L'ident, c'est le nez au milieu de la figure : ce qu'on voit sans arrêt sans même le remarquer. Quand vous regardez un nez et uniquement lui, vous n'en voyez plus que la bizarrerie. je dis un nez, mais ça peut être une oreille. Détaillez donc une oreille et vous allez comprendre le coté "alien" de l'être humain. (et je ne vous parle pas des doigts de pied !). Quand vous voyez une personne, vous ne passez pas votre temps à spéculer sur son nez ou sur son pavillon (de banlieue), vous faites abstraction des étrangetés habituelles dont il est constitué.
D'où ici, cet effet "alien". Ces idents placés côte à côte paraissent saugrenus alors que vous le les verriez même pas en regardant la chaîne. "Vous ne les verriez pas !" ; on tient le concept d'ident ici. L'identité est l'accoutumance à l'étrangeté. Le temps de cerveau disponible est la béance de l'inconscient. Et donc, toute identité, familiarité se construit sur ce manque d'analyse.
Regardez une image de vous même et analysez là comme un biologiste le ferait. Je vous préviens, vous aller vous rater. Votre moi n'est pas dans cette image que vous avez de lui, mais dans des idents : des représentations métonymiques. Quelque chose qu'on voit sans voir, une familière étrangeté...
Ci-dessous, quelques idents pour Syfy : surexposition virginale, transformations magiques, faux simplisme de chaque concept. Scansion d'un mot :
"imagine".
Regardez bien les idens, transitions, génériques de chaque chaîne, le confort hypnotique qu'il insufle tout en tentant d'amuser le ragard, de titiller l'habitude, d'iriser le confort mental...