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Retrouver collectivement le désir

Publié le 24 juin 2009 par Didier54 @Partages
Retrouver collectivement le désirInnovation, le philosophe et la modernité. Interview de Bernard Stiegler dans Télérama. Passionnant.
En tout premier lieu, celui qui est décrit comme un penseur infatigable du monde moderne évoque une démocratie de la contribution, de préférence au déjà trop galvaudé démocratie participative. J'aime bien cette idée du tous pour quelque chose, du bien commun qui booste les expertises de chacun. L'ami Bernard pense que quelque chose de nouveau, via le net, est en route. Depuis les années 1990. Je partage. Selon lui, le meilleur exemple est wikipédia. Aujourd'hui incontournable. Nourri par des millions des petites mains. Morceaux choisis.
"Pour innover, il faut sans cesse conquérir des marchés. Si bien que tout devient marché. Or, généralement, la valeur de la vie (aimer quelqu'un, admirer une oeuvre, défendre une idée...) n'a pas de prix : les objets du désir sont pas structure infinis, c'est à dire incalculables. En les soumettant au marché, on détruit le désir, qui est réduit à un calcul. Cela produit une société démotivée, qui a perdu toute confiance en elle, où il n'y a plus de relations sociales, et où triomphe le contraire du désir, à savoir la pulsion : la guerre de tous contre tous, une société policière. Une société très dangereuse. Nous savons que le consumérisme détruit notre santé et la planète. Il apparaît pour ce qu'il est : une mécroissance. Un nouveau modèle industriel se forme, celui d'une économie de la contribution. Une nouvelle culture émerge, qui appelle l'invention d'une nouvelle civilisation. Il s'agit de remettre en marche la machine à innover. En clair, rassembler artistes et ingénieurs, musiciens et managers, pour former une sorte de bouillon de culture. Le problème de ces économies créatives est qu'elles restent pensées dans le modèle consumériste. On cherche à utiliser la création pour lutter contre la débandande de la consommation. Or c'est aussi pour retrouver le désir qu'une partie croissante des jeunes générations rejette un modèle qui ne la fait plus du tout ni rêver, ni désirer et s'engage dans des pratiques contributives s'ingulières. Le public [au sens large NDLR] est la nouvelle avant-garde" .

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