Le phénomène Sarkozy est tout ce qu'il y a de plus logique.
Si Sarkozy a été élu, c'est que les Français se reconnaissent en lui.
Sarkozy n'est autre que le point d'aboutissement de l'assention sociale des Français de souche. A pays de classes moyennes, consensus de classes moyenes ! A embourgeoisement général d'un pays,
éloignement d'avec les soucis et les valeurs "prolétariens".
Le "prolétariat" est mort, remplacé par des machines ou des immigrés clandestins.
Aux marges de la société, ne restent plus que les immigrés et les très précaires. Ceux que l'on a, désormais, pris le pli d'appeler "les exclus".
"Les exclus", au passage, voilà un terme très révélateur. Un mot forgé de toute pièce par une opinion publique largement middle-classed.
Les Trentes Glorieuses puis les années Miterrand ont vu basculer la France vers une boboisation quasi généralisée...au point que les notions de "culture de gauche" sont devenues peu à peu (très
discrètement quoique sûrement) obsolètes.
Au jourd'hui l'immense classe moyenne prospère française s'est enfin trouvée.
De plus en plus - et, là encore, c'est logique - intégrée à une Europe des classes moyennes, elle abandonne ses "complexes" (issus du bon vieil idéal révolutionnaire) et s' "américanise" sans plus
d'états d'âme. Enfin dégagée des phantasmes gaulliens et de ceux de Mai 68, elle devient plus pragmatique.
Son nouveau pragmatisme la somme de faire corps avec ses intérêts et avec leur corollaire : ses peurs.
Conserver sa paix, continuer à jouir, ne plus laisser le redoutable Tiers-Monde (qui symbolise l'Altérité) l'"envahir" et risquer de menacer son cher équilibre.
Une certaine générosité a fait place au conservatisme.
Sarkozy est le produit logique de la richesse et de la conscience de nantis de tout un peuple.
P.Laranco.