Nous,
médecins urgentistes de toute la France,
annonçons dès maintenant, que quelque soit l'avenir de la loi HPST, en parfaite conscience de la gravité de notre geste, demain nous entrerons en résistance.
Nous continuerons à accomplir la mission que le conseil national de la résistance a souhaitée pour l'hôpital public.
Nous accueillerons à l'hôpital public, en tout temps, en tout lieux, tous les hommes et toutes les femmes qui se tourneront vers le service public de la santé.
Aucun patient n'est une marchandise, nos hôpitaux ne sont pas des entreprises où un pseudo PDG pourra demain décider quels sont les bons et les mauvais soins, quel est le projet médical que les médecins "à la botte" devront mettre en œuvre.
Notre dignité est de refuser de choisir les patients "qui valent la peine". Notre dignité est de voir dans chacun de ceux et celles qui se tournent vers nous des hommes et des femmes souffrant qu'il faut aider au nom de l'humanité, qui n'est pas une valeur de marché.
Nous appelons tous les soignants, s'il le faut, demain, à désobéir à la logique qui nous est imposée malgré tous nos appels à la raison.
Nous préférons la légitimité à la légalité.
Nous préférons les valeurs humaines à la loi.
Nous préférons la dignité aux honneurs.
Il n'existe pas de délit de solidarité.
Nous entrons en résistance parce que nos valeurs sont différentes de celles de cette loi, nos valeurs sont celle du Conseil National de la Résistance et de notre république : "liberté, égalité, fraternité ".