Trois usines du fabricant de pneus à Lille, Tours et Montceau vont faire les frais d'une restructuration industrielle. Les grandes lignes du plan doivent être présentées aujourd'hui aux organisations syndicales. Michelin s’apprête à engager une importante restructuration de son outil industriel en France. Trois usines sont concernées : celle de Lille qui pourrait fermer ses portes, celles de Joué-lès-Tours et de Montceau-les-Mines dont les effectifs seront revus à la baisse. Au total, plus d’un millier d’emplois doivent être supprimés. Les autres sites français du numéro 1 mondial du pneumatique pourraient être concernés par un plan de départs volontaires d’environ 1.300 personnes.
Sans licenciements
Les grandes lignes du plan de restructuration seront présentées ce matin aux responsables syndicaux lors de deux rencontres distinctes. Au cours de la première, la direction présentera l’ordre du jour de la réunion extraordinaire du comité central d’entreprise programmée le 24 juin à Clermont-Ferrand. Une deuxième rencontre doit avoir lieu entre la direction des relations sociales et les organisations syndicales. « Il n’y aura pas de licenciements. » C’est ce que faisaient valoir, hier, des proches du dossier.
De fait, Michelin mise sur deux dispositifs pour limiter l’impact social. Le premier pourrait être un plan de départs volontaires, essentiellement avec des départs anticipés à la retraite ou des aménagements de fin de carrière. Il pourrait concerner 500 personnes.
Le second pilier du dispositif serait des reclassements internes au groupe. Michelin devrait proposer des mutations à environ 600 salariés.
Les restructurations qui s’annoncent sont l’un des volets du plan de compétitivité « Horizon 2010 ». Il vise à spécialiser les usines sur des productions à forte valeur ajoutée, notamment pour l’exportation. Le site de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) qui emploie 1.463 personnes pourrait voir disparaître son activité « pneus tourisme » pour être spécialisé dans le « pneu génie civil ». Il pourrait également devenir l’un des deux plus grands sites européens de mélange des gommes. Cette réorientation importante pourrait entraîner la suppression de 500 emplois.
Centre de référence
L’usine de Joué-lès-Tours, 1.367 personnes aujourd’hui, devrait devenir un centre européen de référence pour les pneus poids lourds. Une réorientation qui devrait se traduire par plus de 300 suppressions d’emploi.
L’usine de Lille-Seclin, 282 personnes, pourrait perdre la totalité de ses effectifs. La production, faite sur des machines très automatisées, devrait être rapatriée sur le site clermontois des Gravanches.
Par ailleurs, en plus de ces restructurations et de leur impact social, Michelin devrait ouvrir un plan de départs volontaires pour les autres usines françaises.
Il s’agirait, pour l’essentiel, de départs à la retraite anticipés. Une gestion « sociale » des suppressions d’emplois qu’exige la compétitivité.
Les salariés Michelin réagissent à la restructuration - Centrefrance
La restructuration envisagée d'usines Michelin en France avant toute déclaration officielle du groupe Michelin, inquiète les bibs. La Montagne est partie à la rencontre des salariés de la manufacture de pneumatiques.