIN, à 15h - MANIFESTATIONPARIS - RER LES HALLES - Fontaine des innocents- www.manifdu21juin.com

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