Ça fait 10 ans déjà que dans le brave canton de Vaud on étudie une réforme de la police, ce si beau corps qu’il convient de maintenir musclé et prêt au combat (surtout pour le paiement des heures supplémentaires effectuées au bistrot).
On se souvient sans doute d’un projet pilote parmi les pilotes qui s’intitulait Police 2000. Celui-ci aussi a déjà coûté la peau des fesses d’au moins une compagnie de sergents de gendarmerie ventripotents (pléonasme pardon), mais rien n’a changé depuis, tant le Grand Conseil pédale dans le kirsch policier.
Alors les braves flics cantonaux ont lancé leur grande offensive d’Artagnan pour une police unique, nique nique, nique qu’ils font d’ailleurs déjà à leurs petits collègues sous développés des polices communales qu’ils font exprès de rabaisser en ne les tenant volontairement pas au courant de ce qu’ils font à 3 kilomètres du centre de la localité. C’est pour ça qu’à Morges par exemple, les flics municipaux qui s’ennuient à deux cents francs l’heure ont mis pour plusieurs millions d’amendes en 2008. Faut bien qu’ils aient ou donnent au moins l’impression de servir à quelque chose.
Et maintenant le Grand Conseil et le gouvernement ont concocté une soupe infecte intitulée police coordonnée qui est une sorte de mauvais mélange entre gendarmes, flics municipaux et voleurs. On pourrait en rire aux éclats si les études et le temps passé sur ces projets n’avaient pas déjà coûté des millions en vain, pour de toutes façons finir d’une façon prévisible : la police vaudoise sera unifiée tôt ou tard, car toute autre solution relève de la politique municipale du 19e siècle.
Les braves municipaux et syndics qui s’acharnent à vouloir garder leur chère police municipale n’osent jamais dire combien elle coûte cher pour pas grand chose voire rien (Lausanne excepté). De leur côté les supporters du tout au gendarme, parmi lesquels d’autres syndics et les syndicats de bouchers, ont l’illusion que la cotisation municipale qu’ils vont devoir payer ne coûtera pas cher en cas de police unifiée… doux rêveurs.
Et ces millions dépensés en études vaines et stupides conduisent maintenant à une votation populaire en septembre prochain, votation au sort aussi incertain que le caractère d’un commandant des flics cantonaux par temps d’orage.
Le sort de la police dans le canton de Vaud est donc typique des blocages politiques dans lesquels conduit une démocratie peu éclairée. A trop vouloir centraliser sans consultations ou trop vouloir pourvoir continuer de faire pipi dans le coin du jardin municipal à tout prix, syndics et gouvernants ne font que justifier leur salaire et préparer une future réélection.
Mais ce n’est ni le souci d’efficacité ni celui de l’économie des moyens qui dictent leur conduite peu démocratique au sens étymologique. Ne votons donc pas en septembre et surtout ne les réélisons pas un peu plus tard : ça fait plus de 10 ans qu’ils boivent des verres en ne parlant pas des problèmes réels en tondant ainsi l’électeur.
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VD: d’Artagnan gnan
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