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La première fois

Publié le 28 septembre 2007 par Lecelibataire

Les histoires d’une nuit ça ne m’a jamais tentée.  Mais comme je n’aime pas juger ce que je ne connais pas, je me suis dit qu’il serait peut-être temps de l’essayer et qui sait, de peut-être y prendre goût?  Sait-on jamais! 

C’est ce soir que ça se passe!  Jeudi soir sur le Plateau, il y a toujours de l’action quelque part.  J’avise donc mon patron que je prendrai mon vendredi de congé.  J’aime prévoir en fonction du pire (ou du mieux dans le cas présent). 

Je commence d’abord avec un 5 à 7 relaxe au Barraca avec une amie.  On discute, on enfile quelques verres de vin, on mange un peu, puis on décide de changer de bar.  L’endroit de prédilection pour les proies faciles est probablement chez Edgar (lorsque t’es une fille).  Chaque fois que j’y vais, je ressors avec quelques numéros de téléphone et une dose massive d’alcool dans le sang, dû aux verres qui me sont offerts. 

Vers 21h, c’est déjà plein.  Mais chance ultime, il se libère 2 places au bout du bar.  C’est le destin!  On s’assoit et je commande un rhum.  Debout, à ma droite, un beau grand brun attend pour commander.  Il n’a pas le même genre que les gars de la place.  Il fait plus sympathique avec son vieux t-shirt et ses cheveux en bataille.  En se penchant pour recevoir sa bière, il renverse mon verre. 

-Je suis vraiment désolé!  Est-ce que je peux t’en offrir un autre pour me faire pardonner?-Oui, ce serait gentil. 

La glace est brisée.  Nous entamons donc la discussion.  Il a du talent en dessin, il joue de la musique et son regard me fait sentir comme la plus désirable des femmes au monde…ou du moins de la place!   

Puis, vient un temps où une fille doit aller au petit coin, question d’éliminer la bouteille de vin et les 3 verres de rhum qu’elle vient de boire… 

À mon retour, je vois ma supposée amie qui le tient par la taille et qui me dit : 

-J’ai invité Alexandre à m’accompagner chez toi la semaine prochaine pour ta pendaison de crémaillère. 

Hum…c’est la deuxième fois qu’elle me fait le coup.  La première fois, j’avais abdiqué après qu’elle ait dit au gars qu’elle faisait les meilleures fellations en ville (j’avais eu si honte), mais cette fois, pas question de la laisser faire. 

-Je peux te dire qu’il est le bienvenu chez moi pour la crémaillère, mais ce sera sûrement pas pour être avec toi!  

Dans le creux de l’oreille je lui chuchote un « Yé à moi! ».  My god!  Je ne me reconnais pas!  Mais coudonc, j’ai un objectif à atteindre ce soir et pas question de repartir bredouille! 

Elle prétexte donc un coup de fatigue pour s’éclipser.  Bon débarras! 

Un peu plus tard, alors que l’alcool a engourdit une bonne partie de mon cerveau (dont l’inhibition), et que l’on s’est embrassé à plein bouche devant tout le monde (encore une fois, c’est tellement pas moi) je propose à ma proie de quitter l’endroit.  On se rend compte qu’on habite pas très loin l’un de l’autre.  Mon appart est sur son chemin.  Mais mais mais…quelle accumulation d’heureux hasards ce soir! 

-J’habite ici.  Tu veux monter?-Oui, mais je suis tellement soûl que je pense qu’on devrait peut-être remettre ça à demain?  Je voudrais pas te décevoir. 

Non mais là j’ai pas pris congé demain pour un banal french sur le pas de la porte!  Et je meurs d’envie de voir les pectoraux qui se cachent là-dessous! 

-Demain?  Qu’est-ce que tu racontes?  It’s now or never!  -Bon ben si tu me tords un bras…me dit-il en riant. 

Il est terriblement sexy!  Des heures d’entraînement sont sans doute à l’origine de ce corps de Dieu!  Il a une jambe et un bras tatoués, ce qui lui donne un air de mauvais garçon…miam! 

Mais mon excitation s’arrête là.  « La chose » a duré un gros 10 minutes.  10 minutes aucunement sensuelles entrecoupées par des « baisses » d’énergie de la part du monsieur. 

-Scuse moi, j’suis meilleur que ça d’habitude.  C’est la fatigue. 

Ouin…j’aurais dû l’écouter et remettre ça au lendemain, sauf que ça n’aurait pas été un vrai « one night »! 

Il prend ma main (au moins il va être un peu sweet et me donner un doux baiser sur la main et ainsi il sera à moitié pardonné)…crouch! 

-Aïe!  Pourquoi t’as fait ça?  T’es malade ou quoi?  Il m’a mordu le petit doigt vraiment fort!-Je sais pas.  J’ai pas pu résister. 

Je me rends à la salle de bain pour mettre mon doigt sous l’eau froide.  Les traces de dents sont profondes.  De retour dans la chambre, il s’est endormi.  Je me couche donc dans le 1/10 du lit qui est demeuré libre étant donné qu’il est couché en diagonale.  Au bout d’une demi-heure, je commence à m’impatienter.  Il ronfle, il a mauvaise haleine, il bouge, il prend toute la place et il fait chaud.  Je suis mal à l’aise dans mon propre lit.  Intolérable!  Si c’est ça une aventure d’un soir, je veux rien savoir!  Ça n’a comblé aucun manque que ce soit!  Je me sens poche, je me sens vide, je me sens sale. 

-Hey…Alexandre…réveille-toi.  Alexandre!-Hein…quoi?-Excuse-moi, tu vas me trouver bizarre et t’as le droit d’être fâché, mais euh…pourrais-tu t’en aller s.v.p.?  Je me sens pas super à l’aise.-T’es sérieuse?-Ben oui.  Prends le pas mal…hum…je préférerais dormir toute seule.-Tu me sacres dehors à 4h du matin toi là?  Ben tabarnak, t’es une maudite fuckée!   

Il se rhabille en moins de deux.  C’est drôle, il a l’air d’avoir dégrisé tout à coup! 

-Bonne nuit.  Dis-je d’une toute petite voix.-Tu fais chier!   

Il part sans fermer la porte.  Je ne me sens même pas coupable.  Je suis soulagée et j’ai envie de rire de mon audace!  Par la suite, je change ma literie, je prends ma douche, puis à 5h, je m’endors enfin.  Une chance que j’ai pris congé demain!


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