Magazine Environnement

Cécile et Jean-Louis, 2 facettes de l'écologie

Publié le 23 juin 2009 par Bix

Cécile Duflot, Jean-Louis Borloo. 2 facettes pas forcément compatibles, évidemment.

Jean-Louis Borloo a donc demandé aux préfets de promouvoir Home. Comment dire ? C'est gênant et Denis Delbecq résume très bien ma pensée :

Ta lettre aux préfets, Jean-Louis, est détestable, car elle vole une partie de l’extraordinaire succès de Cohn-Bendit et de ses acolytes. Ce score historique, ils sont tous allés le chercher à l’huile de coude, à la sueur, notamment en séduisant des électeurs écœurés par le vide de la campagne PS. En conduisant aussi une campagne exemplaire sur internet.

Ce résultat, c’est d’abord parce qu’Europe-Ecologie a parlé d’Europe quand les autres listes faisaient semblant. Parce qu’Europe-Ecologie a mis l’environnement et l’économie solidaire à leur place, sur le devant de la scène. Parce que lutter contre la pollution, sauver les castors, planter de la mangrove ou combattre le réchauffement climatique, ce n’est pas pour dessiner une planète bisounours pleine d’animaux heureux, celle que tant d’idéologues néo-conservateurs croient voir derrière le «totalitarisme» de la bannière verte.

L’écologie politique selon Cohn-Bendit, Bové, Joly mais aussi tous ceux qui, chez les Verts ou ailleurs, la défendent depuis des années, c’est d’abord redonner à chaque humain sa place au cœur de nos sociétés. Pour que chacun puisse vivre dignement, manger à sa faim sans s’empoisonner, boire de l’eau propre et pouvoir poser son cul sur une cuvette de WC. Cette lettre, Jean-Louis, témoigne d’un mépris profond envers les dizaines de milliers de personnes et les ONG, qui, chaque jour, se dépensent sans compter pour aider les martyrs de nos sociétés modernes.

Cécile Duflot quant à elle répond brillament à Arnaud Montebourg au sujet des primaires. La réponse n'est pas en termes techniques sur les conditions mais parle de... fond ! J'y adhère à 100 %, forcément, même si l'impératif de consistance du programme ne doit pas masquer la nécessité de penser aussi la politique en terme de stratégie d'action : quelles alliances, quel calendrier ?

Cécile répond en 4 points, liste non exhaustive des sujets à discuter entre militants de gauche et/ou écolos :

  1. L'urgence environnementale
  2. La croissance contre le développement
  3. Un nouveau pacte social
  4. La rénovation démocratique

Sachant que le PS n'est lui-même pas forcément clair en son sein sur ces sujets, il y a du boulot.

Il y a dans cette réponse un paragraphe que j'ai beaucoup aimé :

Dans ce nouveau pacte social, les questions de sécurité ne sauraient être éludées. Il faut cesser de tomber dans un piège qui consiste à amalgamer sécurité et sécuritaire. Prévention et réinsertion ont été oubliées par la gauche depuis une décennie par peur de se voir taxer d'un angélisme qui n'a d'ailleurs jamais existé. Une politique de prévention ne peut plus se limiter à de coûteux et inutiles programmes de vidéo-surveillance. Une politique de réinsertion ne peut être sérieusement mis en place quand l'inflation carcérale est affolante et que la prison est devenue la voie de garage d'un état providence à bout de souffle. Notre police ne peut plus être dressée contre ses citoyens et les citoyens ne doivent plus être constamment dressés contre leur justice.


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