Magazine Insolite

Un mauvais thriller ?

Publié le 27 juin 2009 par Didier Vincent

L'étoile mystérieuse.

Tout le monde va exsuder du Michael Jackson, tout le monde va réagir. Tout le monde. Et pas mal vont réagir aux réactions. Tant c'est ça un mythe : un objet polymorphe aussi complexe et incompréhensible que sa propre histoire. Inimythable. Notre story-telling autour de quelques trous noirs ( ?) par lesquels notre compréhension va rebondir, sans cesse. On rejette, on admire, on glose, on se répand, on jacte, on échange. Touts les points de vue confluent à tracer l'image définitive de ce qui nous rassemble en nous dispersant. Ce flou est précis et ce contour indiscernable. Allez dans le monde entier et vous verrez l'icône : affiches, tee shirts délavés, vieilles cassettes, clips et re-clips vus et archi vus, parodiés. Produits dérivants. Sans parler de tous ces discours qui achèvent de tisser le mythe.

Car un personnage ne se constitue que de contradictions et d'accidents. Un personnage mondial, j'entends. Actuellement, j'entends. Mais on ne pourra jamais s'entendre, et c'est clair aussi, sur l'événement Mickaël Jackson, ou l'avènement, c'est selon... Ce qu'il incarne, c'est nos propres contradictions d'époque. Que le monde entier (excepté sans doute quelques paysans chinois (quoique)) connaisse ce chanteur pose comme un jalon sur notre époque de mondialisation qui se cherche. Car, qui est connu du monde entier ? Obama ? Sans doute. Madonna ? Peut-être. Ben Laden ? Sûrement. Et puis après ? Je suis bien certain qu'aucun Français, par exemple, soit mondialement connu. Parlez de Sarkozy à un paysan Mandchou ou de Johnny Hallyday à un Américain moyen...

Le temps n'effacera pas cette image, pourtant si ancrée dans les années 80, si datée variété soul. Pourquoi ? Une icône n'est pas que son époque.

Que vous réagissiez dans un sens ou dans l'autre : vous réagissez. A la mort de n'importe qui d'autre, vous n'auriez pas réagi de la sorte : d'une feinte indifférence, d'une béatification sans limites, d'un borborygme lapidaire, d'un rejet partial, d'un rire idiot.  C'est bien ici l'occurrence d'un personnage mythique, comme Elvis ou Bob Marley ; en plus trouble, direz-vous ? Et ce trouble est d'époque non ? Un perfectionnisme allié d'abjections, une histore tendue entre l'universel et le boueux, une étoile mystérieuse.



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