
Se mettre en scène sur le Net, c’est aussi vouloir se rendre existant. Nous sommes loin des Cogito ergo sum, aujourd’hui j’existe si je suis dans un réseau social et si je me préoccupe de ma présentation en ligne. Match, Voici, Gala, Point de Vue, il y a peu de chance de faire la une des tabloïds ou d’être l’invité des plateaux télévisés, mais sur Facebook, je me venge, je fais mon autopromotion et pour revenir à Montaigne, « je suis moi-même le sujet de mon livre ». « Comme autrefois la photographie, Internet est le média des petits et des sans-grade, qui permet à ceux qui n'y ont pas droit d'accéder à une notoriété par définition usurpée. » remarque André Gunthert. Et, dans ce culte du Moi, cet exhibitionnisme frénétique, les Français excellent. Ce sont les plus grands pourvoyeurs de photos personnelles sur Facebook.