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Gestion de fortune par Alain Sueur

Par Argoul

Alain Sueur est un économiste de marché qui publié régulièrement sur Fugues & fougue. Après avoir donné des outils pour la stratégie boursière, il livre aujourd’hui un second livre, ‘Gestion de fortune - traité de private banking’.

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Publié sous la direction de Christian de Boissieu, en 272 pages et 3 parties, il fait le point sur ce métier après la crise. Il s’agit d’un ouvrage de professionnel qui s’adresse au grand public comme aux étudiants et journalistes. Alain Sueur a été longtemps gérant de fortunes.

Le plan en est le suivant :

1/ qu’est-ce qu’une fortune (et comment devient-on riche), comment attirer et garder les clients.

2/ le métier de gestion, les produits, la fiscalité, la transmission, les relations clients.

3/ le modèle d’affaire de la banque privée, les risques et son avenir.

Le lecteur professionnel ou simplement curieux, pourra y trouver une description de ce que l’on appelle “une fortune”, son attrait pour le métier bancaire et les nouvelles relations devenues indispensables après la crise financière.

L’essentiel du message (partie 3) consiste à montrer comment nous changeons de capitalisme. Cet outil économique incomparable (la recherche de l’efficacité maximum) ne va pas disparaître. Comme n’importe quel outil, il est utilisé bien ou mal selon qui le fait. Les expériences in vivo d’autres systèmes ont échoué, des phalanstères du XIXè au collectivisme socialiste de l’URSS ou au totalitarisme d’Etat fasciste. Peut-être existera-t-il un gouvernement mondial un jour qui se contentera d’administrer la gestion des ressources plutôt que de favoriser la production la plus efficace avec les ressources les moindre - mais nous en sommes loin. Nous restons dans le système du marché régulé.

Mais nous allons passer probablement du capitalisme anglo-saxon, orienté vers la seule rentabilité financière et au seul calculable - au capitalisme asiatique. Ce dernier intègre les relations humaines, à la fois celles des employés de l’entreprise (fidélisés) et des clients (dont le service est tout). Le vieux modèle européen (capitalisme rhénan) de la technique avant tout, du travail bien fait et du modèle d’ingénieur (fort prisé en Allemagne et en France) est condamné par ses coûts et par la rareté croissante des ressources. Il DOIT désormais tenir compte des ressources rares (rentabilité) et des besoins des clients (développement social et durable). Sa gestion sociale est confiée à l’Etat-providence, qui arrive à bout de souffle.

Pour la banque, ce changement de capitalisme signifie un retour aux fondamentaux du métier : celui d’intermédiation, donc de service aux clients. Sans clients, pas de métiers bancaires. Finis donc les produits sophistiqués auxquels personne ne comprend rien, les gestions “chargées” en frais et commissions diverses, mal justifiées par un service réel. La banque reviendra à la gestion privée, moins “rentable” à court terme que les activités de marché, mais plus sûre à long terme et plus régulière. La gestion privée reviendra au socle de son métier spécifique : la relation humaine avec les clients qu’il s’agit de prospecter, de contenter et de conserver.

Les profils exigés des recruteurs iront moins vers les matheux et les technocrates obéissants - et plus vers ceux qui ont le sens du contact, la rigueur de l’analyse et la vision large du métier. Il s’agit en effet de rendre un service sur-mesure. Finis les supermarchés des OPCVM et des assurances où l’on trouvait de tout pour tous !

Dans les librairies dès aujourd’hui 22 juin et sur les librairies en ligne.


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