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Pour l’exploit, revenez en 2011

Publié le 21 juin 2009 par Misterrugby

Une première en Nouvelle-Zélande depuis que le rugby est professionnel

Il est bien sûr trop tôt pour tirer des conclusions de la tournée estivale du XV de France. Mais à coup sûr, le fait de voir les Français revenir pour la première fois avec le trophée Gallagher a quelque chose de rassurant. Ce qui est certains, c’est que ces Français ont du courage et même un certains talent, j’en veux pour preuve les exploits personnels de François Trinh-Duc à Dunedin et de Cédric Heymans à Wellington. Du talent il en faut aussi pour battre les célèbres All Blacks. On pourra toujours argumenter en disant que beaucoup de cadres Blacks étaient absents (Dan Carter, Richie McCaw, Byron Kelleher entre autres). Mais du côté des Bleus tout le monde n’était pas sur le pont non plus et ne nous met-on pas en avance depuis des années la richesse du réservoir de talent des néo-zélandais ? Même si on peut être frustrés de la défaite lors du second test, on peut être aussi optimiste de ces deux premières prestations. Tout d’abord parce que l’équipe de France pour la première fois depuis des années  a eu l’occasion d’affronter le gratin du rugby mondial chez eux, chose qu’elle n’avait pas pu faire depuis des années. Ajoutez à cette tournée la participation de France A  à la Coupe des Nations dont elle est finaliste, celle de nos Bleuets au Mondial des -20 ans, malgré un passage à vide de vingt minutes contre les Babyboks qui coûta très cher, et la tournée de nos Barbarians en Argentine, il y a comme une odeur de grande revue d’effectif nationale à deux ans du mondial 2011. Il faudra tirer les vraies conclusions à l’issue du match contre les Wallabies mais on peut déjà avancer sans trop prendre de risque que cette tournée aura permis de révéler certains joueurs au plus haut niveau international. Des joueurs tels que Fabien Barcella, William Servat ont pris une dimension mondiale. Soyons certains que la traversée du désert du second cité aura été riche en enseignement pour celui-ci. Louis Picamoles a pris encore une dimension supplémentaire lors de ces deux tests, Damien Traille a encore une fois donné satisfaction, Julien Dupuy a joué juste sur l’ensemble des deux matchs. Certes, il y a encore du déchet, mais il semblerait qu’un groupe est en train de se construire et pour que les joueurs soient performants il faut une certaine continuité. Les hommes donc, mais aussi le jeu nous a donné, globalement, satisfaction. Par rapport aux matchs de la tournée automnale et aux joutes du Tournoi des six nations il semblerait que l’on se soit beaucoup moins posé de question sur le jeu. Cela ne nous a par ailleurs pas empêché de voir quelques beaux mouvements comme cet essai de Médard, ou celui de William Servat qui ont été correctement construit. Pour avoir de beaux mouvements il faut que les phases de combat et de conquête soient complètement respectées. A mon sens la troisième source de satisfaction est la dimension physique. Jusqu’à présent, même sur des matchs tels que le mythique France-Nouvelle Zélande de Twickenham de 1999, les gars des antipodes avaient toujours eu une dimension physique supérieure à celle des Français. Sur l’ensemble de ces deux tests, les Français ont au moins fait jeu égale avec les néo-zélandais dans ce domaine. Voilà ce qui constitue pour moi la grande nouveauté de ces tests. Pour terminer, je rejoins complètement Jacques Verdier qui dans son éditorial du Midi Olympique parle des « vertus du Top 14 ». On a trop souvent jeté la pierre sur notre championnat à chaque mauvaise performance si bien qu’il serait intellectuellement malhonnête de ne pas tirer un coup de chapeau au travail fait dans les clubs et ainsi reconnaître la qualité de notre élite quand la France gagne un test au pays du long nuage blanc. Visiblement Byron Kelleher et Dan Carter mieux placés que moi pour en parler semble complètement d’accord avec cette thèse. Voila, bien sûr nous ne pouvons être complètement satisfait de cette tournée, bien sûr il y a toujours des choses à améliorer mais les sources de satisfactions sont aussi nombreuses ce qui n’était pas le cas à la sortie du tournoi. Maintenant il reste 80 minutes aux Bleues pour faire de cette tournée estivale un succès, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, ils ont toutes les cartes en main pour réaliser l’exploit qu’aucune équipe de France n’a réalisé depuis l’arrivée de l’Australie sur le devant de la scène internationale, c’est-à-dire depuis un certains 9 juin 1990…


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