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Jean Paul Huchon (2): L’apprentissage, un passeport pour l’emploi

Publié le 23 juin 2009 par Kristobal @kristoguy

Il y a un gros contraste entre les formations en alternance qui incluent énormément de pratique professionnelle et les formations universitaires dont le contenu reste largement théorique. Quels sont les moyens mis en œuvre pour combler ce déséquilibre ?
J. -P. H. : On ne peut pas purement et simplement opposer apprentissage et formations universitaires. En Ile-de-France, par exemple, 43% des apprentis préparent un diplôme de l’enseignement supérieur. Cela va du bac+2 aux Masters professionnels, en passant par des titres de grandes écoles d’ingénieur, de commerce ou de journalisme. Les apprentis préparent les mêmes diplômes que les étudiants en filières temps plein. A ceci près qu’ils sont aussi des salariés qui ont un contrat de travail avec une entreprise. Ils suivent donc, en alternance, des cours théoriques et mettent ensuite en pratique ce qu’ils apprennent. Une aubaine pour leurs entreprises qui bénéficient ainsi des dernières avancées de leurs domaines. L’apprentissage est vraiment un mode de formation équilibré. C’est également un bon moyen pour les étudiants des filières classiques d’acquérir cette sacro-sainte expérience professionnelle qui leur manque. Ils ont en effet, eux-aussi, la possibilité d’effectuer une partie de leur parcours en apprentissage. Et quand ils le font, je peux vous assurer que ça marche. Je me suis rendu dernièrement dans un Centre de Formation d’Apprentis, soutenu financièrement par la Région, comme le sont les 178 CFA d’Ile de France. Ce CFA permet à des jeunes diplômés des filières scientifiques de se repositionner vers des métiers d’ingénieurs. Taux d’insertion professionnelle : quasi 100%.


Quels sont les projets de la Région Ile-de-France en matière de formation en alternance pour 2009/2010 ?
J. -P. H. : Aujourd’hui, il y a 88 000 jeunes dans les CFA franciliens et nous avons deux beaux projets en cours. Le premier : la Bourse des Contrats d’apprentissage. C’est un site internet que nous avons lancé tout récemment. Objectif : rassembler toute l’offre francilienne en contrats d’apprentissage. Une innovation majeure quand on sait qu’il y a, d’un côté des employeurs et des CFA qui ne trouvent pas toujours d’apprentis ; et de l’autre, des jeunes qui ne trouvent pas de CFA, pas d’entreprise ou ni l’un ni l’autre. Il fallait vraiment les aider à se rencontrer. Le second, c’est Eurostart : à la prochaine rentrée, une centaine d’apprentis expérimenteront ce premier « Erasmus » de l’apprentissage. 10 mois de formation dont 6 mois de stage dans une entreprise européenne. L’Ile-de-France est vraiment à la pointe de tout ce qui est mobilité internationale des apprentis. Plus de 6 000 apprentis franciliens ont pu ou partiront en 2008-2009, avec l’aide de la Région. Avec Eurostart, la Région complète son programme en permettant aux apprentis de partir sur une plus longue durée.


La population vieillit, et de nombreux travailleurs issus de la génération du baby boom vont partir à la retraite. L’alternance est-elle la solution la mieux adaptée pour faire face à ce phénomène ?
J. -P. H. : C’est une solution, c’est certain. L’apprentissage repose sur le partage d’expérience. Dans leurs entreprises d’accueil, les apprentis ont des maîtres d’apprentissage qui leur transmettent les connaissances, les savoir-faire, les astuces acquis tout au long de leur vie professionnelle. La préservation de cette mémoire est un des enjeux fondamentaux des départs massifs à la retraite. Et ce couple apprenti-maître d’apprentissage permet d’assurer le passage de témoin.


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