2. Si la résurrection de ce jeune homme comble de joie la veuve, sa mère; notre mère la sainte Eglise se
réjouit aussi en voyant chaque jour des hommes ressusciter spirituellement. L'un était mort de corps; les autres l'étaient d'esprit. On pleurait visiblement la mort visible du premier; on ne
s'occupait, on ne s'apercevait même pas de la mort invisible des derniers. Mais quelqu'un connaissait ces morts, il s'occupa d'eux; et heureusement, Celui qui seul les connaissait, pouvait les
rappeler à la vie. Si en effet le Seigneur n'était venu pour ressusciter ces morts, l'Apôtre ne dirait pas: «Lève-toi, toi qui dors; lève-toi d'entre les morts et le Christ t'éclairera (Ep
5,14).»
Ces mots: «Lève-toi, toi qui dors,» tu te figures simplement un homme endormi; mais ces autres mots: «Lève-toi d'entre les morts,» doivent te faire entendre qu'il est réellement question d'un
mort. Des morts même ordinaires ne dit-on pas qu'il dorment? Oui, pour Celui qui peut les ranimer ils ne sont qu'endormis. Un mort est pour toi un mort, car il ne s'éveille point quoique tu
fasses pour le secouer, pour le pincer, pour le mettre en pièces. Mais pour le Christ qui lui dit: «Lève-toi,» ce jeune homme était simplement endormi, puisqu'il se leva aussitôt. Nul n'éveille
aussi facilement un homme dans son lit, que le Christ ne tire un mort du tombeau.