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La certitude, ça n'existe pas (la solitude oui)

Publié le 26 septembre 2007 par Didier T.
Quand j'étais petit garçon, que je repassais mes leçons, je n'avais qu'une certitude, celle de me réveiller éternellement tous les matins. Et puis j'ai grandi, pas trop, pas assez peut-être. Et j'ai longtemps été certain d'avancer en suivant les pas de mon père. Mon père, ce héros, oui. Comme ont pu l'être les millions de pères qui existent. Et puis un jour, un truc est arrivé, je ne sais plus quoi exactement, c'était entre 78 et 81, en dix et treize ans. J'ai ouvert les yeux un matin et j'ai compris, réalisé, réfléchi sur le fait que j'existais en tant que personne. Comment dire, j'ai eu conscience ce matin-là de mon propre état d'être (vivant). Cette conscience là a apporté avec elle pas mal de choses, dont l'idée de la mort, après l'idée d'être vivant, et ça m'est arrivé en pleine poire. Depuis, il ne se passe pas un mois sans que j'y songe, consciemment ou pas, je ne saurais dire. Ce soir par exemple, c'est clairement, froidement. Ce matin là, j'ai aussi pris conscience du déterminisme, du fait que ce que j'étais (petit garçon sans expérience), m'emmènerait tôt ou tard vers quelque chose qui était prévu pour ma pomme. C'est ce qui s'est produit, bien entendu. J'ai grandi (un peu), j'ai appris (beaucoup plus que je ne croyais), j'ai suivi les pas de mon père, docilement pourrait-on dire. Et à force de suivre la suite de ma vie comme un chose normale, évidente, j'ai eu un jour un sorte de déclic qui s'est produit. Non pas un jour/nuit comme "les visiteurs", mais un déclic patient, un vague sentiment qui s'est transformé en ombre bizarre, une brume enveloppante qui est devenu trop opaque, et mon but a alors été de chercher à sortir du brouillard bizarre dans lequel je surnageais, heureux qui comme Ulysse faisait (ou croyait qu'il faisait) un beau voyage. Et ce voyage là, j'ai eu l'outrecuidance un jour de décider d'une escale non prévue. J'ai posé mes maigres valises, elles étaient quasiment vides, et je me suis dit que suivre n'était pas ma route, qu'il me fallait moi-même dessiner le chemin sur lequel il fallait que je m'engage. Alors, j'ai laissé partir toutes les règles, tous les dictats, toutes les choses faciles qui m'emmenaient avec douceur là où je ne voulais pas aller finalement. On pourrait dire que j'ai repris la main (dur ce truc-là !), et j'ai regardé le carrefour, le terminal, les correspondances, et j'ai suivi ce que mon doigt me montrait. Depuis, je tente de trouver une réponse à ce changement de cap, ce tribord devenu babord, ce quart de tour futile. La conclusion de tout ça ? C'st que juger n'est pas vivre. Décider de dire qu'il y a des good ou des mauvais, dire que le bon fera du bien et que le bad fera du mal est faux, archi-faux. Car le mal n'est pas forcément l'ennemi du bien. Le mal a ses raisons que le bien ignore souvent. Le mal fait mal mais le mal a mal (Selon qu’il aura pris la barque à congres ou la barque à bars, le père devra remplir la barque à congres à ras bord de congre ou la barque à bars à ras bord de bars - Desproges) et fait du mal pour moins souffrir. Mais que cherche celui qui fait mal quand il rencontre le bien ? Il lutte pour ne pas croire qu'il pourrait reprendre le chemin qu'il cherche. Alors il reste seul, sans plus acune certitude, sauf celle de chercher pour rien, quelquefois.
Publié par les diablotins

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